C'est l'idée renversante et simple, jamais exprimée auparavant avec cette force, que le sommet du bonheur humain réside dans la soumission la plus absolue. (...) Il y a pour moi un rapport entre l'absolue soumission de la femme à l'homme, telle que la décrit "Histoire d'O", et la soumission de l'homme à Dieu, telle que l'envisage l'Islam.
J'avais même parlé une fois à une fille, jeune, jolie, attirante, qui fantasmait sur Jean-François Copé ; il m'avait fallu plusieurs jours pour m'en remettre. On rencontre vraiment n'importe quoi, de nos jours, chez les filles.
Je me promenais pendant un quart d'heure sous les arcades de poutrelles métalliques, un peu surpris par ma propre nostalgie, sans cesser d'être conscient que l'environnement était vraiment très moche, ces bâtiments hideux avaient été construits durant la pire période du modernisme, mais la nostalgie n'a rien d'un sentiment esthétique, elle n'est même pas liée non plus au souvenir d'un bonheur, on est nostalgique d'un endroit simplement parce qu'on y a vécu, bien ou mal peu importe, le passé est toujours beau, et le futur aussi d'ailleurs, il n'y a que le présent qui fasse mal, qu'on transporte avec soi comme un abcès de souffrance qui vous accompagne entre deux infinis de bonheur paisible.
Nietzsch avait vu juste, avec son flair de vieille pétasse, le christianisme était au fond une religion féminine.
La sensation de proximité qui s'installait au téléphone était trop violente, et le vide qui s'ensuivait trop cruel.
Comme sans doute la plupart des hommes, je sautai les chapitres consacrés aux devoirs religieux, aux piliers de l’islam et au jeûne, pour en arriver directement au chapitre VII : « Pourquoi la polygamie ? »
Ma boîte à lettres était remplie de courriers administratifs variés, dont certains exigeraient une réponse rapide.
Le maintien d'une vie administrative correcte exige une présence à peu près constante, tout déplacement prolongé risque de vous mettre en porte-à-faux par rapport à tel ou tel organisme, je savais que plusieurs jours de travail me seraient nécessaires pour redresser barre.
« Tout ce que je voyais c’est qu’une fois de plus je me retrouvais seul, avec un désir de vivre qui s’amenuisait, et de nombreux tracas en perspective. » (p. 196)
Je compris subitement, après trois quart d'heure de déambulation au milieu de l'assistance, après une dizaine de mezzes et quatre verres de vin rouge, ce qui n'allait pas : Il n'y avait que des hommes. Aucune femme n'avait été conviée, et le maintien d'une vie sociale acceptable en l'absence de femmes - et sans le support du foot, qui aurait été inapproprié dans ce contexte malgré tout universitaire - était une gageure bien difficile à tenir.
Les études universitaires dans le domaine des lettres ne conduisent comme on le sait à peu près à rien, sinon pour les étudiants les plus doués à une carrière d'enseignement universitaire dans le domaine des lettres - on a en somme la situation plutôt cocasse d'un système n'ayant d'autre objectif que sa propre reproduction, assorti d'un taux de déchet supérieur à 95%.