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Citations sur Il n'y a pas de Ajar (148)

(p.43)
Tiens, mon père croyait beaucoup à cette idée et il me l'a souvent répeté : pour se comprendre, il ne faut pas parler la même langue. Il faut toujours rester suffisamment incompréhensible pour avoir une chance de ne pas s'entendre et de mieux se connaître.
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...mais inconstablement au XXe siècle, il s'est surpassé. Il a brillé par son absence, comme jamais. Du très grand spectacle ! Copperfield peut toujours aller voir à Auschwitz si j'y suis. Il n'arrivera jamais à la cheville d'un être suprême qui s'est évaporé si parfaitement, et sans laisser aucune trace. Éclipse totale.
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Le monologue qui suit, parole d'un homme qui se dit le fils d'Émile Ajar, est un hommage à toutes les filiation littéraires, à tous ceux qui, ayant existé ou pas nous ont enfantés par leurs mots. C'est le message d'un homme qui sait combien les fictions nous façonnent pour de vrai et nous empêchent de mourir.
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Nous sommes pour toujours les enfants de nos parents, des mondes qu’ils ont construits et des univers détruits qu’ils ont pleurés, des deuils qu’ils ont eu à faire et des espoirs qu’ils ont placés dans les noms qu’ils nous ont donnés.
Mais nous sommes aussi, et pour toujours, les enfants des livres que nous avons lus, les fils et filles des textes qui nous ont construits, de leurs mots et de leurs silences.
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Et dans cette tenaille identitaire politico-religieuse, je pense encore et toujours à Romain Gary, et à tout ce que son œuvre a tenté de torpiller, en choisissant constamment de dire qu’il est permis et salutaire de ne pas se laisser définir par son nom ou sa naissance. Permis et salutaire de se glisser dans la peau d’un autre qui n’a rien à voir avec nous. Permis et salutaire de juger un homme pour ce qu’il fait et non pour ce dont il hérite. D’exiger pour l’autre une égalité, non pas parce qu’il est comme nous, mais précisément parce qu’il n’est pas comme nous, et que son étrangeté nous oblige.
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Et quoi de plus normal pour cet homme, né Roman Kacew, surnommé Romain Gary, et réinventé en Emile Ajar... que d'être devenu un dibbouk ? Il fut sans doute, lui-même, l'être le plus« dibbouké » du monde. Hanté par les rêéves grandioses d'une mère qui place en lui mille vies a vivre par procuration. Hanté par le fantôme d'un père assassiné, à qui il invente mille origines goy pour lui épargner la déportation. Hanté par les « revenances » de tous ceux que la guerre lui a arrachés
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Je suis pour polluer toutes les "identités". Pour que puisse à nouveau circuler la conscience claire de tout ce que l'existence doit au mélange.
Je suis pour qu'on respecte solennellement la Marseillaise, surtout quand elle dit "qu'un sang impur abreuve nos sillons ..." Parce que c'est vrai : un sang impur, un bric-à-brac bordélique de tout ce qui nous a construits, coule dans nos veines, même dans celles du pauvre type qui se raconte que son monde est bien propre, aseptisé et hygiénique à souhait.
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L'humour est une affirmation de supériorité de l'homme sur ce qui lui arrive.
Romain Gary
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Si je devais tenter de définir ce qui relie les passionnés de Romain Gary que j'ai pu rencontrer, je dirais qu'il y a en eux une profonde mélancolie, très exactement proportionnelle à leur passion de vivre. Une volonté farouche de redonner à la vie la puissance des promesses qu'elle a faites un jour, et qu'elle peine à tenir. L'œuvre de Gary/Ajar est le livre de chevet des gens qui ne sont pas prêts à se résoudre ni au rétrécissement de l'existence ni à celui du langage, mais qui croient qu'il est donné de réinventer l'un comme l'autre. Ne jamais finir de dire ou de "se" dire. Refuser qu'un texte ou un homme ait définitivement été compris. Et croire dur comme fer qu'il pourra toujours faire l'objet d'un malentendu.
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Nous sommes pour toujours les enfants de nos parents, des mondes qu'ils ont construits et des univers détruits qu'ils ont pleurés, des deuils qu'ils ont eu à faire et des espoirs qu'ils ont placés dans les noms qu'ils nous ont donnés.
Mais nous sommes aussi, et pour toujours, les enfants des livres que nous avons lus, les fils et filles des textes qui nous ont construits, de leurs mots et de leurs silences.
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