Citations sur H.P. Lovecraft : Contre le monde, contre la vie (88)
[Description de NY de jour par HPL]
Là où la lune m’avait donné l’illusion de la beauté et du charme, la lumière crue du jour ne me révéla que le sordide, l’aspect étranger et la malsaine prolifération d’une pierre qui s’étendait en largeur et en hauteur.
Une multitude de gens se déversaient dans ces rues qui ressemblaient à des canaux. C’étaient des étrangers trapus et basanés, avec des visages durs et des yeux étroits, des étrangers rusés, sans rêves et fermés à ce qui les entourait. Ils n’avaient rien de commun avec l’homme aux yeux bleus de l’ancien peuple des colons, qui gardait au fond du cœur l’amour des prairies verdoyantes et des blancs clochers des villages de la Nouvelle-Angleterre.
Naturellement, je ne suis pas familiarisé avec les phénomènes de l’amour, sinon par des lectures superficielles.
[Lettre du 27 septembre 1919 à Reinhardt Kleiner]
Howard Phillips Lovecraft constitue un exemple pour tous ceux qui souhaitent apprendre à rater leur vie, et, éventuellement, à réussir leur œuvre. Encore que, sur ce dernier point, le résultat ne soit pas garanti.
Une vie réduite au minimum, dont toutes les forces vives ont été transférées vers la littérature et vers le rêve. Une vie exemplaire.
Henry James est peut-être un peu trop diffus, trop délicat et trop habitué aux subtilités du langage pour arriver vraiment à une horreur sauvage et dévastatrice.
[HPL]
Non ! les hippopotames ne devraient pas avoir des mains humaines ni porter des torches !
[HPL]
Après un évanouissement de seize heures et demie, le professeur reprend […] connaissance ; mais une subtile modification semble s’être introduite dans sa personnalité. Il manifeste une étonnante ignorance vis-à-vis des réalités les plus élémentaires de la vie quotidienne, jointe à une connaissance surnaturelle de faits appartenant au passé le plus lointain ; et il lui arrive de parler de l’avenir en des termes qui suscitent la frayeur.
[Synthèse des travaux d’Einstein]
Un homme aux yeux d’Oriental a déclaré que le temps et l’espace étaient relatifs.
Ils dansent dans la rue, ils écoutent des musiques rythmées... Ils parlent fort. Ils rient en public. La vie semble les amuser ; ce qui est inquiétant. Car la vie, c'est le mal.
Le XXe siècle restera peut-être comme un âge d'or de la littérature épique et fantastique, une fois que se seront dissipées les brumes morbides des avant-gardes molles. Il a déjà permis l'émergence de Howard, Lovecraft et Tolkien. Trois univers radicalement différents. Trois piliers d'une *littérature du rêve*, aussi méprisée de la critique qu'elle est plébiscitée par le public.