AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 214 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une excellente lecture. Les descriptions de la nature sont sublimes. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Evelyn, je la trouve touchante et très réaliste. Je me suis beaucoup identifié à elle et j'ai trouvé de nombreuses réflexions très justes. C'est un livre féministe sans aucun doute même s'il ne le revendique pas. J'y ai vu un female gaze très marquant notamment dans les moments de sensualité.
Commenter  J’apprécie          30
Le commentaire de Martine : COUP DE COeUR!
Megan Lindholm, alias Robin Hobb, est une spécialiste des inégalités, en faisant subir au protagoniste une injustice après l'autre. Contrairement aux oeuvres de Robin Hobb, ces injustices se produisent dans le cadre le plus banal et le plus domestique du milieu familial. Les injustices augmentent progressivement jusqu'à ce qu'elles soient aussi insupportables pour le lecteur que pour la protagoniste. L'évasion devient nécessaire.
Le dieu dans l'ombre est un livre complexe explorant les attentes des femmes. La protagoniste, Évelyne, essaie tellement de répondre aux attentes, mais en elle, se trouve le désir d'être libre. Être sauvage. Cela se manifeste dans son amour pour la nature et de la faune, qui existe aux confins de sa réalité, la poussant à quitter la maison et à aller dans la forêt.
Évelyne a une force de caractère bouillonnante sous la surface, elle est si souvent une protagoniste passive, allant là où elle est conduite et se défendant rarement d'une manière qui va au-delà de la simple plainte. Bien que son parcours de personnage d'épouse passive à individu libre fasse partie du thème du roman, elle n'échappe jamais à la dépendance des hommes dans sa vie.
À mon avis, il n'y a pas de mauvais livre de Megan Lindholm ou de Robin Hobb.
Les deux incarnations, démontrent que les styles de cet auteur sont toujours dédiés à l'humain et à l'aventure passionnante. Je pense que les livres de Megan Lindholm ont une sensibilité plus modeste, mais ils sont toujours incroyablement originaux avec un peu plus humaniste.
Le dieu dans l'ombre de Megan Lindholm se distingue des romans signés Robin Hobb, par son récit teinté d'érotisme et ressemblant à une satire imaginaire, l'auteure nous transporte dans une histoire qui met en scène un personnage fantastique, le dieu dans l'ombre qui est tiré du fantastique, que va retrouver Évelyne au coeur de la nature et qui va tomber littéralement sous son charme, délaissant son mari et sa famille. le succès de ce roman, est que Megan Lindholm est une écrivaine merveilleuse qui travaille dans le domaine de la littérature fantastique et que ce roman comble bien, voilà pourquoi, ce fut un coup de coeur pour la plume avisée et enivrante qui m'a transporté dans un univers qui s'apparente à un conte fantastique bien réussi.

Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
Commenter  J’apprécie          30
Le Dieu dans l'ombre traite du conflit entre Evelyn, une jeune femme, son mari, Tom, et sa belle-famille, qui rejettent sa manière de vivre et son éducation, en la prenant pour une sorte de sauvage parce qu'elle a grandi à proximité de la nature, en Alaska, et parce qu'elle ne se trouve pas dans les stéréotypes féminins.
Robin Hobb explore ainsi l'intériorité de son personnage principal, qui cherche à s'émanciper à travers son lien avec la nature et sa relation avec Pan, un faune qu'elle a connu dans son enfance.
J'ai trouvé ce roman très bien écrit !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
Commenter  J’apprécie          30
Le Dieu dans l'ombre est un service de presse des éditions Actusf qui vient compléter mes lectures sombres, étranges et mystérieuses de cet été. Grande fan de fantasy je n'ai jamais lu un seul Robin Hobb, donc ici, point de comparatif, juste ce roman, tel qu'il est, dans toute sa splendeur.

Mon avis

Sensible. C'est le premier mot qui me vient à l'issue de cette lecture. Nous suivons le personnage d'Evelyn dans ses débats intérieurs du début jusqu'à la fin. Petite sauvageonne d'Alaska, elle a petit à petit appris à se conformer à un idéal d'humanité où tous ont leur place, correspondant à une case bien précise. Pourtant, dans sa petite maison, entourée de Tom, son mari, et de Teddy, son fils, elle n'avait pas eu l'impression de renier son être. Jusqu'au jour où il revient. Dans toute sa simplicité, son odeur de foret et de musc, son imprécision d'enfance.

Pendant toute la première partie du roman nous oscillons entre passé et présent, enfance et instant. de forêts en maison familiale, de magie en lessive. Indéniablement notre coeur penche en faveur des miracles et des rêves, et petit à petit on apprend à haïr cette famille qui la vampirise. Les Potter. de riches américains conviés à vivre une vie sans plaisirs, goûtant la richesse de pouvoir être l'exemple à suivre. Ce ne devait être que pour quelques semaines, puis un mois, puis deux, puis trois. le temps s'étire, les tâches se répètent. On se lasse même un peu, priant pour qu'Evelyn se réveille, hausse le ton, sorte de sa camisole dans laquelle cette famille l'enferme si bien. Un roman d'autant plus contemporain si on le croise avec les sujets du féminisme actuel : charge mentale, égalité des genres, tâches domestiques… Si les femmes Potter semblent se complaire dans cette vie bien rangée, Evelyn étouffe, suffoque. Ils lui volent tout. Les instants avec son mari, l'innocence de son fils, veulent l'éduquer à leur image et l'excluent. Fait-elle seulement partie de cette famille ?

Le traitement de son personnage est extrêmement réaliste, touchant, sensible autant qu'il est triste et grotesque. On aimerait la secouer comme un prunier, lui dire d'exploser…et en même temps. N'y a t-il pas aussi une grande force à rester de marbre, à tenir un rôle ? Ses questionnements sont effrayants tant ils sonnent justes. Alors on grimace, on soupire, on a même parfois les larmes aux yeux de la voir se débattre mais on attend. On patiente. On sait que tout va basculer.

La seconde partie du roman est plus étrange…parce qu'entrecoupée d'un événement qui m'a laissée un peu perplexe. C'est le seul reproche que je lui ferai d'ailleurs (l'ayant adoré et dévoré du début jusqu'à la fin). Cet événement est un point de bascule mais j'ai trouvé son traitement très « à côté de la plaque ». Je trouvais qu'il ne collait pas. Mais c'est peut être ça aussi, qui fait son charme, le fait que je m'y retrouve sans m'y retrouver totalement, que je le comprends mais pas entièrement, qu'il me touche mais pas tout le temps.

En dehors de cela on continue cette lecture entre réalisme et rêverie, en s'enfonçant d'autant plus dans les ombres, les herbes folles et les odeurs sauvages. Les dernières pages sont d'un onirisme fou mâtiné d'une bonne dose de sensualité, de tendresse et de rapports à la nature. Evelyn se sent connectée presque psychiquement à la terre, aux arbres, il y a une sorte d'écho en elle, comme si le monde s'était trompé en lui prêtant forme humaine et que toutes ces années passées aux côtés des hommes n'avait été que traîtrise et illusion. Dans ces ténèbres, elle se sent enfin revivre. Pourtant, même là, n'est-elle pas en dehors de son chemin ? Jusqu'au bout de ma lecture je me suis posée la même question : est-ce que tout ceci n'est que le rêve d'une enfant qui a peur de grandir ? Doit-on grandir si cela signifie se renier soi-même ?

Pour finir, les deux points qui font de ce roman une petite pépite : l'écriture de Megan (traduite) et la figure du faune. La première est forte, d'une précision et d'une finesse, loin, je pense, de celle qu'elle utilise dans ses romans de fantasy. Il y a quelque chose de l'ordre du personnel dans cette histoire, quelque chose de réel, de tangible. La figure du faune est quelque chose de très peu usité en littérature de l'imaginaire, encore moins avec cette maîtrise et cette dichotomie. A la fois monstre, amant, ami, créature sauvage, le personnage se fait tantôt effrayant, oppressant et tendre. le Dieu dans l'ombre est décidément passionnant et j'aime d'autant plus le côté dérangeant du roman qui interroge, surprend. de plus, pour un texte datant déjà de 1991 dans sa première version il reste d'une actualité désarmante quant à la place de la femme et le regard de la société. Et quoi de mieux, en littérature, que d'être bousculé ?

En résumé

Le Dieu dans l'Ombre est un roman d'une grande puissance littéraire qui nous entraîne entre rêverie et réalisme dans les pensées tourmentées d'une héroïne singulière. Oscillant entre les paysages de l'Alaska, la chaleur suffocante de son quotidien et la fraîcheur de son enfance, on dévore le roman page à page, en se laissant porter par l'onirisme et la sensualité de l'instant. Un excellent moment de lecture qui transcende les frontières de l'être humain et celle des genres de l'imaginaire.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
Commenter  J’apprécie          30
Extrêmement controversé, on aime ou on déteste, ce roman hors norme de Robin Hobb m'a emportée. Pourtant c'est un texte qui fait mal, qui heurte, qui blesse, remue au fond de toute femme des sujets que l'on préfère oublier, des peurs que l'on veut ignorer, des dangers qu'on veut se convaincre de ne pas courir. C'est introspectif, ca met mal à l'aise, et pourtant c'est brillant, prenant. le dieu dans l'ombre vous laissera changée ou au moins remuée. Tentez l'expérience.
Commenter  J’apprécie          20
Malgré une note assez basse, des commentaires très divers, soit mauvais, soit excellents, ce livre me tentait énormément. le challenge un mot, des titres m'a donné le déclic pour le sortir de ma PAL. J'ai choisi la version audible, qui je trouve s'accorde très bien avec la plume de Robin Hobb, de plus, ici la narratrice est excellente!

Je suis tout à fait consciente que ce titre peut ne pas plaire à tout le monde. En ce qui me concerne, j'ai trouvé ce livre poétique, beau, sensuel voire érotique (jamais vulgaire), envoûtant.

Les passages sur l'enfance d'Evelyn en Alaska étaient absolument divins. La plume est maîtrisée à un point qui confine à la perfection, les descriptions sont somptueuses, je pense à la scène entre Evelyn et Pan lorsqu'ils jouent de la flûte ensemble! J'ai aussi beaucoup aimé (attention messieurs si vous lisez, passage sanglant) toute la réflexion d'Evelyn sur l'arrivée de ses règles et des changements que ça amène. Ne plus être considéré comme être humain, mais comme femme, être féminisée!! Ce passage est un réel coup de poing, que j'ai adoré, parce qu'il met en lumière des pensées particulières à ce moment de la vie d'une femme, d'un être humain.

Qui est Pan, ce faune, réalité ou fantasme d'une enfant/ d'une femme un peu dérangée? J'ai aimé le côté sauvage d'Evelyn, sa communion avec la nature, sa passion pour SA forêt, son amour de son environnement, des arbres, des animaux, c'est une véritable ode à la nature sauvage. (Pour moi qui suis fascinée par l'Alaska, je ne peux vous dire combien j'ai été ébahie, époustouflée, comblée).

Evelyn peut en agacer plus d'un par sa façon d'être, de ressasser, encore et encore, de céder alors que tout son être se révolte. Mais quand on a connu Fitz, ça passe très très bien!! On assiste à sa descente aux enfers, inexorable, la façon dont elle se fait enfermée petit à petit dans un carcan, dans une vie dont elle ne veut pas, dans laquelle, elle ne se reconnait pas! On assiste à la façon insidieuse qu'a sa belle-famille de la rabaisser, de la faire se sentir moins que rien! Mais comment se révolter sans passer pour paranoïaque? La famille de Tom est si parfaite!

J'ai vu venir un certain événement, longtemps à l'avance. Disons que je savais que ça allait se passer même si je ne voulais pas y croire. Et là, Tom et sa famille sont au sommet de l'ignoble envers Evelyn. J'ai été ulcérée, outrée par la façon dont elle a été traitée. J'ai eu l'estomac dans les talons, ces passages sont durs, terriblement durs, du moins, je les ai ressentis comme tels. Ils m'ont clairement retournés comme seule l'auteure sait le faire.

Dans la 2ème partie, on est plus sur un genre de récit iniatique. Il y a quelque chose de très primitif, de sauvage dans cette seconde partie. On entre en communion avec la nature, il faut aimer le côté parfois contemplatif! J'ai senti ici les prémices d'une saga que j'aime énormément, avec des thèmes qui seront repris dans les aventuriers de la mer ou l'assassin royal (la mémoire des générations, la fabrication de jouets en bois...).

J'avoue que je ne m'attendais pas à ressentir autant d'émotions dans ce livre, mais ce fut le cas, j'ai été émue, j'ai eu les tripes nouées.

Je sais qu'il ne plaira pas à tout le monde et je me demande si je l'aurais autant aimé si je l'avais lu sur liseuse, car en audible, la narratrice est excellente et donne le ton lors de sa lecture.

En bref: ça passe ou ça casse, pour moi c'est un COUP DE COEUR MAGISTRAL, une de mes plus belles découvertes de cette année.
Lien : http://l-evasion-par-la-lect..
Commenter  J’apprécie          20
Adepte des boîtes à livres, j'y fais souvent de belles découvertes. C'est ce qui s'est passé précisément avec ce roman, trouvé – aussi surprenant que ça paraisse - dans la boîte à livres d'une agence de location de véhicules utilitaires. Avec sa couverture kitchouille et photo-montée (première édition), je l'ai d'abord pris pour une romance « torse nu » et il a bien failli rester sur l'étagère ! Mais le titre, puis la mention de Robin Hobb m'ont décidé à lire la quatrième de couverture :
« Evelyn a 25 ans. Un séjour imprévu dans sa belle-famille avec son mari et son fils de cinq ans tourne au cauchemar absolu. Une créature surgie de son enfance l'entraîne alors dans un voyage hallucinant, sensuel et totalement imprévisible, vers les forêts primaires de l'Alaska. Compagnon fantastique ou incarnation de Pan, le grand faune lui-même… qui est le Dieu dans l'ombre ? Une oeuvre inclassable, dérangeante et poignante...»
J'ai été effectivement très surprise par ce roman, qui pose plus de questions qu'il n'en résout et nous fait voyager entre le réel et l'imaginaire. Ce faune, par exemple, est-il bien là ou est-ce simplement une fantasmagorie, un ami et amant imaginaire qui permet à l'héroïne de se comprendre et de surmonter les moments les plus difficiles de son existence ? Ce roman nous entraîne également dans de véritables montagnes russes émotionnelles : en suivant le parcours de la protagoniste qui parle à la première personne, on passe de la déprime au tragique, puis à la félicité et ensuite, de nouveau, à la peur, jusqu'à la libération finale.

Cette lecture s'inscrit dans le Cold Winter Challenge, catégorie « un chalet sous la neige », Menu Hiver Sombre (huis clos, enfermement, solitude). Cela peut paraître paradoxal d'avoir inscrit ce livre qui célèbre la liberté et les grands espaces des forêts primaires de l'Alaska dans cette catégorie, mais cela se comprend au regard de l'histoire, puisque l'héroïne passe les trois quarts du roman enfermée dans une relation au final non voulue, et littéralement prisonnière d'une belle-famille abusive.
L'héroïne, Evelyn, est une sauvageonne attachante qu'on a parfois envie de secouer un peu. Pourquoi ne se rebelle-t-elle pas contre son horrible belle-famille ? Pourquoi ne prend-elle pas ses jambes à son cou quand c'est encore possible ? Pourquoi commet-elle autant de bourdes ? Bien sûr, il faut remettre cette histoire dans son contexte (les années 60 dans une Amérique rurale – il paraît d'ailleurs qu'il y a une forte part autobiographique), mais à la lecture, on est souvent agacé par la passivité d'Evelyn face à la méchanceté et aux humiliations qu'elle subit. En cela, mais aussi par sa crainte des hommes et des relations humaines, issues d'un traumatisme, et aussi son idéalisation d'un compagnon surnaturel, elle rappelle un peu les héroïnes de Tanith Lee (notamment Rachaela dans la Danse de l'Ombre), et, plus largement, celles des romans gothiques, qui se trouvent prisonnières d'une situation inextricable et s'enfoncent de plus en plus dans les ténèbres. L'image du couple idéal qu'elle forme avec son mari au début du roman va peu à peu voler en éclats, et un évènement tragique la fera renouer avec sa part la plus primaire, la plus animale (mais aussi la plus humaine) au terme d'une véritable quête initiatique où elle s'enfoncera au plus profond d'elle-même. Impossible d'en dire plus sur l'histoire sans dévoiler l'intrigue, je vous laisse la découvrir en lisant le livre !
Attention, toutefois : ce roman ne conviendra sans doute pas à tout le monde. Il explore la condition féminine de manière particulièrement viscérale, à travers les violences sexuelles, la maternité, mais également, le désir et la sexualité, à la manière d'une Marion Zimmer Bradley dans le cycle d'Avalon. Les descriptions explicites d'union charnelle entre une femme et une créature mi-homme mi-bête (le faune), même si elles ne sont visiblement pas là pour exciter, peuvent choquer. Certains passages sont très crus. Voici un petit extrait pour vous mettre dans le bain de cette écriture très charnelle :
« Ils sentent le sexe, indéniablement. Je les enfouis au fond du panier à linge et je saute sous la douche. La vapeur chaude, en touchant mon corps, semble d'abord intensifier l'odeur de musc, la salle de bains toute entière empeste le sexe et le faune. Mais le savon Avon parfumé fourni par mère Maurie a vite fait d'en venir à bout et pour une fois, je suis contente de son parfum pénétrant de cocotte. » (p.242)
Ou encore :
« Nos copulations fréquentes, cinq à six fois par jour, semblent faire partie d'un rythme. À chaque fois qu'il me touche, j'ai envie de lui. C'est simple. Je suis consciente, vaguement, de la façon dont son odeur change, dont il la masque quand nous traversons des cours de ferme en émettant une senteur neutre. Je sais au fond de moi qu'il y a quelque chose dans son odeur quand il s'approche de moi, une attraction puissante d'épice musquée qui efface toutes mes éventuelles hésitations ou mes inhibitions. Phéromones, me dis-je parfois, à demi endormie, et j'ai la vision de millions de papillons de nuit qui volent pendant des kilomètres pour suivre un parfum fugace. » (p. 304)
Mais le lecteur y trouvera également de superbes déclarations d'amour :
« — Qu'est-ce que je suis ? dis-je indistinctement dans son cou.
— Oh, toi... » dit-il, et sa voix devient plus grave et ronronnante, comme une berceuse dont il chantonne à moitié les mots.
« Tu es un souvenir retrouvé, un lien renoué, la femme qui nous donne le baiser de la vie avec les lèvres de l'humanité. Tu es celle qui donne la vie, le sein chaud, les bras qui bercent. Tu es ce dont nous avons besoin et que nous aimons le mieux, la forêt dans la femme, la femme dans la forêt... » (p. 307)
Et même des réflexions philosophiques, qui m'ont parfois fait reposer le livre et réfléchir :
« Le meilleur chirurgien du monde ne pourrait pas réparer ce lapin et le faire repartir. Même si on ressoudait parfaitement tous les contacts par microchirurgie, même si on réchauffait le corps, si on renouvelait tous les fluides, on ne parviendrait pas à le relancer. Vivant. Mort. C'est sans doute la plus étrange caractéristique des êtres vivants. Une fois que l'étincelle est éteinte, elle a disparu, comme si elle n'avait jamais existé. » (p. 301)

Au final
Pour qui :
- les lecteurices qui ne sont pas rebuté.e.s par le sexe explicite, le « female gaze » et l'exploration de la féminité en littérature de l'imaginaire (attention, contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'une romance fantastique!)
- les amoureux-es des grands espaces, de la nature brute, sauvage et cruelle
- les fans de Tanith Lee, Marion Zimmer Bradley ou encore Anne Rice (période Mayfair), c'est-à-dire de l'âge d'or des grandes dames de la SFFF

TW (attention aux spoilers) :
- relations sexuelles humaine/créature zoomorphe
- harcèlement familial bien méchant
- accouchement bien trash
- décès d'enfant bien tragique
- violences sexuelles
- fin douce-amère
Commenter  J’apprécie          20
Ma conclusion :

Un très bon récit de Megan Lindholm empli de poésie et d'amour de la nature
Des personnages bien construits, tout à fait crédibles et subtiles
Une fin qui ne me laisse VRAIMENT pas en paix
Lien : http://lesnotesdanouchka.com..
Commenter  J’apprécie          20
Le Dieu dans l'ombre traite du conflit entre Evelyn, une jeune femme, son mari, Tom, et sa belle-famille, qui rejettent sa manière de vivre et son éducation, en la prenant pour une sorte de sauvage parce qu'elle a grandi à proximité de la nature, en Alaska, et parce qu'elle ne se trouve pas dans les stéréotypes féminins.
Robin Hobb explore ainsi l'intériorité de son personnage principal, qui cherche à s'émanciper à travers son lien avec la nature et sa relation avec Pan, un faune qu'elle a connu dans son enfance.
J'ai trouvé ce roman très bien écrit !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
Commenter  J’apprécie          20
Un des livres qui m'a le plus bouleversée dans ma vie de lectrice. Étrange, dérangeant, avec de multiples niveaux de lecture, loin de la fantasy épique, un texte particulièrement puissant de Robin Hobb. On n'en ressort pas indemne surtout en tant que femme je suppose. L'autrice nous place devant des choix, des évènements, qui prennent aux tripes.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (543) Voir plus



Quiz Voir plus

Robin Hobb

Comment se nomme le seul roman de SF écrit par Robin Hobb?

Alien
Terre étrangère
Alien Earth
Aliens

10 questions
243 lecteurs ont répondu
Thème : Robin HobbCréer un quiz sur ce livre

{* *}