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3,51

sur 4048 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je l'ai lu par curiosité parce que je ne suis pas une fan de Houellebecq et j'ai été surprise d'avoir apprécié cette lecture. le style est fluide, précis...
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L'auteur nous décrit avec style et précision une société française en perte de repère. La coïncidence avec l'actualité de janvier 2015 est frappante.

Bravo !
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On retrouve dans ce livre les qualités de Houellebecq, son regard aiguisé et pertinent sur notre société, son humour, sa modestie qui est peut-être une coquetterie, ce dont il ne se cache pas, son honnêteté donc. Il s'agit d'un livre pessimiste, car Houellebecq croit que nos sociétés occidentales sont en plein déclin. Il croît aussi que, passée la prime jeunesse, les humains ne font que glisser vers leur mort en s'aménageant tout au mieux quelques plaisirs qui n'arrivent pas à leur faire oublier leur fin tragique. Que ces hommes là, se soumettent à un état totalitaire mais arrangeant n'est donc pas surprenant. Ce que décrit Houellebecq n'est pas l'Islam en soi, car cette idéologie et cette religion n'arrivent au pouvoir que de façon contingente, parce que les idéologies qui les ont précédées sont agonisantes et parce que personne ne s'oppose à eux.
La morale et l'ordre islamique ne sont pas présentés comme des dogmes auxquels croiraient foncièrement et passionnément les nouveaux dirigeants et encore moins ceux qui les rejoignent. Ce sont des règles pratiques, confortables et agréables pour les détenteurs du pouvoir et leurs valets, pour les hommes en particulier et ceux qui les acceptent. Ainsi cette idéologie est avant tout celle du renoncement. Ceux qui s'y sont rangés on abandonné tout espoir de faire progresser les hommes, et plutôt que de vouloir combattre les injustices, autant les accepter, comme par exemple la domination des hommes sur les femmes. Ce renoncement, cette soumission, sont bien sûr très négatifs, on en veut à l'auteur de nous imposer son pessimisme, on a envie de se rebeller et de lui faire remarquer que cette soumission est d'autant plus facile que le héros se retrouve « naturellement » du côté des dominants. Mais on sent un regret, une amertume et une charge contre ceux qui ne nous laissent pas d'autre choix que ce renoncement. Dans les derniers chapitres du livre, le héros se convertit, retrouve sa place de professeur dans la Sorbonne devenue islamique, accède à la notoriété en supervisant l'édition de Huysmans dans la Pléiade. Il accepte finalement ce marché peu reluisant qui lui permet d'avoir un excellent salaire, une renommée et trois femmes. Mais ces chapitres sont écrits au conditionnel, sans qu'aucune condition à leur réalisation ne soit énoncée. C'est le temps de celui qui imagine son avenir au moment où il prend sa décision. On peut donc supposer qu'il évalue ce choix, et même peut-être qu'il cherche des alternatives ; mais sans en trouver. Et le dernier chapitre se réduit à une seule phrase qui est aussi la dernière du livre : « Je n'aurais rien à regretter ».
Que cette dernière phrase soit écrite au conditionnel et non pas au futur est pour moi une perche que tend Houellebecq, un appel à des arguments, des comportements, des attitudes de nature à lui faire regretter ce choix et donc à l'éviter.
Notons au passage des analyses très justes sur la ligne politique sociale et économique du gouvernement islamique modéré arrivant au pouvoir. La revalorisation de la famille, permet de réduire les budgets sociaux puisque la solidarité est assurée à ce niveau, la politique de la femme au foyer contribue à faire diminuer le chômage. le nouveau président de la fraternité musulmane met en avant une subtile politique de subsidiarité, qui implique que l'état ou la collectivité ne fait pas ce qui peut être réalisé à un niveau plus bas, plus petit, communauté, fratrie, famille. Et les tenants de l'austérité et les libéraux se frottent les mains.
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C'est du Houellebecq, introspectif, cru, avec un bon fond de dépression.Mais c'est drôle aussi et bien sûr c'est polémique. J'y vois tout de même l'avantage de poser la question de la culture comme fondement d'une société. Changer de culture, c'est changer de société. Renoncer à la laïcité ou à l'irrévérence, c'est changer sa culture progressivement.
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J'ai immédiatement été séduite par l'idée de ce roman. Cette anticipation d'une société déclinante, de ce personnage désenchanté et hyper-individualiste est vraiment réussie et presque palpable avec un peu d'imagination. L'auteur nous interroge sur l'importance du sens d'une vie et sur la place centrale que l'espoir y occupe. Qu'est-on prêt à renier pour avancer? A quel prix?
Les idées fusent, les préjugés se trouvent une bonne conscience, le monde s'explique et s'organise en faisant la part belle aux mâles dominateurs qui usent et abusent de leur position sous couvert de spiritualité et de solution au déclin.
Le style est tonique et souvent drôle. C'est bien vu. Je conseille.
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"Le prochain Houellebecq, grosse polémique en perspective". Voilà ce qu'on pouvait lire dans à peu près tous les journaux à la mi-décembre. Ces journalistes ont-ils lu le livre avant de titrer ou bien ont-ils exagérément anticipé le contenu à la lecture de la quatrième de couverture du dernier livre de l'auteur connu pour sa position envers l'Islam?

J'ai commencé la lecture de "Soumission" le soir-même de l'attentat contre "Charlie Hebdo", alors que celui-ci titrait "Les prédictions du mage Houellebecq", car peut-être donnons-nous un peu trop d'importance à un roman d'anticipation.

L'Histoire

Nous sommes en 2022, Après deux mandats de Hollande, la France est au plus mal. Les français ne savent plus trop vers quoi se tourner qui leur fera oublier leur solitude et l'éclatement des valeurs de ces dernières années. Sur cette base peu favorable se développent des conflits armés de plus en plus fréquents entre les partisans du Front National et ceux de la Fraternité Musulmane, les deux partis qui s'affrontent également sur le terrain politique. L'alliance de l'UMP( déjà mort depuis longtemps), du PS (qui ne convainc pas plus) et de l'UDI( qui n'a jamais convaincu)avec la Fraternité Musulmane, fera basculer le scrutin et la France devient un état islamique.

Le narrateur, professeur à l'université de la Sorbonne, tout comme un personnage de Houellebecq qu'il est, se laisse porter par la vie, par l'histoire et observe.

Le Cynisme

Le cynisme de Houellebecq ne perd pas de son mordant. le narrateur a 45 ans mais ne se résout pas à fréquenter les femmes de son âge. Après avoir eu leurs quelques courtes années cougar, leurs fesses ramollies feraient fuir n'importe quel homme note-t-il.

Les journées s'enchaînent, puis les années au rythme des lettres et rappels administratifs en tout genre qui ne cessent jamais, en toute occasion; au rythme de relations avec de jeunes étudiantes aussi. le narrateur, qui souffre tout de même un petit peu de sa solitude, ne se résout pas à aller sur meetic, il préfèrera encore chercher la compagnie de prostituées.

Le narrateur est à la recherche d'un sens à donner à sa vie mais celle-ci en a-t-elle vraiment un?

Huysmans

François, le narrateur, tente de mettre en parallèle sa quête d'un quelque chose avec celle de l'auteur du XIX ème siècle, Huysmans. Connu pour son pessimisme, il s'est attaché à peindre la société décadente du XIX ème avant de se convertir au catholicisme. François trouvera-t-il son bonheur dans l'Islam?

Plus encore que l'auteur, Huysmans, et la place centrale qu'il occupe dans "Soumission" me parait être le symbole de notre société décadente qui finira, d'après Houellebecq, par se tourner immanquablement vers plus de valeurs, de spiritualité et donc, vers la religion. Ici l'Islam.

L'Education

En 2022, c'est vers la religion que nombre de français se tournent pour trouver un sens à leur vie et un peu de spiritualité mais la masse dormante n'est pas encore convaincue et pour la convaincre, il faut commencer très jeune. L'islamisation de la société française commence donc par l'éducation. Tous les professeurs doivent se convertir et enseigner l'Islam aux élèves sous peine de perdre leur poste.

C'est dans cette situation que se trouve notre professeur à la Sorbonne, spécialiste de Huysmans.

La Femme

La femme de 2022 est une femme accomplie, aussi éduquée que l'homme; elle n'en a matériellement plus besoin pour vivre. Après ses années de gloire durant lesquelles elle est en pleine possession de son pouvoir, la femme vieillissante et seule est-elle heureuse? Malheureusement, ce que cette nouvelle configuration politique lui propose n'est guère réjouissant: les voiles, les burqas et les niqabs, les pantalons et les longues tuniques cachent la femme publique de la tête aux pieds; elle n'est autorisée à se découvrir que devant son époux et pour chaque mari, quatre femmes. Chacune tient un rôle en fonction de son âge: le sexe, les enfants puis la cuisine.

L'homme, quant à lui retrouve sa place de patriarche. D'abord attristé de ne plus voir les jambes des jolies filles au printemps, François se ravise: il faut au moins reconnaître que la frustration sexuelle n'existe plus. Puisque le corps de la femme est caché, la tentation d'aller voir ce qui se cache sous le tissu est moins grande et l'homme trouve assez de plaisir auprès de ses femmes dévouées à ses désirs.François ne répond pas vraiment à la question, est-ce que c'était mieux avant, au lecteur de juger, le personnage lui se laisse porter par L Histoire.

A ceux qui voudraient travestir ce roman en essai:

Mettons-nous dans cette position et voyons sur quelles observations se base Houellebecq pour imaginer que la France pourrait devenir un état islamique:

La France est laïque depuis à peu près deux siècles. La perte de valeurs, la solitude et la crise qui nous empêche de noyer notre ennui dans la consommation nous entraînent, comme Huysmans un siècle plus tôt, sur le chemin des religions.

Ici, Houellebecq choisi la religion musulmane tout simplement parce que c'est celle qui se développe le plus.

Mon avis

J'ai lu quelques Houellebecq avant celui-ci et ce roman n'est pas celui que je préfère. Cependant, le cynisme de l'auteur qui peut parfois m'agacer à l'extrême, m'a fait sourire, rire même.

En effet, on y parle de politique et de religion, et en ce sens, ce roman est d'actualité et c'est tout à fait logique qu'il se trouve en tête des ventes mais il ne faudrait pas faire de ce roman un appel à la haine. Il en est loin. Houellebecq essaie de voir comment la France pourrait se sortir de la situation dans laquelle elle se trouve et il en fait un roman d'observation. Ce mot est important car, à la fin, dans ce roman plus que dans un autre, c'est au lecteur de faire sens.

Je trouve assez scandaleux qu'on se soit levé contre ce livre de crainte qu'il ne soit repris par le F.N, laissons aux français (ou plutôt, au groupe de lecteurs de Houellebecq!) la liberté de s'interroger sans croire qu'ils seront assez stupides pour courir aux urnes voter Marine le Pen parce qu'ils auront lu "Soumission". Pour le coup, c'est complètement déshonorant pour le lecteur de Houellebecq qui n'aurait aucune capacité à construire sa pensée propre.

Puis, il est essentiel d'ajouter que, en aucun cas, Houellebecq ne m'a paru irrespectueux. de plus, tout ce qu'il avance sur les coutumes de cet hypothétique état islamique a pour source une professeure d'Université spécialisée dans ce domaine. L'auteur l'affirme, il n'est pas professeur et n'a pas de connaissances suffisantes sur la religion musulmane.

Lien : http://les-ebooks-de-marie.o..
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