Les Éditions Phébus, créées en 1976 et spécialisées dans le roman, favorisent les récits de voyage et proposent également une collection de poche, Libretto.
Ce petit roman publié en 1824 pour la première fois, et une suite de lettres. Son autrice a imaginé les sentiments d'une femme se sentant trahis par son amant. Pour se calmer et avoir des réponses à ses questions, elle lui écrit 44 lettres en 24 heures.
Alors des SMS et des réseaux sociaux, ce roman peut être difficile à lire. Pour ma part, il m'a manqué la précision des heures d'écriture des lettres. Je l'ai donc lu comme un monologue d'une femme qui attend avec impatience et peur, des nouvelles de l'homme qu'elle aime.
Bonne lecture.
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Je retrouve la plume de London et avec cela une toute nouvelle approche de son écriture. Je pense sincèrement que pour découvrir l'œuvre de London, il ne faudrait pas commencer par celui-ci. L'Aventureuse nous parle de colonialisme, d'esclavages, et de ce darwinisme social qui était très en vogue à l'époque.
David Sheldon est un planteur, le maître blanc gouverne sur ses esclaves, des indigènes et des cannibales. Un matin, un bateau va s'échouer sur les berges de son île, avec à la tête de l'équipage une jeune américaine qui va remettre en question les fondements mêmes de son raisonnement sur l'égalité entre les hommes et les femmes. Indépendante, farouche, impétueuse, Joan est une jeune femme qui n'a pas froid aux yeux. Elle ne croit pas aux mariages, elle croit plus à l'aventure et à la liberté que les conventions sociales qu'ont lui imposent. Sous ses yeux, David Sheldon va voir s'ébattre les ailes de ce petit oiseau sauvage, comprenant que pour la garder près de lui, il faudra accepter de lui laisser les rênes de sa vie, sans chercher à la brider sous peine de la voir reprendre son envol.
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Elles ont quitté le Japon, mariées à distance avec des maris présentant toutes les qualités requises pour être heureuses. Elles ont survécu à un voyage pénible pour arriver en Amérique et découvrir l'envers du décor annoncé. Elles ont dû travailler dur aux champs, elles ont subi des violences, , elles ont menti à leurs semblables laissant croire à une vie heureuse. Elles se sont habituées à ces vies difficiles, elles ont eu des enfants, elles ont ressenti le racisme ambiant, mais elles étaient rassemblées par sororité. Puis un jour elles ont disparu… La guerre mondiale faisait rage, le japon était entré en guerre contre les Etats-Unis… Elles ont dû tout quitter, disparaître, faire place nette….
Je ne connaissais pas cet épisode de la guerre par-delà l'atlantique. Ces révélations d'atrocités, de déportation, situations redondantes dans le temps et l'espace, laissent à réfléchir sur l'ambiance du monde si troublée actuellement.
J'ai aimé cette narration guidée par le « Nous » qui fait collectif et montre à quel point cette communauté de femmes était liée, solidaire. L'utilisation de prénoms pour rapporter le quotidien de ces femmes nous fait presqu'entrer dans la communauté, l'accumulation d'évènements et d'anecdotes ajoutent à l'intensité des difficultés endurées.
A la fin de l'ouvrage, changement de narrateur. Alors que le 1er était partie prenante, le second est bien plus distant et retrace la disparition de ces femmes, de ces familles en les appelant, « Les japonais/les japonaises », créant une distance, un abîme entre les uns et les autres.
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