Décidément, en ce moment la plupart de mes lectures me laissent sur ma faim... Et c'est d'autant + décevant venant de "
Silo" car c'est un livre sur lequel je fondais beaucoup d'espoirs. Les bruits favorables sur Babelio m'avaient mis la puce à l'oreille, et une fois l'ouvrage en main le résumé de la 4ème de couverture a eu vite fait d'achever de me convaincre. Mais au final, ce gros pavé brasse + de vent qu'autre chose...
D'ordinaire les "best-sellers" me laissent toujours un peu méfiante, et si souvent je suis agréablement surprise, cette fois-ci j'aurais mieux fait de rester sur mes gardes. "Une révélation", clame pompeusement la couverture. Quelle révélation? Qu'on peut diluer une histoire à la base intéressante en tellement de pages qu'elle en devient soporifique? Et en + il s'agit du premier volet d'une trilogie! Pour moi je pense que l'aventure s'arrêtera là...
Cette approche du roman post-apocalyptique m'avait parue intéressante, le sentiment de claustrophobie qui ne manquerait pas de se faire ressentir promettait des sensations fortes. Et le fait est que la trame de l'histoire n'est pas inintéressante, mais qu'à trop vouloir faire de pages, on finit par s'ennuyer ferme en attendant un peu d'action et à perdre pied. Certains passages sont intéressants, je le reconnais, mais il faut les mériter: il faut tenir jusque là. C'est tellement lent... A ce niveau là on ne peut même plus parler de "longueurs", car elles deviennent la norme et c'est "l'intrigue" qui devient une denrée précieuse disséminée ça et là dans le récit.
On ne suit pas les mêmes personnages du début à la fin, les "héros" changent au fil de l'histoire, ce qui ne nous permet ni de nous attacher à eux ni même de ressentir la moindre continuité dan le roman. le fait que les protagonistes soient le + souvent appelés par leur nom de famille renforce l'anonymat et le détachement qu'on ressent vis-à-vis d'eux.
De +, il y a énormément de descriptions mais l'auteur n'a pas pris la peine de nous expliquer l'essentiel. On évolue dans un univers qu'on peine à cerner et qui nous semble plein d'incohérences. Je n'ai pas réussi à appréhender l'idée d'escaliers
si longs que parcourir quelques dizaines d'étages soit un voyage de plusieurs jours. Je n'ai pas non plus saisi toute la cohérence de la hiérarchie mise en place (Maire, Shérif, directeur du DIT...) Tout ces titres ont l'air d'avoir été placés là au hasard. le fait que Juliette souhaite se faire appeler "Jules" n'est pas non plus explicité: elle ne semble pas en pleine crise identitaire, pourquoi alors cette masculinisation de son prénom, qui lui tient tant à coeur?
Plusieurs ébauches de romances sans consistance émaillent également le récit, comme s'il fallait faire du remplissage coûte que coûte mais sans que ça n'apporte rien à l'histoire. L'auteur part dans plein de directions différentes mais ne va au bout de rien et on termine ce long roman avec + d'interrogations que de réponses. Sincèrement, je trouve qu'un livre aux 3/4 + petit que celui-ci aurait été bien + efficace: il aurait condensé ce que ce pavé contient de mieux en nous épargnant toutes les longueurs et platitudes.
Les livres longs ne me dérangent pas en temps normal, mais là j'ai vraiment eu l'impression de lire "du vide" et une sérieuse envie de parcourir les pages en diagonal. Je ne l'ai pas fait. Mais je suis soulagée d'être arrivée au bout et de pouvoir entamer de nouvelles lectures... Si ça avait été possible, j'aurais mis la moyenne à ce roman, car il a beau être ennuyeux, il y a sûrement du travail derrière. Mais avec le système des étoiles ce n'est pas possible et je laisse donc parler ma vision d'ensemble, mon plaisir de lecture: ça sera 2 étoiles, ça n'en mérite pas 3...