L'accusateur public c'est Fouquier-Tinville, un fonctionnaire zélé dont la terrible besogne a détraqué l'esprit et qui sait, au fond de lui-même qu'il sera l'ultime victime de la mécanique de terreur qu'il entretient, avec l'aide de Grebeauval son secrétaire.
C'est bien une fiction que nous livre
Fritz Hochwälder, l'auteur de ce drame policier.
Fouquier-Tinville, victime d'une machination va mener pour sa propre perte un procès imaginaire. La pièce repose sur un mensonge, L'Histoire n'est pas son propos, même si ses personnages sont réels et que la réalité de la terreur y est assez bien rendue.
L'atmosphère est pesante, lugubre dans ce sinistre bureau où la seule bibliothèque est celle qui contient les dossiers des futures prévenus, bientôt condamnés.
Cette pièce s'annonce comme une tragédie.
Michel Bouquet fit à la première, en 1965, une composition du rôle de Fouquier-Tinville que certains critiques qualifièrent d'hallucinante. Il se lance, notamment, au début de la deuxième scène du troisième acte dans une tirade qui est significative de la qualité littéraire de la pièce entière.