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3,7

sur 254 notes
Ce roman, basé sur 30 ans d'histoires personnelles des protagonistes mêlées à 30 ans d'histoire de l'Iran, à pour principal intérêt de montrer l'accélération de celle-ci et la la montée des extrêmes quand tous les ingrédients sont présents. Et, comment l'on tombe dans une spirale incontrôlable: pour assoir son pouvoir le Shah réprime les pauvres et la jeunesse et les empêche d'évoluer ceux-ci se tourne vers les extrêmes (communisme et Islamisme) jusqu'à l'avènement de la république Islamique qui est concrètement un mélange d'idéaux politiques du début du 20éme et de visées idéologiques religieuses qui prends son essor après 1950.
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Dans l'ensemble, j'ai bien aimé ce roman qui nous permet de découvrir une partie de l'histoire de l'Iran à travers le destin d'Aria : es soubresauts politiques, les manifestations sanglantes, la torture dans la prison d'Elvin et les jugements bâclés, la montée du communisme et de la haine envers le Shah, mais aussi la radicalisation de la religion.

Ce roman est donc passionnant d'un point de vue historique même si j'avais quelquefois des difficultés à comprendre les évènements, n'ayant que peu de connaissances sur l'histoire de ce pays (merci d'ailleurs au roman "La librairie de Téhéran" qui m'avait permis d'en savoir un peu plus au préalable).

Cependant, et je suis très triste de l'avouer, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, et notamment à Aria qui est extrêmement complexe et dont je ne comprenais parfois pas son comportement. Elle a eu une jeunesse très difficile avec tout ce qu'elle a vécu, et j'ai bien sûr ressenti de l'empathie pour elle, mais rien de plus.

Certains disent que ce roman comporte quelques longueurs, et cela est vrai même si de mon côté j'ai aimé avoir moults détails sur le quotidien de la jeune fille ou suivre un peu d'autres personnages (Kamran, Berouz, Rameen, des personnages tous très différents).

Plus que pour les personnages, il faut donc lire ce roman pour l'Iran et pour son histoire.
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1953. Behrouz Bakhtiar est chauffeur pour l'armée. Un soir, alors qu'il rentre chez lui par les ruelles sombres et enneigées de Téhéran, il trouve un bébé abandonné, une petite fille aux yeux bleus qu'il ramène chez lui et prénomme Aria.
C'est dans un Iran en plein bouleversement politique que cette petite fille va devoir trouver sa place, d'abord dans les quartiers sud défavorisés, auprès de la femme de Behrouz, Zahra, une mère qui la maltraite en l'absence de son père avant d'être recueillie à l'âge de 6 ans par Fereshteh, une femme riche qui lui permet de suivre des études.
Un jour, sur les recommandations de Behrouz et pour une raison mystérieuse, Fereshteh envoie Aria enseigner la lecture aux filles d'une famille pauvre qui n'ont pas la chance d'aller à l'école. La relation est tendue entre Aria et Mehri, la mère des jeunes filles.
Un beau roman aux personnages attachants qui fait la part belle aux femmes et dont la fin est riche en émotions. J'ai particulièrement apprécié la découverte des recoins de la ville de Téhéran et de sa population multiculturelle.
J'ai néanmoins regretté le manque de détails sur le contexte historique et politique. J'ai passé pas mal de temps à effectuer des recherches sur des groupements, personnages ou évènements cités dans le roman afin de mieux comprendre.
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Coup de coeur!
Quelle belle histoire que celle d'Aria, enfant abandonnée dans une ruelle de Téhéran en 1953!
Un destin tragique qui, au contact de plusieurs femmes, connaîtra de nombreux rebondissements, avec en trame de fond la révolution iranienne, la fuite du shah et, ensuite, le retour d'exil de Khomeiny avec l'instauration de la république islamique.
C'est une histoire de filiation; la filiation biologique étant rapidement rompue, elle sera remplacée par la filiation adoptive par un père aimant qui n'aura de cesse de conduire sa fille vers le bonheur, essayant de lui dessiner un futur meilleur que celui qui l'attend dans les quartiers Sud (les quartiers pauvres) de la capitale.
C'est également une superbe histoire d'amitié, de partage, et d'humanité.
Je serais bien tentée de vous raconter, en grandes lignes, l'histoire de la vie d'Aria (le livre la retrace de 1953 à 1981) mais ce serait vous gâcher le plaisir de la lecture!
Pour vous parler de la plume, il s'agit ici du premier (excellent) roman de Nazanine Hozar – auteur canadienne mais ayant fui l'Iran en 1985, à l'âge de 8 ans. L'auteur m'a véritablement transportée à Téhéran! Ses personnages sont d'une telle justesse, d'une telle sensibilité que l'on aimerait tant que le livre comporte plus de pages (et pourtant, il en fait déjà 517!).
Un vrai coup de coeur que je vous invite à découvrir au plus vite!
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Cette véritable saga nous offre une vision de l'Histoire de l'Iran à travers la trajectoire d'Aria, bébé abandonné, qui va devenir une femme forte et indépendante dans un pays qui, au contraire, s'effondre, avec le renversement du Shah, le retour de Khomeini depuis l'exil, la montée en puissance des Mollahs et de l'intégrisme, l'intolérance des autres religions... Une révolution islamique vue à travers les yeux de l'héroïne, et les répercussions sur sa vie, sur celle de ses proches. Un roman d'amitié, d'amour, de quête de ses origines, et de secrets avec leurs dangers... inhérents… et, comme la vie ressemble à un conte de fées (dont on sait qu'ils peuvent aussi finir tragiquement), notre protagoniste va rencontrer des adversaires et des alliées, une marâtre cruelle, une marraine bienveillante, et une bienfaitrice de l'ombre. Trois figures qui rappellent aussi les Parques qui tissent les fils de nos destinées... Ces oppositions et protections, ses yeux clairs qui la distinguent et la rendent inquiétante, lui confèrent une force unique, remarquable dans sa différence. Aria la bien nommée, qui fait entendre sa voix solitaire et singulière, puisqu'un aria dans un opéra est, au bout du compte, un « solo » fait pour exprimer « toutes les douleurs, tous les amours du monde »... Qui fera la rencontre de son Hamlet (même si c'est un prénom courant en arménien, traditionnellement attaché à des hommes doux et patients, comment ne pas penser à celui de Shakespeare... pour quelle noble vengeance ?), non sans déchirement.
Une écriture ciselée, délicate comme un bijou précieux, se met au service de cet ouvrage superbe, de cette épopée époustouflante. Un premier roman très réussi, qui n'est pas sans faire écho à de – trop – nombreuses situations actuelles. À lire absolument.
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Aria, ce sont des petits contes iraniens, mais c'est aussi le prénom d'un bébé, celui d'une petite fille de quelques jours retrouvée dans la rue par Behrouz, un chauffeur de l'armée. Il la recueille chez lui au grand dam de sa femme Zahra.

Trois personnages féminins vont entourer à tour de rôle la petite fille. Il y a Zahra, la femme de Behrouz, Fereshteh, une riche veuve, et Mehri, sa mère biologique.

Outre l'histoire de cette petite fille, ce roman décrit en arrière plan la vie en Iran des années 50 aux années 80. La politique omniprésente et la religion aussi.
Je n'ai pas adhéré à toute l'histoire. Elle est complexe et trop dense pour moi. Il y a beaucoup de longueurs qui ont eu raison de ma patience. Je l'ai néanmoins fini, mais cela a été laborieux. Cela m'a déçu, car le roman est très intéressant sur ce qui concerne les enjeux religieux et politiques à Téhéran.
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Mon billet sera bref, ayant lu ce roman il y a plus de quatre mois.

Nous suivons la destinée d'Aria, petite fille abandonnée puis recueillie par un homme mal marié, et par-là même découvrons en parallèle tout un pan de l'histoire de l'Iran, des années 50 aux années 80.

Je ne pourrai donc parler que de ce qu'il m'en reste, notamment mon ressenti.
Je me souviens m'être plongée dans cette histoire avec envie et conviction mais avoir assez rapidement déchanté. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs dans ce roman et que l'histoire n'était pas toujours facile à suivre, impression que des pans entiers de la vie de la petite Aria étaient passés sans en dire un mot.

J'ai trouvé la plume parfois un peu lourde, manquant de rythme à certains moments, m'empêchant notamment de m'attacher aux personnages que j'ai trouvé plutôt mal dessinés au final.

En résumé, j'ai trouvé cette lecture assez longue et m'y suis ennuyée.

Lu en avril 2021
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"Aria" est un roman de la collection "Cosmopolite" de la maison d'édition Stock, premier roman enfanté par une jeune femme canadienne d'origine iranienne qui nous plonge dans les années troubles de la révolution, au coeur de sa capitale, Téhéran. Un roman qui mérite une critique complète digne de sa richesse.


Enfant stigmatisée dès la naissance en raison de croyances voulant que les yeux bleus portent malheur, la petite Aria est abandonnée un soir enneigé par sa jeune mère, Merhi, sous un murier, dans les pauvres quartiers sud de Téhéran. Recueillie par un jeune homme doux nommé Berhouz Baktiar, elle est nommée "Aria", dans son sens musical, mais que les gens prennent à tort pour le nom iranien Aria, un prénom de garçon. Elle sera élevée et marquée par trois femmes. Dans sa prime enfance, elle sera sous le joug de la colérique Zahra, femme de Behrouz, qui déteste autant son mari que sa fille adoptive. Lorsqu'elle développe une maladie occulaire autours de cinq ans, elle fini entre les mains protectrices de Fereshteh Ferdowsi, femme brisée, riche et ayant du mal à verbaliser ses émotions, qui a néanmoins le désir sincère d'offrir une meilleure vie à la petite fille. Scolarisée par la suite, Aria ne traine donc plus avec son ami Kamran, son seul ami, qui l'avait initiée à grimper dans les arbres et qui lui confectionnait des bracelets de perles. Cependant, dans cette école pour nantis où elle amorce ses études, Aria se fait alors deux nouveaux amis: Mitra, fille d'un communiste qui passe plus de temps en prison qu'à la maison, et Hamlet, fils d'un joaillier proche du Shah, le monarque du pays. Entre les mouvances religieuses qui ne parviennent pas à coexister en paix, le pétrole spolié par les autres pays, la grogne populaire et les tentions politiques, Téhéran est en ébullition. Aria poursuit ses études, affine sa vive intelligence, sa répartie, sa conscience sociale, démontrant une force de caractère et une opiniâtreté de plus en plus évidentes. Elle se fait poussé par sa "Mana" ( surnom maternel donné à Fereshteh) à aller enseigner l'écriture et la lecture aux petites filles d'une famille pauvre, les Shirazi, dont elle découvrira que leur religion est très mal vue par les iraniens et sans connaitre le lourd secret que porte la mère de cette famille. Mme Shirazi est la troisième femme marquante dans la vie d'Aria.


Je me rappelle une photographie tirée du National Geographic qui illustrait en première page une jeune femme afgane aux superbes yeux verts pommes, un voile léger sur la tête. Visiblement pauvre, elle semblait néanmoins avoir une vielle âme et semblait nous transpercer de ses iris anormalement pâles. Je ne peux m'empêcher de penser à Aria de cette manière: une sorte de force de la nature que l'on peut voir à travers ses yeux.


Ce roman n'est pas seulement le récit d'Aria, élément central et réunificateur pour les autres personnages, mais une fresque sociale. On aura donc aussi le point de vue de plusieurs personnages tels que Berhouz, modeste chauffeur et papa d'Aria, si gentil et patient, qui est néanmoins homosexuel, bien que marier. Une orientation sexuelle illégale. On suivra justement sa rencontre et relation avec le beau capitaine Rameen, cultivé et nanti, porteur d'idéaux, mais réduit à la réclusion. On suivra Kamran, voisin d'Aria durant l'enfance, à la lèvre déformée, créateur de bracelet, amoureux d'Aria, qui va tendre vers de mauvaises fréquentations, des activités illégales et finalement adhérer à un groupe armé semant la peur dans un Téhéran radicalisé. Nous suivrons Fereshteh et sa famille, anciennement zoroastriens , religion païenne, une famille qui s'est convertie et a connu son lot de problèmes, dont Fereshteh est l'aînée et la responsable. Tous ces personnages semblaient n'avoir en commun qu'un lien plus ou moins proche avec Aria, mais au final, ils convergent tous les uns vers les autres, au fur et à mesure que s'enchainent les évènements menant à la révolution.


C'est un roman très complet, sur un pan d'Histoire très complexe, dont le langage même est parfois difficile à suivre. En effet, les diverses factions, religions, groupes, mentalités, titres et appellations sont typiques ou propres à l'Iran et son ancienne affiliation à l'Empire Perse. Beaucoup de mots ne sont pas familiers à nos oreilles occidentales. Néanmoins, il est très intéressant de plonger dans cette ville animée, colorée, cosmopolite et extrêmement vieille, alors que les passions sont exacerbées, les inégalités criantes et les enjeux nombreux. C'est dans ce contexte hautement tourmenté que prend place l'histoire de la petite fille aux yeux bleus. À travers ses yeux, c'est aussi la beauté, l'exotisme et la culture iranienne qui prend vie.


Il se dégage beaucoup de poésie dans le texte de Nazanine Hozar, malgré quelques petites difficulté de lecture, souvent tributaire d'un manque de détail sur certaines spécificités locales ou quelques formes étranges dans le dialogue. C'est néanmoins un beau roman, qui séduit par ses paysages, sa culture riche et le tumulte de la ville. Aria, loin d'être faible, endosse le rôle principal avec majesté. de plus, au-delà de la fenêtre sur cette région mal connue, on y parle aussi de l'importance de l'éducation des filles. le roman transpire le féminisme, grâce à des femmes variées, toutes issues de contextes variés, de castes différentes et luttant toutes à leur manière contre l'oppression de plus en plus manifeste à leur endroit ou, au contraire, à survivre au mal qu'on leur a fait.


Il y a donc beaucoup de dimensions dans ce roman, qu'elle soit historique, psychologique, ethnologique, sociologique, sociale ou théologique. Hozar amalgame beaucoup d'éléments et le fait bien. C'est merveilleux de voir des romans nous mener dans cet Iran dynamique qu'on ne connait pas vraiment, et de remonter à certaines de ses sources. Cette historie m'aurait fait voyager et m'aura porté à revoir mes propres jugements. Il m'aura fait rire et aura su m'attendrir, tout en m'ayant fait ressentir l'indignation et l'injustice. Un premier roman humain, exotique et touchant.
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'Aria' se déroule de 1953 à 1981, en Iran, au moment où les troubles politiques se produisent, culminant avec la Révolution iranienne.
'Aria' est une histoire de passage à l'âge adulte d'une jeune femme qui grandit pendant la révolution iranienne et utilise des perspectives alternatives, donnant un visage non seulement à l'histoire d'Aria, mais aussi aux autres femmes importantes dans sa vie
Cela dit Il y a des longueurs et le style manque de rythme. Mais l'essentiel pour moi c'est le contexte historique du déchirement de l'Iran et le retour en arrière sur l'histoire d'un pays qui a été anéanti par un extrémisme religieux.
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Ça fait 4 jours que j'essaie de m'intéresser au destin d'Aria mais je n'y arrive pas. Je reste en retrait de cette histoire où rien n'est décrit, ni les personnages (il faut attendre la moitié de la première partie pour que la marâtre nous soit décrite), ni les livres interdits et ni l'Iran
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