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Resident Alien tome 3 sur 4
EAN : 9781616557782
104 pages
Dark Horse (24/11/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
Dr. Harry Vanderspeigle is actually a stranded alien explorer hiding out in a sleepy town in the Pacific Northwest. His short time as a doctor in Patience, Washington, has kept him busy solving mysteries though! With a few successes under his belt, Harry tackles another one after the contents of an old briefcase hint that a murderer could be hiding in town in plain sight--using an alias. Sound familiar? Acclaimed creators Peter Hogan (2000 AD, Tom Strong) and Steve ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The suicide blonde qu'il vaut mieux avoir lu avant pour comprendre les relations entre les principaux personnages et les événements passés qu'ils évoquent. Il contient les épisodes 0 à 3, initialement parus en 2014/2015, écrits par Peter Hogan, dessinés, encrés et mis en couleurs par Steve Parkhouse.

Il y a deux ans et demi, Harry (l'extraterrestre) avait fini par aboutir à la conclusion qu'il avait besoin de disposer d'une bonne somme d'argent pour pouvoir s'installer durablement, n'ayant pas d'espoir de repartir à brève échéance. Fort heureusement, il disposait des moyens de mettre à profit les établissements de jeu de Las Vegas. Malgré tout, il lui fallait trouver la bonne méthode pour ne pas attirer l'attention sur ses gains de joueur trop chanceux. Quelques jours plus tard, les 2 agents du gouvernement qui étaient sur ses traces comprennent qu'il leur a échappé, après avoir remboursé ses dettes de manière anonyme. de nos jours, Harry Vanderspeigle déménage : il quitte sa maison isolée, au bord du lac, pour emménager dans la maison du docteur Hodge, afin de devenir le médecin officiel de la ville de Patience, dans l'état du Washington.

Au temps présent, les 2 enquêteurs du gouvernement estiment qu'il leur reste une chance : retrouver la jeune femme présente sur la photographie de l'extraterrestre, repérable grâce au motif sur son blouson. Harry Vanderspeigle finit de s'installer dans la maison du docteur Hodge, avec son cabinet au rez-de-chaussée. Il n'a pas vraiment commencé à déballer ses cartons, et Asta Twelvetrees le taquine sur les lourds cartons de livres, lui indiquant qu'il pourrait passer au livre électronique. Ellen vient l'informer que le libraire l'a averti que sa commande de livre était arrivée. Il reçoit plusieurs patients, puis va chercher son livre : un policier de Rex Monday, mettant en scène le personnage récurrent Sam Hain. Il se pourrait que l'auteur habite dans le coin, mais sous son vrai nom.

Dans la mesure où il s'agit du troisième tome d'une série, il est vraisemblable que seuls les lecteurs des précédents tomes soient au rendez-vous. En outre, le lecteur peut même s'étonner qu'une série si atypique arrive à perdurer au rythme d'à peu près une minisérie par an, un format peu commun dans l'industrie des comics. Par contre, complètement sous le charme de la narration des tomes précédents, le lecteur anticipe le plaisir de retrouver ce personnage atypique, le rythme un peu nonchalant, et les enjeux ben réels, mais dédramatisés pour être en phase avec la vie dans cette petite ville tranquille. À nouveau, les auteurs refusent de se reposer sur une narration sensationnaliste, préférant offrir au lecteur le temps de côtoyer les personnages. Comme dans les tomes précédents, Peter Hogan prend la peine de poursuivre ses intrigues secondaires. La plus déconnectée concerne les 2 policiers remontant la trace de l'extraterrestre. C'est à la fois superflu puisque finalement ils ne progressent pas, et très complémentaire puisque cela permet au lecteur de constater l'efficacité des précautions prises par Harry. Les auteurs leur consacrent 6 pages, ce qui n'est pas surdimensionné. Steve Parkhouse leur a donné des visages marqués mais réalistes, et il montre leur bureau, et les habille de costards stricts. le lecteur a du mal à s'inquiéter des vagues avancées de ces 2 policiers, mais il se doute bien qu'il s'agit pour Peter Hogan de créer une tension narrative en montrant que la tranquillité d'Harry Vanderspeigle est précaire, et de sous-entendre que sa présence sur Terre arrivera à son terme.

Les 2 autres intrigues secondaires concernent le passé d'Harry Vanderpeigle, un assez récent, l'autre plus lointain. le lecteur découvre comment il a pu se constituer un petit pécule de départ pour s'installer. C'est l'occasion pour Steve Parkhouse de s'amuser un peu avec Las Vegas. Dans la première page, il montre les traces des phares de voiture dans la nuit, sur l'autoroute traversant le désert, pour une case tirant vers l'abstraction. Sur la même page, il prend plaisir à tracer les formes des casinos dans le lointain, avec des traits de couleurs, sur le fond noir de la nuit. Il fait sourire le lecteur avec un agent de sécurité habillé en égyptien de l'époque antique, avec une carrure impressionnante. L'autre fil secondaire ramène un peu plus loin dans le temps, avec 3 pages (2 + 1) se déroulant sur sa planète d'origine. Peter Hogan évoque le motif de la mission d'Harry sur la planète Terre ainsi que sa relation avec sa compagne. L'arrière-plan permet de comprendre qu'Harry a choisi de s'installer dans l'état du Washington, à la fois pour éviter d'attirer l'attention, mais aussi pour les paysages qui lui rappellent ceux de sa planète.

La narration de l'intrigue principale s'avère aussi attentionnée que celle des intrigues secondaires. L'un des principaux plaisirs de cette série est de pouvoir ressentir l'impression d'appartenir à une communauté. Harry Vanderspeigle est un membre actif de la communauté qui y apporte une valeur ajoutée constructive, puisqu'il en est le médecin officiel. Formulé autrement, Harry est un étranger qui s'intègre dans une communauté en y participant de manière active, apportant des compétences nécessaires qui procurent un réconfort aux citoyens qu'il soigne. le lecteur peut voir une demi-douzaine d'habitants avec leurs bobos, ou leur problème médical à la fois banal et révélateur sur leur vie. le dessinateur leur donne une apparence tout aussi banale, tout aussi unique, des individus que l'on pourrait croiser sur le trottoir. Il est impossible de réprimer un sourire devant les répliques d'Ace; l'électricien, qui explique à Harry qui fera de son mieux, mais à son rythme quoi que puisse demander son client. de même l'insistance d'Ace de montrer, à Harry, le rat crevé qui a rongé les fils électriques, fait également sourire devant la réaction ennuyée d'Harry. le dessinateur sait transcrire la décontraction teintée de morgue d'Ace, ainsi que la retenue polie d'Harry. le lecteur n'éprouve aucun doute qu'Ace n'apparaît que comme dispositif narratif pour introduire un point essentiel de l'intrigue, mais pour autant il dispose d'assez de personnalité pour justifier son existence et ses apparitions.

Peter Hogan a l'art et la manière d'intégrer les petits moments de la vie qui lui donne sa saveur, que ce soit le pot de départ pour Ethan, le cynisme amusé de Cuthbert C. Hawthorne (le maire de Patience), ou encore les jugements de valeur un peu caustiques d'Asta Twelvetrees. Les personnages se conduisent de manière naturelle, avec des postures réalistes sans exagération, et des dialogues naturels sans être vides ou clichés. Confortablement intégré au sein de cette bourgade, le lecteur côtoie cet étrange individu à la peau entre gris et violet, représenté sous son apparence extraterrestre, alors que tous les gens autour de lui le perçoivent comme un être humain normal (sauf les plus jeunes enfants). Ce mode de représentation lui ajoute une distanciation, en même temps que l'impression pour le lecteur de le voir tel qu'il est, qu'il bénéficie d'une intimité avec lui, plus élevée que celle des autres personnes qu'il côtoie. Bien sûr, cette apparence sortant de l'ordinaire le singularise également, attirant l'attention sur son unicité, focalisant es événements sur sa personne.

Tous ces éléments constituent un mode narratif très particulier qui donne toute sa saveur à l'intrigue. Dès le premier tome, Harry Vanderspeigle s'intéresse à des mystères qui impliquent des meurtres. Il avait été établi dans le tome précédent qu'il est un lecteur de roman policier, avec une préférence pour ceux des années 1960, dont la série (fictive) de Sam Hain. En apprenant que l'auteur (utilisant le nom de plume de Rex Monday) a séjourné dans la région, il décide d'essayer de le retrouver. Un faux-pas de l'électricien met à jour un début roman de Rex Monday qui n'a jamais été achevé et qui évoque un meurtre. Il y a bel et bien eu un meurtre, mais il n'a rien de sensationnaliste. Steve Pakhouse montre la violence des 2 ou 3 coups portés, ainsi que leur aspect brutal, mais aussi malhabile. Il ne met pas en scène des combattants aguerris, ou des individus passés maîtres dans l'art d'infliger des blessures sadiques. L'enquête en elle-même passe par des fausses pistes, des erreurs d'interprétation et des démarches très prosaïques pour rétablir les faits, à l'opposé d'un comics d'action ou de conflits armés, et d'interrogatoires sous la menace. Peter Hogan préfère mettre en scène des individus normaux, des phases de réflexion sans intuition géniale. Steve Parhouse dessine de manière descriptive et aussi en retenue. Pourtant, le scénariste intègre des éléments inattendus comme de savoir si un auteur de livres de cuisine peut être considéré comme un écrivain. Steve Parkhouse réalise lui aussi des cases inattendues comme la couverture peinte d'un roman de Rex Monday, une vieille dame en train de tailler un bosquet, un enfant dans son parc à jouets.

Ce troisième tome des enquêtes d'Harry Vanderspeigle reprend l'histoire là où elle s'était arrêtée dans le tome précédent, avec la même délicatesse, la même humanité. le lecteur retrouve avec plaisir les différents personnages et la vie tranquille dans la petite ville de Patience. Il accompagne Harry Vanderspeigle dans son enquête sur l'identité réelle de Rex Monday. Il apprécie la narration professionnelle et intelligente de Peter Hogan & Steve Parkhouse, dépourvue d'esbroufe.
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