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Dans cette bd où les dessins s'accordent très bien à l'époque évoquée, un jeune aristocrate de l'époque victorienne mène ce que les bien pensant ne manqueraient pas d'appeler une vie de débauché : alcool, sexe, bagarre... rien ni personne ne lui résiste excepté une jeune servante à qui il raconte toutes ses frasques en espérant la choquer et la faire quitter la neutralité que lui impose sa condition de domestique.
C'est intéressant de voir les rapports de force entre eux s'inverser alors que chacun à un rôle tout désigné dès la naissance et se doit de le tenir... au moins en apparence. Mais finalement les vraies personnalités de ce lord et de sa confidente se révèlent au fur et à mesure... et en fin de compte tout n'est pas écrit à l'avance...
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Présenté en début d'année scolaire dans ta bibliothèque, et plébiscité par ton comité BD... tu avais hâte de lire cet album ! Et tu n'as pas été déçue. Il faut dire que tu l'avais déjà largement feuilleté... et que tu savais que tu y retrouverais une atmosphère tenant à la fois de la série Downtown Abbey et des Liaisons dangereuses. D'ailleurs, Edouard, ce jeune lord axphyxié par les conventions de son époque victorienne regrette une fois tout haut de ne pas être Valmont... Mais tu t'égares, raconte plutôt... Dans la demeure victorienne du jeune lord Edouard, donc, règne un ordre strict. Chacun est à sa place. Les aristocrates profitent de la vie. Une batterie de domestiques est là, dans l'ombre et le silence, pour exécuter tout ce que Monsieur désire. Mais justement, Monsieur désire que ce soit Lisbeth, une jeune servante un peu laide, qui soit chargée chaque matin personnellement de le ramasser à la fin de ses nuits de débauche. Lisbeth s'exécute, s'occupe du jeune homme sans se plaindre, et l'écoute. Et Edouard s'attache à cette oreille inattendue qui ne semble pas être choquée par ses récits sulfureux... Et c'est là que le bât blesse... En donnant à Lisbeth une importance démesurée, en menant un jeu de séduction socialement trouble, Edouard fragilise sa maisonnée et l'avenir de Lisbeth... Ton coeur de lectrice a vibré avec cet album qui n'est pas à mettre entre toutes les mains. Tu y as retrouvé ce que tu aimes aussi dans les albums pour adultes d'Agnès Maupré, ce mélange d'audace, d'impudeur et de fragilité. Tu as trouvé les dessins assez réussis (surtout les clairs obscurs), le document en fin d'ouvrage intéressant mais pas essentiel... et tu apposes au final sur cette lecture ton premier et délicat coup de coeur de l'année !! Ouf il était temps...


Lien : http://antigonehc.canalblog...
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XIXème siècle, en Angleterre. Edouard est un jeune noble fortuné. Pour repousser l'ennui permanent dans lequel il se sent, il multiplie les conquêtes, les aventures amoureuses sans lendemain, les soirées dépravées à boire et se droguer. Au retour de l'une de ces soirées, alors qu'il est encore une fois en piteux état, Lisbeth, une toute nouvelle domestique se charge de le déshabiller et de le mettre au lit. C'est le début d'une étrange relation qui se créé entre eux deux. Lisbeth est pourtant laide, discrète mais elle n'hésite pas à faire de preuve de franchise vis-à-vis d'Edouard qui, peu à peu, en fait sa confidente.

L'histoire est très sombre et le personnage d'Edouard, du moins au début, est réellement antipathique tandis que la timide Lisbeth est attachante. Mais la relation entre les deux personnages est vraiment bien vue, on finit par découvrir un autre Edouard qui devient presque touchant. Les dialogues et les illustrations sont très bien vus. Et au-delà de l'histoire la BD dépeint parfaitement la société anglaise de l'époque. Une réussite ! Coup de coeur !
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Cette bande dessinée a su me séduire totalement. Chaque planche est réfléchie et la preuve de la grande réflexion dans sa construction. J'ai particulièrement apprécié la justesse de l'oeil porté sur les différences castes anglaises, entre aristocratie débonnaire et pauvreté sinistrée, tout en rendant ses lettres de noblesse au libertinage si malmené par l'Angleterre victorienne dont on souligne l'hypocrisie. A travers des illustrations soignées et une belle mise en scène, j'ai su apprécier les dialogues rondement menés, les variations de couleurs, les silences et les pauses. J'ai été très sensible à l'opposition des deux personnages principaux à travers la parole, justement. Si Edouard s'épanche, encore et encore, Lisbeth, elle, reste silencieuse, même dans la manière dont la bande dessinée met en scène les passages qui ne concerne qu'elle.

Chronique complète sur le blog ;)
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Monsieur est né dans une famille riche, en Angleterre. Au 19ème siècle, la domesticité des grands maisons se fait discrète, invisible même, mais est en même temps régie par des codes bien stricts. Ici à en ce temps-là, on ne se mélange pas !

Monsieur est présenté comme un personnage abject, coureur de jupons, pousseur au vice, il a coupé les vivres à sa mère. Rien ne semble l'arrêter dans sa quête du mal.

Mais Monsieur est mal, cette vie de débauche et de solitude lui pèse. Lisbeth quant à elle vient juste d'arriver de sa campagne. Pauvre, elle doit servir les autres, passer sa journée à nettoyer, pour vivre. Moche, elle n'a jamais attiré l'attention de personne. Mais Monsieur remarque ses yeux « de Madone », et ne veut bientôt plus avoir affaire qu'à elle, pour aller le chercher la nuit dans ses lieux de débauche, pour panser ses plaies, pour l'écouter surtout.

Car il lui raconte tout, de son dépucelage par d'aristocratiques femmes au-dessus de tout soupçon, à un âge où il n'en demandait pas tant, jusqu'à ses penchants les plus inavouables, et ses actions les plus répréhensibles au regard de la vertu de l'époque.

Si Lisbeth ne fait qu'écouter, les autres domestiques s'en trouvent perturbés, notamment ceux qui jusque-là jouissaient d'un rôle de surveillance et de contrôle…

Monsieur en vient à demander la main de Lisbeth, non pour retrouver le droit chemin, mais sans doute pour transgresser de nouveaux interdits… Jusqu'où cette histoire peut-elle les mener ?

C'est Lisbeth qui aura le dernier mot, dans une fin un peu rapide, qui m'a laissée sur ma faim. L'émigration vers l'Amérique est juste évoquée, et laisse le champ à tous les possibles. Peut-être à un prochain album ?

Une partie documentaire suit la bande dessinée. J'avoue ne pas avoir été passionnée par le sujet pour m'y plonger. Elle évoque la société anglaise du 19ème siècle, la famille royale, la place de Londres dans le monde, la morale victorienne…

Une bande dessinée qui mêle histoire et fiction, pas inintéressante à mon goût.
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Je suis arrivée à cette lecture au travers de la sélection pour le prix Cezam. Et je ne suis pas déçue. Je me demande même si ce n'est pas le meilleur de la sélection de cette année, bien qu'il n'ait pas été primé. Mais, compte tenu de l'avis exprimé par un de mes collègues je pense que certains ont pu être gênés par le récit du libertinage du personnage principal.
J'ai beaucoup aimé cette plongée dans le début de l'époque victorienne, c'est très intéressant et très bien documentée par un long dossier en fin de livre.
Le dessin simple m'a bien plu. Et la façon de rendre les employés invisibles de leur employeur est très efficace : pas besoin de discourt, on comprend tout de suite.
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Etonnant ! Surprenant !
Un noble de l'époque victorienne, obsédé sexuel qui prend du plaisir à raconter à sa jeune servante ses exploits et orgies. Lisbeth reste stoïque, jusqu'au jour où il la demande en mariage….
Gros travail documentaire sur les derniers pages qui narrent cette époque victorienne et les conditions du peuple. Des chiffres qui font froid dans le dos.
Graphisme de qualité.
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On pourrait égrener longtemps les références qu'on pourrait deviner à cet album : Downton Abbey, Oscar Wilde, Choderlos de Laclos… Nous avons ici un sujet déjà vu, celui de la perversion d'un aristocrate oisif qui, jouant de sa position supérieure, tente de faire tomber une jeune servante vertueuse mais douce. Vice contre vertu. Entre fascination et dégoût, le lecteur écoute la litanie des perversions auxquelles Monsieur s'adonne. Il s'ennuie le pauvre, alors il va toujours plus loin, cherchant à choquer et provoquer tout un chacun. Jusqu'à ce qu'une bonne nouvellement arrivée à son service le regarde sans le juger. Une étrange relation s'installe bientôt entre eux, que pourtant tout oppose.

Peu recommandable, monsieur Edward l'est indubitablement. Mais comme Lisbeth, le lecteur se prend à espérer plus sous cette carapace de dépravation. Une forme de tendresse semble poindre de leurs étranges échanges. Au point d'y perdre sa vertu ? Car étant femme et domestique, c'est elle qui a forcément tout à perdre. La peinture sociale de ce XIXe siècle britannique est magnifiquement rendue, avec toute la cruauté des relations entre des classes sociales différentes et des dialogues cyniques au possible. L'un a tout pour être heureux avec son appartenance à l'aristocratie, l'autre trime du matin au soir dans son rôle de domestique. L'un est un homme et a tout pouvoir, n'hésitant pas à en user d'ailleurs, l'autre est une femme et doit se protéger des ragots. Chacun a sa place. Tout en y restant, Lisbeth saura-t-elle sauver Edward ?
Le dessin de Virginie Augustin sert la crudité des propos sans voyeurisme, avec un petit côté rétro qui sied parfaitement, mais aussi un dynamisme qui surprend. Au fil de pages parfois sans paroles, il révèle la complexité plus grande de ce dandy que les mots seuls ne pourraient le laisser entendre. Et le visage soit disant ingrat donné à Lisbeth incite à se demander où se cache la vraie beauté.

L'album se termine par un cahier très intéressant expliquant le contexte social de l'époque, le fonctionnement de la société victorienne et la ruée vers l'or aux États-Unis, seul espoir d'une autre vie pour certains.

Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Lu il y a déjà quelques semaines... le souvenir que j'en garde est assez bon. L'ambiance avait tout pour me plaire : une grande maison dans Londres à l'époque victorienne. Les rapports entre les maîtres et les domestiques. le dessin est au service de l'histoire.
Sur la même thématique, dans un tout autre genre puisque version manga, il y avait Emma de Kaoru Mori, que j'avais bien aimé aussi.
(décembre 2016)
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Londres. Époque victorienne. Sir Edouard est un jeune noble, blasé et arrogant en diable. Lorsqu'il regagne la demeure familiale, située en pleine campagne, il s'ennuie au plus haut point. Provocateur et libertin, il est alors à l'affût de toute nouvelle rencontre qui pourrait le distraire. Il faut dire que les moeurs du jeune homme sont dites scandaleuses puisqu'il collectionne les maîtresses : les jeunes filles de bonne famille et vieilles rombières sont autant de proies potentielles que les soubrettes qui travaillent au château.

Lisbeth est une jeune bonne, très discrète, qui vient tout juste d'arriver au service de Monsieur. Son physique quelconque et son dévouement en font une domestique modèle. Fasciné par la sagesse qui se dégage de notre héroïne, Sir Edouard se positionne à nouveau en bourreau des coeurs. Il fera même de Lisbeth sa confidente, la jeune domestique se retrouvant forcée à écouter les péripéties et autres frasques sexuelles de son maître… Rumeurs et incompréhension emplissent alors les couloirs du domaine. Car personne ne voit d'un très bon oeil ce semblant de complicité s'installant entre Lisbeth et le maître de maison.

Lorsque j'ai emprunté ce roman graphique, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre si ce n'est que celui-ci allait aborder les conditions de vie des domestiques ayant vécu au XIXe siècle. Hubert, scénariste de Monsieur désire ?, aborde bien ce point. Il montre alors la fragilité de ces petites bonnes venues de la campagne, qui se retrouvaient parfois dans le lit du maître pour être brutalement chassées du domaine si grossesse il y avait ! Mais cette BD aborde aussi le travail extrêmement éprouvant des domestiques, en service avant même le lever du soleil pour ne terminer que très tard le soir. Une place difficile, d'autant que même entre les domestiques il convenait de respecter une certaine hiérarchie.

Mais ce roman graphique aborde également la vie de débauche menée par certains nobles célibataires du XIXe siècle. Les plaisirs rythmaient alors le quotidien. Soirées mondaines. Chasse à courre. Jeux de cartes ou d'argent. Chaleur des bordels. Hubert nous dépeint alors une société qui, sous le voile des conventions et des bonnes manières, masque comme elle le peut les vices et les travers de certains de ses sujets.

Certaines scènes sont donc osées, voire crues, puisqu'elles sont censées choquer Lisbeth et l'amener à réagir autrement que par sa compassion, son dévouement et en même temps son attitude un brin distante (pour l'époque appropriée) vis-à-vis de son maître. Je vous avoue que je ne m'attendais pas à tout ce déballage. Si je n'ai pas été gênée plus que ça, j'aurais sans doute préféré que l'intrigue parte dans une toute autre direction au niveau du lien se tissant entre Lisbeth et Edouard.

De même, j'avais été attirée par la couverture que je trouve très réussie. Je regrette que l'ensemble de ce roman graphique ne soit pas du même acabit. Je n'ai en effet pas réussi à accrocher au graphisme proposé par Virginie Augustin. Je n'ai pas non plus été spécialement enchantée par le final de cette BD, dans le sens où je suis restée quelque peu sur ma faim.

J'ai en revanche beaucoup aimé les quelques pages qui viennent clôturer cet ouvrage. Celles-ci rappellent le contexte social et économique de l'époque tout en nous offrant quelques renseignements sur le règne de Victoria, la domesticité à l'époque victorienne ou encore les conditions de vie de la classe ouvrière.

En bref, je n'ai pas été totalement séduite par ce roman graphique. J'aurais préféré que le lien entre nos deux héros se tisse bien différemment et je n'ai pas non plus accroché au style de Virginie Augustin. Reste que j'ai apprécié retrouver l'atmosphère propre au règne de Victoria ou encore explorer différemment les conditions de la domesticité sous le XIXe siècle.
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