Citations sur Les nouvelles solitudes (39)
Alors qu'autrefois on se mettait en couple dans le but de fonder une famille et de transmettre des valeurs à la génération suivante, beaucoup attendent donc aujourd'hui que la vie en couple répare leur malaise intérieur, comble leur vide. Or c'est justement cet individualisme qui vient mettre les couples en échec. Car cet amour placé au centre de la relation n'est trop souvent qu'un amour narcissique : j'aime cette personne parce que j'aime l'image de moi qu'elle me renvoie.
La décision de préférer quelqu'un d'autre est plus mutilante qu'un deuil, car c'est un jugement qui écarte volontairement l'autre.
Face à une personne seule, chacun de nous projette sa propre perception de la solitude et, au lieu que ce terme corresponde simplement à la description d'un fait, il devient un jugement.
si le désengagement et la défiance se généralisent, c'est que, dans un monde qui paraît cruel et sans pitié et où il faut se méfier de tous, on préfère se replier sur soi.
Mais ce narcissisme de l'inquiétude, loin d'être joyeux ou libérateur, est souvent synonyme d'un repli sur soi face à la peur du monde : peur de l'autre, peur du chômage, peur des agressions, peur de la maladie, peur de la vieillesse, mais surtout peur de ne pas être 'conforme'.
Il nous faut échanger, avoir toujours du monde autour de nous, de crainte d'être confrontés à notre propre image. Cette quête incessante de communication, d'activités, de plaisirs nouveaux est destinée à nous éviter de voir la vacuité de nos existences.
... dans nos sociétés hypermodernes, les individus cherchent plutôt à se rassembler pour ne pas affronter leurs peurs. Beaucoup cherchent un amour ou une pseudo-amitié qui viendrait combler leur solitude, remplir leur vide intérieur. Ils s'agitent, multiplient les rencontres, les amours et les projets. Ils refusent le vieillissement et la maladie, mais le constat reste là : nul ne peut éviter la mort. L'agitation du monde ne sert qu'à nous masquer que nous naissons seuls et que nous mourrons seuls.
Avec le temps, la baisse de fréquence des relations sexuelles est quasiment inévitable. Certains, plutôt que de se résigner, choisissent d’aller voir un sexologue, mais il faut pour cela que les deux partenaires aient le désir d’améliorer la situation.
La poursuite d’un bonheur absolu à travers une intense gratification sexuelle a été le but ultime mais, face aux débordements d’une sexualité trash, il n’y a peut-être plus rien à désirer.
La frigidité est devenue une maladie honteuse, l’impuissance un symptôme qu’il faut absolument soigner. Au lit comme au travail, l’homme se sent soumis à une obligation de résultat et il craint d’être viré s’il n’est pas à la hauteur de ce qu’on attend de lui.