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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En trois actes, l'histoire d'un saccage.

Un père sévère, maniaque, manipulateur et violent. Il terrorise sa fille et la culpabilise. Premier acte.
Une mère froide, rejetante, sans l'ombre d'une complicité avec sa fille. Qui ne lui donne aucune clé pour comprendre son corps de femme. Qui n'accepte aucun de ses cadeaux, qui refuse que sa fille lui vienne en aide. Acte deux.
Des parents à la cruauté mentale raffinée qui refusent à leur fille de profiter à plein des sorties collectives -elle doit quitter le spectacle à mi-représentation, comme Cendrillon. Des parents tortionnaires qui abandonnent leur fille à un fiancé "cogneur" qui la passe à tabac dès qu'ils s'éloignent, non sans sadisme, et la laissent seule avec lui. Acte trois.

Une écriture hachée, sous tension permanente -comme si jamais ne cessait" l'angoisse de vivre", comme si jamais ne s'éloignait la "menace terrible de l'amour".

Un livre effroyable, sans fioritures ni trémolos, qui laisse le lecteur-et surtout la lectrice- glacé(e) d'horreur.

Même la dernière page- qui apporte , avec le vent marin et la solitude enfin retrouvée, un peu de répit - est marquée par la désolation: la jeune narratrice est dans l' incapacité absolue d'avoir foi en l'avenir, de croire en elle-même..

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Le regard d'une femme adulte sur trois personnages qui ont à jamais marqué son esprit tout autant que son corps.
Le livre s'ouvre sur la mort du père. Un homme rigide, autoritaire et redouté, qui a dressé sa fille à être une autre, l'ombre d'elle-même, celle qui contentera, qui se conformera.
Ainsi s'éteint le désir propre, pour épouser celui de l'autre. Ainsi se baillonne la volonté d'être, ainsi se travestit la vie.

Point de salut ne viendra de la mère qui, jusque sur ses vieux jours, cultive encore et toujours l'art du ressentiment et de l'aigreur. Elle mettra jusqu'au bout un point d'honneur à repousser toute manifestation affective et tout épanchement qui, sans doute, se révèleraient synonymes de faiblesse.

Alors inévitablement, lorque l'âge sera venu, la fille se soumettra à la violence de son premier amant. Pas de mots, pas de larmes, pas de plaintes. Et à défaut d'amour, juste un sexe qui la poignarde et les marques des coups qui s'incrustent dans sa chair.

Mais derrière les façades des belles demeures bourgeoises l'honneur est sauf. Car chacun le sait, les murs y sont épais.
Heureusement, au bout des allées, il y a la mer qui permet tous les vagabondages et offre consolation.

Voilà, c'est concis, net, précis.
En 111 pages, sans pathos, on fait le tour de la question.
Comme la narratrice, on reprend souffle sur les beaux rivages de la mer du Nord. Et cette douceur fait un bien fou au milieu de toute cette sècheresse et de cette solitude.
Un très beau texte sur l'emprise.
Lien : http://moustafette.canalblog..
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La narratrice de Ma robe n'est pas froissée de l'auteure belge Corinne Hoex ne laisse rien paraître des coups et des humiliations qu'elle subit. Elle encaisse, garde tout pour elle, subit. Si les remarques désobligeantes pleuvent sur elle, c'est sûrement qu'elle est une mauvaise fille. Si ses parents l'agressent avec des mots, c'est qu'elle le mérite. Si son fiancé, dont les bonnes manières et la belle éducation plaisent à ses parents, la frappe, ce n'est pas grave. Un peu de fond de teint réparera le tout. Il suffit juste de ne pas sourire quand la bouche nous fait trop mal.

Il n'y a rien de gai dans le roman de Corinne Hoex, il faut en convenir. Il n'y a qu'une petite fille qui devient une adolescente puis une femme qu'on malmène, qu'on blesse. Et qui finit par accepter, ne comprenant pas les raisons de toute cette haine, de toute cette agressivité, par se taire et culpabiliser. Parce qu'elle n'est pas en mesure de se révolter. Parce qu'elle ne s'en sent pas la force. Parce qu'elle n'a aucun appui. Parce qu'elle n'a ni amis ni famille. Parce qu'elle ne se sent pas la force de fuir. Pour aller où? Vers d'autres blessures? Elle reste donc. le fiancé disparu, le père décédé, il reste à la narratrice une seule chose : attendre la mort de sa mère pour que commence — peut-être — une nouvelle vie.

Non, il n'y a rien de gai dans Ma robe n'est pas froissée. Tout y est triste et nous heurte, l'écriture incisive et le pouvoir d'évocation de Corinne Hoex y étant pour quelque chose. Ce qui en fait un roman réussi mais à éviter les jours de spleen.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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J'ai lu ce livre rapidement. Comment en ai-je fait la découverte ? Via un blog qui commentait des auteurs belges. J'ai plongé dans l'univers très sombre de ce récit. Je ne sais si il est autobiographique ou bien un mélange des deux ?
En Belgique, j'y ai retrouvé des accents connus de lieux, d'ambiance, surtout ceux de la mer du Nord certainement. Dans ce que l'auteur écrit et comment elle la décrit cette mer, c'est avec tant d'amour, de beauté, et de poésies.

Son nom se prononce « Houckx » la phonétique en néerlandais oe étant le son « ou » en langue française. le livre n'a qu'une centaine de pages, et plus concis je ne pense pas que cela puisse exister. Elle va droit au but sans mâcher les mots. Au contraire, elle les jette, et se raconte.
Son père vient de décéder. Avec des phrases courtes et efficaces elle décrit ce corps allongé sur ce lit. Elle se rappellera ses violences, ses manipulations. La mère présente, et aussi elle-même.

Principalement trois personnages au début, puis deux, puis à nouveau davantage. Sans trop dévoiler de ce qui se passe dans cette famille, Corinne Hoex appuie là où cela fait mal.
J'ai lu quelque part que certaines ou beaucoup de femmes par bribes et morceaux pouvaient se retrouver dans ces tranches de vie si importantes dans celles d'une femme. Vie abîmée, lacérée, écorchée, où la mère est absente. le livre est divisé en plusieurs parties intimes de cette petite-fille, puis adolescente, étudiante à l'université pour ensuite espérer devenir une femme. Elle parle à la première personne. Je ne pense pas avoir lu un prénom concernant cette petite-fille qui grandit.

Le parallèle de la mère à Bruxelles, et la mer à la côte Belge m'a beaucoup plu. Un monde les sépare, et c'est dans cette eau d'où vient l'origine de notre vie et celle dans laquelle nous étions baigné comme foetus dans le ventre de la mère, que l'auteur se tourne pour y trouver un certain apaisement.
Je laisse le soin de découvrir la fin du livre, à ne pas lire en ayant un profond blues. En ce qui me concerne, je m'y suis beaucoup retrouvée quant aux rapports de cette non-existence entre une mère et sa fille. Ce rejet. Ajouté à cela, un déni de l'existence de sa fille, d'ignorer, d'essayer de l'effacer. En allant à l'université rencontre d'un petit ami avec lequel ce ne sera que violence sous le toit familial.

Les pages sont courtes ainsi que les phrases. C'est facile à lire. Les mots frappent en plein visage, dans le plexus solaire.
Lien : https://marylit.wordpress.co..
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