Flaubert nous offre trois oeuvres particulières qui, malgré des thèmes communs, semblent éloignées les unes des autres et ne parviennent pas à toucher de la même manière le lecteur.Le premier conte,
Un Coeur Simple, narre la vie d'une bonne nommée Félicité. On la suit au cours de sa vie, on assiste à son dévouement envers sa maîtresse et ses enfants, son rapprochement à la religion à travers son amour pour un perroquet. A part cela, il ne se passe strictement rien:
Flaubert se contente de décrire dans le plus pur style réaliste les quelques scènes qui ont marqué la vie de Félicité, sans qu'il n'y ait réellement d'intérêt à travers cet exercice à part jouer sur le côté intimiste du récit. le personnage n'est pas passionnant, au même titre que sa vie et on a du mal à s'attacher à elle malgré sa simplicité qui la rend très gentille. On est loin du conte au sens où on l'entend aujourd'hui, et le fait qu'il n'y ait pas de réelle action ou d'évènements qui chambouleraient vraiment la vie de Félicité perturbe quelque peu ce récit qui se lit finalement mécaniquement.
Avec La Légende de Saint Julien l'Hospitalier
Flaubert revient au conte tel que nous le percevons avec un personnage qui tente sans cesse de fuir sa destinée maudite. le début du récit n'est pas sans rappeler le mythe d'Oedipe ainsi que le drame qui va survenir. La surprise provient de Julien qui n'est pas un personnage orthodoxe et qui surprend de nombreuses fois par son comportement. On est ici dans la lignée de la légende qui puise sa force dans le fantastique sur fond moyenâgeux et qui par ses péripéties arrive à nous entraîner à la suite de Julien.
Le dernier conte intitulé Hérodias se déroule pour sa part dans l'Antiquité. Plus riche dans son contexte, ce récit est plus difficile à aborder et à comprendre de part le flot d'informations à analyser. Avec les nombreuses références, le surplus de personnages difficilement identifiables et un fond religieux compliqué on se perd rapidement dans cette lecture qui devient confuse malgré un propos intéressant.
A travers ces trois récits
Flaubert aborde la religion de manière différente à trois époques différentes en démontrant son importance. Cet enchaînement inversé dans le temps est intéressant et peut être interprété de manières diverses. On peut cependant y voir un retour à la source de la religion chrétienne. L'écriture maîtrisée de l'auteur nous emporte à la suite des personnages et de leurs vies/aventures de manière imagée et nous démontre tout l'art de
Flaubert pour conter une histoire.