Sô Uehara est un ado qui désespère un peu ses parents par son indolence et son indécision sur son avenir. La seule chose qui l'intéresse à part son smartphone, ce sont les trails dans la montagne voisine de sa bourgade japonaise. Un jour, il tombe malade, apparemment légèrement, mais en quelques heures, tout bascule. Il contamine ses parents, qui succombent vite à cette terrible maladie inconnue qui voit des protubérances très dures comme un matériau composite sortir de leur corps…Tous les habitants du bourg sont atteints. Et simultanément apparaissent des créatures reptiliennes casquées, se tenant debout, avec des intentions qui ne semblent pas pacifiques…Sô semble pouvoir vivre avec la maladie, qui de surcroît l'a doté de la faculté de faire surgir en pensée une véritable lance de son bras ! Dès lors, il se met en tête de venger ses parents, de détruire ses extra-terrestres. L'entreprise semble digne de l'histoire de Don Quichotte, mais dans sa quête il rencontre rapidement deux autres jeunes, le désagréable Shûsuke et la charmante Mimori, qui sont également dotés d'un autre type de super-pouvoir ! Ils vont faire brièvement équipe pour tuer quelques diabloskels, comme ils les appellent, avant que les deux comparses de Sô ne soient tués.
Cette histoire est racontée par Sô environ un an après les évènements, dans une chambre d'hôpital, où il est entouré de trois amis : Otsuki et deux filles, Haruka et Saya, qui comprend mais est alitée dans un état presque comateux. En fait, c'est leur histoire, car Sô dans son errance a rencontré un groupe d'une vingtaine de jeunes humains en lutte contre l'envahisseur, dont ils faisaient partie. Ils forment en fait une véritable équipe missionnée par un membre du gouvernement pour attraper un diabloskel vivant…Mais les choses ne vont pas se passer si facilement. Au travers des forêts et montagnes, dans les airs, des poursuites et combats acharnés, impitoyables et sanglants vont avoir lieu, et beaucoup de ces jeunes mourront dans les combats.
Pour les autres, la maladie reste dans leur corps, tel un poison implacable. Dans l'apparent apaisement revenu lors des cessions à l'hôpital se déploient les sentiments humains, où la compassion, l'amour, l'espoir cherchent, parfois dans la maladresse et l'inexpérience de la jeunesse, à se frayer un frêle chemin, contre vents et marées, mais les promesses sont fragiles voire illusoires dans ce monde changé à jamais.
Un très bon light novel, qui m'a frappé par sa grande qualité d'écriture. Les scènes de batailles sont tranchantes, c'est le cas de le dire, mais ce n'est pas finalement cela qui m'a le plus impressionné. Non, j'ai été surtout agréablement surpris par le talent de l'auteur à rendre avec finesse et pertinence l'expression des pensées de Sô, dont on sent qu'il acquière au fil de ces évènements dramatiques de l'expérience, de la maturité, et s'affirme comme un leader. L'étude psychologique de ce jeune est remarquable, comme le sont les passages émouvants mais jamais mièvres dans les rapprochements sentimentaux. Timides, progressifs, et platoniques, ils ont quelque chose de très japonais sous la plume de l'auteur, touchant à une forme de mystique, aux allures réellement romantiques.
On peut certes se montrer dubitatif sur certains points de l'intrigue, dont le plus grossier est sans doute ce pouvoir de la maladie de conférer aux seuls jeunes des super-pouvoirs, alors qu'elle mutile horriblement les adultes et ne leur laisse aucune chance. Et puis il subsiste une ambiguïté sur le périmètre géographique de l'invasion par ceux qu'il convient finalement d'appeler les Wilacks et de la maladie : ce qui devrait avoir été un événement, bataille et pandémie, mondial, semble peut-être bien avoir été purement circonscrit à un bourg et ses environs ?! Et cette maladie, les Wilacks l'ont-ils apporté avec eux ? Volontairement ou non ? Quel est leur but finalement par cette invasion ? Sans trop spoiler, j'ai trouvé que cela restait assez énigmatique et sujet à discussion. L'approche du dénouement nous éloigne peu à peu d'une happy end. Des surprises interviennent, assez déprimantes, au fond, qui crédibilisent le tout, et magnifient l'atmosphère romantique et amère.
Une belle réussite, qui nous rappelle évidemment cruellement notre pandémie actuelle, dont nous nous demandons toujours quelle est l'origine exacte. Ces light novels, typiquement japonais, sont d'une efficacité redoutable, pour s'en régaler à tout âge, entre les lectures d'un grand classique japonais et d'un manga. Merci à babelio et aux éditions Ofelbe pour cet envoi dans le cadre de masse critique !
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Sô Uehara est un adolescent qui désespère ses parents car il n'a aucun rêve pour l'avenir et tout ce qui compte est le trail. Mais quand une drôle d'épidémie se déclenche dans son petit village, tout change pour lui.
L'histoire se déroule après alors qu'il se rend à l'hôpital pour rendre visite à ses compagnons et qu'il raconte les événements qu'ils se sont produits.
Pour commencer, je remercie les éditions Ofelbe et Babelio pour m'avoir fait parvenir cet Light Novel que j'ai reçu dans le cadre de la dernière Masse Critique Romans Graphiques.
C'est mon premier Light Novel et je dois dire que j'ai été assez conquise.
L'histoire se déroule en deux temps: le présent quand Sô se trouve à l'hôpital et le passé, l'histoire racontée par Sô. Si le présent est assez calme est sert à nous montrer le développement des relations des personnages ainsi ce qu'ils sont devenus (excepté à la fin quand l'action revient), le récit que relate Sô est plus dynamique avec beaucoup de combats et de rebondissements. Il y a donc un temps pour l'action et un pour l'accalmie ou plutôt le repos, le futur de nos protagonistes.
L'histoire est très énergoque, entraînante et mouvementée. C'était audacieux de la part de l'auteur d'écrire cette histoire ou plutôt de la construire de cette façon. Bien que certains pourraient trouver les passages à l'hôpital ennuyeux, je les ai appréciés et je trouve qu'ils apportent un plus à l'histoire. Étant donné que ces scènes nous permet de ressentir les émotions des personnages mais aussi de savoir ce qu'il advient d'eux après les événements.
Un conseil que je vous donne est qu'il faut bien rester accrocher et suivre ce qu'il se passe. On peut vite être perdue dans l'histoire racontée par l'adolescent tant il y a de rebondissements.
Le côté un peu science-fiction est bien travaillé et m'a beaucoup plus.
Les illustrations réalisées par Mai Yoneyama sont magnifiques et représentatives du récit. Elles sont un réel bonus pour l'histoire et nous aide à visualiser les personnages surtout Sô.
Le seul point réellement négatif est les quelques coquilles encore présentes qu'il faudrait corriger.
Hiroshi Ishikawa nous raconte d'une plume fluide le combat d'adolescents dont la vie a changé du jour au lendemain à cause d'une épidémie mystère survenue brusquement.
C'est un coup de coeur pour moi. J'ai beaucoup aimé le dynamisme instauré dans le récit et la façon dont ce dernier est construit. C'est une expérience réussi pour la lecture de ce premier Light Novel.
Lien: https://lamedesmots.weebly.com/light-novel/au-chevet-dune-guerriere-hiroshi-ishikawa
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Un one-shot d’action à la fois tragique et épique, son intrigue résonne étrangement avec l’actualité, Au chevet d’une guerrière est en fait un récit riche, rempli d’action et d’humanité.
Lire la critique sur le site : MangaNews
Sô comprit qu'elle allait mourir. Cependant, ce pressentiment ne lui venait pas du fait que son oreille, pressée contre sa poitrine, ne percevait pas les battements de son coeur. Au bord du gouffre de la mort, elle éprouvait pourtant de la pitié et tentait de le consoler. Elle cherchait d'abord à apaiser la tristesse du jeune homme plutôt que sa propre douleur. Il sut ainsi qu'elle était déjà partie dans des sommets qu'un humain rampant au sol ne pourrait jamais atteindre. Ils pouvaient se toucher, mais ils se trouvaient déjà dans des mondes différents.
On ne choisit pas ses rêves. Ceux-ci se mettent soudain en travers de la route des hommes et influent leur destin. Il arrive que l'on meure par leur faute. Cela ressemble presque à une maladie.
ils s'étaient tous effondrés sur le chemin de leur rêve.