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Citations sur Rester vivant (20)

"N'ayez pas peur du bonheur; il n'existe pas."
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Contrairement à la musique, contrairement à la peinture, contrairement aussi au cinéma, la littérature peut ainsi absorber et digérer des quantités illimitées de dérision et d'humour. Les dangers qui la menacent aujourd'hui n'ont rien à voir avec ceux qui ont menacé, parfois détruit les autres arts; ils tiennent beaucoup plus à l'accélération. Les perceptions et des sensations qui caractérise la logique de l'hypermarché. Un livre en effet ne peut être apprécié que lentement ; il implique une réflexion (non surtout dans le sens d'effort intellectuel, mais dans celui de retour en arrière) ; il n'y a pas de lecture sans arrêt, sans mouvement inverse, sans relecture. Chose impossible et même absurde dans un monde où tout évolue, tout fluctue, où rien n'a de validité permanente : ni les règles, ni les choses, ni les êtres. De toutes ses forces (qui furent grandes), la littérature s'oppose à la notion d'actualité permanente, de perpétuel présent. Les livres appellent des lecteurs ; mais ces lecteurs doivent avoir une existence individuelle et stable : ils ne peuvent être de purs consommateurs, de purs fantômes; ils doivent être aussi, en quelque manière, des sujets.
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Certains témoins plus directs des « événements de 68 » m'ont raconté par la suite qu'il s'agissait d'une période merveilleuse, où les gens se parlaient dans la rue, où tout paraissait possible ; je veux bien le croire. D'autres font simplement observer que les trains ne roulaient plus, qu'on ne trouvait plus d'essence ; je l'admets sans difficulté. Je trouve à tous ces témoignages un trait commun : magiquement, pendant quelques jours,- une machine gigantesque et oppressante s'est arrêtée de tourner. li y a eu un flottement, une incertitude ; une suspension s'est produite, un certain calme s'est répandu dans le pays. Naturellement, ensuite; la machine sociale a recommencé à tourner de manière encore plus rapide, encore plus impitoyable (et Mai 68 n'a servi qu'à briser les quelques règles morales qui entravaient jusqu'alors la voracité de son fonctionnement). li n'empêche qu'il y a eu un instant d'arrêt, d'hésitation; un instant d'incertitude métaphysique.
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« Lorsque deux d'entre vous seront réunis en mon nom, je
serai au milieu d'eux » (Matthieu; 1 7, 13). C'est bien là tout le problème : réunis au nom de quoi ? Qu'est-ce qui pourrait bien, au fond justifier d'être réunis ?
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Le poète est un parasite sacré ; semblable aux scarabées de l'ancienne Égypte, il peut prospérer sur le corps des sociétés riches et en décomposition. Mais il a également sa place au cœur des sociétés frugales et fortes.
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Le monde est une souffrance déployée. A son origine, il y a un nœud de souffrance. Toute existence est une expansion, et un écrasement. Toutes les choses souffrent, jusqu'à ce qu'elles soient. Le néant vibre de douleur, jusqu'à parvenir à l'être : dans un abject paroxysme.
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Vous connaissez le Bien, vous connaissez le Mal. Ne renoncez jamais à les séparer ; ne vous laissez pas engluer dans la tolérance, ce pauvre stigmate de l’âge.
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Un poète mort n’écrit plus. D’où l’importance de rester vivant.
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Lorsque vous susciterez chez les autres un mélange de pitié effrayée et de mépris, vous saurez que vous êtes sur la bonne voie. Vous pourrez commencer à écrire.
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Chaque individu est cependant en mesure de produire en lui-même une sorte de révolution froide, en se plaçant pour un instant en dehors du flux informatif-publicitaire. C'est très facile à faire ; il n'a même jamais été aussi simple qu'aujourd'hui de se placer, par rapport au monde, dans une position esthétique : il suffit de
faire un pas de côté. Et ce pas lui-même, en dernière instance, est inutile. Il suffit de marquer un temps d'arrêt; d'éteindre la radio, de débrancher la télévision ; de ne plus rien acheter, de ne plus rien désirer acheter. Il suffit de ne plus participer, de ne plus savoir ; de suspendre temporairement toute activité mentale. Il suffit, littéralement, de s'immobiliser pendant quelques
secondes.
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