"- Je devrais peut-être essayer une formule plus simple, marmonna Fingus....le crâne ne répondit pas. Seul le monocle qu'il portait à son orbite droite sembla scintiller. Fingus avait utiliser du papier mâché pour le coller.
Il avait utilisé du papier mâché pour le coller.
Il avait aussi dessiné au crâne une fine moustache noire avec un morceau de charbon.
Mais pas de sourcil. Parce que ça, ça aurait été vraiment trop bizarre...".
Nous vous présentons le grand-père Malister.
Le crâne, pas le petit garçon.
Le garçon, c'est Fingus.
Fingus, qui vivait seul depuis un moment dans sa demeure en ruine, était persuadé que son ailleul occupait cette tête mise à nu depuis le dernier souffle.
Il ne se quittait jamais.
Ceci n'avait rien de très inhabituel pour ses jeunes camarades de jeu, sorciers de leur état, comme Fingus.
Enfin, il faut dire que Fingus n'avait aussi qu'une amie: Polly.
L'auteur
Ariel Holzl nous fera prendre des raccourcis pour placer l'univers de Fingus dans ses grandes lignes sans perdre de temps, le roman n'étant pas très épais.
Une communauté de sorcellerie vit aux côtés des villageois de la ville de Bedlam. Ces derniers sont parfois d'un tempérament de feu devant les démonstrations trop extraordinaires. C'est l'époque qui veut ça.
Fingus vit seul.
Il n'existera pas de services sociaux pour placer notre Fingus dans une famille de sorciers aimante après la mort de ces parents, puis de leur servante.
Quelle deveine!
Alors, il vit là, tout seul, dans les ruines( contexte à découvrir par les lecteurs) mais va à l'école, comme tous les jeunes sorciers de son âge.
Les ruines participent à une atmosphère de désolation plus amusante qu'inquiétante et Fingus aurait bien sa place dans une Famille Adams avec ses drôles d'habitudes.
Il est optimiste, déterminé, inventif et ronchon à ses heures.
Chaque famille a sa spécialité magique. Pour les Malister, c'était la Nécromancie.
Brrrrrr....
Fingus préfère dire "est" car il ne renonce pas à poursuivre la tradition, même en étant l'unique branche restante de l'arbre généalogique.
Ainsi Fingus comptera t-il poursuivre cet héritage et réussir ses derniers examens scolaires de sorciers en dressant des zombies sous l'oeil ébloui des examinateurs.
Mais pour compléter la formule, il faudra de la Mandragore et puis un peu d'Or des Fous, il faudra traverser le Bois-qui-grince et passer à côté de l'arbre aux pendus.
Brrrr...
Et cela ne se trouve pas dans un potager.
Le personnage nous attendrira et c'est un enfant qui n'a, malgré ses talents, rien de diabolique.
Ces chamailleries avec son amie Polly nous anuserons beaucoup.
Un univers d'enfant, quoi.
La réussite des examens de sorciers représentera l'exergue de cette aventure et les difficultés de Fingus pour y parvenir, rassembler les sinistres ingrédients de son projet d'examen, viendront épicer les chapitres.
Tous les personnages de fond de décor, fantômes ou créature de la cave sont plus amusante que frissonnante.
Malgré le crâne et son intention de faire danser les cadavres, l'aventure de Fingus Malister n'a rien de morbide ou de frissonnant.
C'est au contraire très divertissant et frais.
Son univers est à rapprocher d'un "Matthieu Hidalf" de
Christophe Mauri, en plus sage.
Cela se lit facilement et ceux et celles qui veulent de la pétoche pour rire pourront foncer sur cette série les yeux fermés.