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Citations sur H.P. Lovecraft : Contre le monde, contre la vie (88)

Bien entendu, la vie n’a pas de sens. Mais la mort non plus. Et c’est une des choses qui glacent le sang lorsqu’on découvre l’univers de Lovecraft. La mort de ses héros n’a aucun sens. Elle n’apporte aucun apaisement. Elle ne permet aucunement de conclure l’histoire. Implacablement, HPL détruit ses personnages sans suggérer rien de plus que le démembrement d’une marionnette.
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Quand on aime la vie, on ne lit pas. On ne va guère au cinéma non plus, d’ailleurs. Quoi qu’on en dise, l’accès à l’univers artistique est plus ou moins réservé à ceux qui en ont un peu marre.
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La vie est douloureuse et décevante. Inutile, par conséquent, d’écrire de nouveaux romans réalistes. Sur la réalité en général, nous savons déjà à quoi nous en tenir ; et nous n’avons guère envie d’en apprendre davantage. L’humanité telle qu’elle est ne nous inspire plus qu’une curiosité mitigée. Toutes ces « notations » d’une si prodigieuse finesse, ces « situations », ces anecdotes… Tout cela ne fait, le livre une fois refermé, que nous confirmer dans une légère sensation d’écœurement déjà suffisamment alimentée par n’importe quelle journée de « vie réelle ».
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[…] Il n’existe pas de création authentique sans un certain aveuglement volontaire.
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Toute la littérature, mais surtout la littérature de l’étrange et du fantastique, est une caverne où les lecteurs et les écrivains se cachent de la vie. (C’est exactement pour cela que tant de parents et de professeurs, quand ils voient un adolescent avec un recueil de nouvelles de Lovecraft, de Bloch ou de Clark Ashton Smith, ont tendance à s’écrier : « Pourquoi lis-tu des âneries pareilles ? »)C’est dans ces cavernes, ces refuges, que nous léchons nos blessures et nous préparons à la prochaine bataille à livrer dehors, dans le monde réel. Le besoin que nous avons de ces endroits ne diminue jamais, comme vous le confirmera tout lecteur de littérature d’évasion, et ils sont particulièrement utiles au futur vrai lecteur, et écrivain, au cours de ces années de vulnérabilité où il évolue de l’imagination enfantine à l’imagination plus raffinée et plus organisée de l’adulte. En bref, quand l’imagination créatrice fait sa mue.
(Stephen King, Introduction)
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Car le jour du Grand Ctulhu est proche. Et l'époque de sa venue sera facile à reconnaître : « À ce moment-là, les hommes seront devenus semblables aux Anciens : libres, farouches, au-delà du bien et du mal, rejetant toute loi morale, s'entretuant à grand cris au cours de joyeuses débauches. Les Anciens délivrés leur apprendront de nouvelles manières de crier, de tuer, de faire bombance ; et toute la terre flamboiera d'un holocauste d'extase effrénée. En attendant, le culte, par des rites appropriées, doit maintenir vivant le souvenir de ces mœurs d'autrefois, et présager leur retour. » Ce texte n'est rien d'autre qu'une effrayante paraphrase de saint Paul.
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Le XXe siècle restera peut-être comme un âge d'or de la littérature épique et fantastique, une fois que se seront dissipées les brumes morbides des avant-gardes molles. Il a déjà permis l'émergence de Howard, Lovecraft et Tolkien. Trois univers radicalement différents. Trois piliers d'une littérature du rêve, aussi méprisée de la critique qu'elle est plébiscitée par le public.
Cela ne fait rien. La critique finit toujours par reconnaître ses torts ; ou, plus exactement, les critiques finissent par mourir, et sont remplacés par d'autres. Ainsi, après trente années d'un silence méprisant, les « intellectuels » se sont penchés sur Lovecraft. Leur conclusion a été que l'individu avait une imagination réellement, expliquer son succès), mais que son style était déplorable.
Ce n'est pas sérieux. Si le style de Lovecraft est déplorable, on peut gaiement conclure que le style n'a, en littérature, pas la moindre importance ; et passer à autre chose.
Ce point de vue stupide peut cependant se comprendre. Il faut bien dire que HPL ne participe guère de cette conception élégante, subtile, minimaliste et retenue qui rallie en général tous les suffrages.
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Chez lui, pas de « banalité qui se fissure », d'« incidents au départ presque insignifiants »... Tout ça ne l’intéresse pas. Il n'a aucune envie de consacrer trente pages, ni même trois, à la description de la vie de famille d'un Américain moyen. Il veut bien se documenter sur n'importe quoi, les rituels aztèques ou l'anatomie des batraciens, mais certainement pas sur la vie quotidienne.
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Paradoxalement, le personnage de Lovecraft fascine en partie parce que son système de valeurs est entièrement opposé au nôtre. Foncièrement raciste, ouvertement réactionnaire, il glorifie les inhibitions puritaines et juge très évidemment repoussantes les « manifestations érotiques directes ». Résolument anti-commercial, il méprise l'argent, considère la démocratie comme une sottise et le progrès comme une illusion. Le mot de « liberté », si cher aux Américains, ne lui arrache que des ricanements attristés. Il conservera toute sa vie une attitude typiquement aristocratique de mépris de l'humanité en général, joint à une extrême gentillesse pour les individus en particulier.
Quoi qu'il en soit, tous ceux qui ont eu affaire à Lovecraft en tant qu'individu ont éprouvé une immense tristesse à l'annonce de sa mort.
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Bien sûr, il aimerait devenir écrivain. Mais il n'y tient pas par-dessus tout. En 1925, dans un moment d'abattement, il note : « Je suis presque résolu à ne plus écrire de contes, mais simplement à rêver lorsque j'ai l'esprit à cela, sans m'arrêter à faire une chose aussi vulgaire que de transcrire mon rêve pour un public de porcs. J'ai conclu que la littérature n'était pas un objectif convenable pour un gentleman ; et que l'écriture ne doit jamais être considéré que comme un art élégant, auquel on doit s'adonner sans régularité et avec discernement. »
Heureusement, il continuera, et ses plus grands contes sont postérieurs à cette lettre. Mais jusqu'au bout, il restera, avant tout, un « vieux gentleman bienveillant, natif de Providence (Rhode Island) », Et jamais, au grand jamais, un écrivain professionnel.
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