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Après ma lecture, j'avais une impression mitigée qui m'a obligée à attendre quelques jours pour pouvoir l'aviser enfin. Et ce que j'en tire, c'est finalement simple : une bonne BD qui ne m'a pas convaincue.

J'aime bien les scénarios de Hubert, qui a su créer un ensemble de scénarios disparates mais souvent investis de thématiques communes (la place des femmes, le sexisme, l'homosexualité, les conflits familiaux ...), et cette BD me semblait attractive. Pourtant, ma lecture m'a laissée sur ma faim pour deux raisons principales : la fin et le contexte.
Disons le tout net, je n'ai pas été convaincu par cette fin. Elle est rapide, un peu trop à mon gout d'ailleurs, et j'aurais aimé plus de développement que ces simples pages finales, une petite explication de Lisbeth avec la mère et cette fin ouverte, que je comprends dans la thématique mais que je n'ai pas trouvé satisfaisante.
D'autre part, je me suis rendu compte que la critique du monde victorien, l'hypocrisie de la classe bourgeoise et noble, l'esclavagisme (non dit) des servantes et valets, la question des mères célibataires etc ... ne m'intéresse pas vraiment. C'est là un avis tout personnel, mais je n'ai jamais eu d'intérêt pour le siècle victorien, bien trop nourri par les écrits sur la classe ouvrière pour le considérer comme attirant.
En terme de critique, je dirais aussi que j'ai eu du mal à m'attacher au personnage de Lisbeth dont on sait finalement très peu de choses et que je trouve curieusement entreprenante à la fin de la BD. Plus de développement sur elle m'aurait plus intéressé.

Maintenant que la critique est faite, comme souligné plus haut, c'est une bonne BD. Hubert dénonce l'hypocrisie d'une époque mais ne se contente pas de faire une nouvelle figure caricaturale d'un homme profondément mauvais que l'on voudra détester. Au contraire, il est développé et son histoire permet de mettre en lumière un homme qui souffre de sa condition. Une très bonne matérialisation de ce que j'appellerais le masculinisme toxique : cet homme qui a tout ce qu'il souhaite souffre pourtant de sa condition qui lui a été imposée et qui ne le satisfait pas. Un bon rappel que la richesse et la jouissance sexuelle permanente, ce n'est pas ça le bonheur.
D'autre part, Hubert met bien en relation que c'est un système qui est pourri, pas des individus : chacun est un rouage d'un machine détraquée, à l'image de la mère, noble qui a ratée quelque chose avec son fils par convention sociale, ou des servants pas toujours sympathiques (surtout ceux qui dirigent) ou des servantes devenues mères et répudiées (à une époque où préservatif, pilule et avortement sont interdits, bien sur). le système, c'est ce qui est reproché par Hubert et auquel il oppose l'idéal de liberté que représentant alors les États-Unis dans l'imaginaire collectif. Une bonne piqure de rappel, rehaussé par le dossier à la fin de la BD, aussi intéressant que la BD en elle-même.

Donc si je suis bien conscient des qualités de la BD, réelles et qui ont tout leurs intérêts, je ne suis pour autant que peu clients de par son sujet qui ne m'intéresse pas et sa fin qui ne m'a pas satisfait même si elle a un sens dans le récit.
Je redirais donc mon avis : une bonne BD qui ne m'a pas convaincu.
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Lisbeth devient domestique d'Edouard, un noble qui aime choquer le monde. Il aime raconter ses débats.

En lisant cette bande dessinée, j'ai été mal à l'aise. le discours soutenu et le langage cru sont en contradiction.
En plus, Lisbeth reste imperturbable, c'est encore plus gênant.
C'est étrange, je suis incapable de dire si j'ai aimé ou non cette lecture.
Attention au public, car il y a des scènes vraiment crues.
Je ne suis pas fan du dessin, je trouve que les personnages sont disproportionnés.
C'est un grand monsieur de la bande dessinée, je ne suis juste pas admiratrice de son style.
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Une bande dessinée vraiment étonnante, qui m'a surprise et séduite du début à la fin. J'avoue que le thème m'inquiétait un peu, je ne l'aurais pas lu si une lectrice au goût impeccable ne me l'avait mis entre les mains. Les rapports d'une servante et de son jeune maître, riche à l'excès et près à tout pour lutter contre l'ennui, y compris le pire, dans la société victorienne, et bien, j'avoue, je craignais que ce fut complètement glauque!
Et bien, si c'est dur, oui, ce n'est pas ce que je craignais, au contraire, c'est beaucoup plus fin, et très bien servi par le trait, très expressif. Et un gros coup de coeur pour la fin, excellente! Signalons au passage que l'édition que j'ai lu, je ne sais pas si il y en a d'autres, est pourvue aussi d'un petit dossier sur l'époque victorienne et ses rapports sociaux.
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Tiens, voilà un titre D Hubert que je n'avais pas encore lu ! Je ne sais pas trop à quoi m'attendre et me laisser complètement porter par ce nouveau duo d'auteurs dans une époque bien victorienne. Edouard a tout pour être un héros qu'on déteste : égoïste, cynique, manipulateur, provocateur et nymphomane. Tout pour plaire en gros ! Alors quand il se rend compte qu'une jeune servante lui résiste et qu'elle éprouve même de la compassion pour lui, il la garde près de lui pour conter toutes ses folies nocturnes ... Rien ne la choque, monsieur désire ? C'est sombre, entraînant et surtout à découvrir ! Encore une bien bonne découverte d'un des titres réalisés en partie par Hubert.
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Un roman graphique délicieux. Les illustrations sont de toute beauté et on pénètre très vite dans une histoire avec des personnages attachants.

Je n'étais pas initiée à ce genre littéraire et au finale j'y trouve largement mon compte.

Je recommande vivement!
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Mise en bouche raffinée pour se mettre - ou comme moi, se remettre - à la BD.

Virginie Augustin m'a harponnée par sa mise en images très délicate pour un très grand nombre de grands dessins. Elle a su donner un tempo dans les dessins que j'ai apprécié. Elle navigue entre des séries de petits dessins (toujours de tailles différentes d'ailleurs) peu travaillés afin de faire avancer assez vite l'histoire, et d'autres dessins flash allant de la demie page à la page entière qu'elle a hyper travaillés. Jamais de lassitude dans le rythme du dessin, toujours un autre jeu de fond des illustrations.
L'histoire se joue au milieu du 19e siècle, dans une maison profondément aristocratique, mais qui regroupe un beau panel de domestiques hiérarchisés et largement assez intelligents pour se frotter à « Monsieur » et ses amis.

On vogue ainsi entre le monde d'Edouard l'aristo anglais et celui de Lisbeth la domestique typée de l'époque victorienne. le premier , Monsieur » suit le mouvement général des congénères de sa classe, à savoir le changement de lieu selon les saisons et les occupations régulièrement rejouées : année après année sa classe sociale passe des saisons de chasses à courre avec leurs festivités, à celles des saisons parlementaires et de leurs bals masqués et autres spectacles maintenant la vie sociale. La seconde, Lisbeth, jeune recrue, qui va devoir apprendre ce qu'il est bon de savoir faire mais aussi bon de savoir dire ou pas. A travers elle on retrouve tous les travers de l'époque, entre naissances illégitimes, prostitution, la précocité de l'emploi de la plupart des domestiques, la densité de la population de Londres, le monde des crimes et délits, et et et l'émigration (qui faisait déjà parler d'elle).

Elle termine son livre par ce que j'ai réellement adoré, une trentaine de pages illustrées nous emportant dans un joli voyage dans le temps. Elle y relate tous les points essentiels pour comprendre l'époque, le lieu remis dans le contexte mondiale du moment, ainsi que les problèmes sociétaux afférents.

Toute la morale victorienne est ici relatée et dessinée avec cette aisance d'une dessinatrice qui a assimilé son sujet.

Pour moi zéro faute pour une BD.
Petit clin d'oeil à Erik, babéliote éclaireur en la matière, qui m'a incité à lire quelques récits insoupçonnés sous forme de BD.
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C'est sans aucune doute le meilleur titre du regretté Hubert que j'ai pu lire. Il s'agit de rentrer dans la société victorienne de la fin du XIXème siècle et de voir le rapport assez particulier qui se crée entre un Master et une servante presque écarlate.

Le maître est plutôt du genre jeune beau et riche libertin qui a déjà du vécu. Il faut dire que le pauvre a été soudoyé à l'âge de 13 ans. On se croirait dans « 50 nuances de Grey » mais transposé à l'ère de la reine Victoria qui n'est d'ailleurs pas très apprécié de notre principal protagoniste pour son côté prude.

La question est de savoir ce que désire Monsieur ? Il est vrai qu'il est très inconstant. Il émet simplement l'ordre que sa domestique préférée soit présente pour l'accueillir après ses soirées de beuveries pour le border dans son lit.

J'ai littéralement adoré car il y a une véritable liberté de ton avec des dialogues plus exquis les uns que les autres sans compter sur des situations plutôt cocasses. La domestique qui est particulièrement douée va très vite comprendre le problème psychologique et essayer de le résoudre à sa façon. Il faut dire qu'il y a comme une sorte de lien particulier qui se crée sans être charnel ou amical. C'est de l'ordre de l'écoute bienveillante mais dans une relation alambiquée.

On reste dans le domaine des maisons de domestiques qui répondent à une hiérarchie et des codes très particuliers. Certes, il s'agit de faire son travail mais également d'obtenir les bonnes grâces et les faveurs du maître des lieux. Notre héroïne va aller plus loin pour trouver également sa voie et surtout sa liberté loin des frasques de notre aristocrate.

Un mot sur le dessin pour souligner une certaine élégance dans l'esthétisme. Cela comme très bien à cette époque si particulière. Il faut dire que l'auteure Augustin Virginie m'avait déjà ébloui dans la série « Alim le tanneur ». C'est non seulement magnifique mais détaillé et coloré. Cette maîtrise graphique sert le scénario et surtout c'est très agréable à lire.

Bref, une BD hautement recommandable mais il ne faut pas être trop chaste. Et puis surtout, on trouvera une profondeur inattendue sous les airs naïfs du départ.
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Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en empruntant ce livre. Et finalement dans l'ensemble je l'ai bien aimé!

Le dessin aux crayons est très agréable dans son côté brut. Il n'y a aucune couleur vive, ce qui va parfaitement avec l'époque du récit.

L'histoire de cet aristocrate est assez intéressante, tout comme sa relation avec sa domestique. J'ai apprécié les réflexions faites sur l'ordre social.

Par contre, je n'arrive pas à savoir si j'ai aimé cette fin?! Je pense que j'aurais apprécié quelques pages de plus...
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Difficile de faire un retour sur ce roman graphique adulte alors que le personnage principal est un salaud fini.
Lorsque Ms Oliver revient à Londres, « les mères frémissent et cachent leurs charmantes filles encore innocentes des dangers de l'amour, les maris frottent leurs cornes et les putains sortent leurs plus belles parures. »

Cet album regroupe les aléas de l'organisation de la société victorienne. Les clubs masculins, l'insignifiante place des femmes, les valeurs aristocratiques et les employés de maison. Je ne parle pas de la prostitution car elle perdure au passage du temps malgré qu'au XIXe siècle, elle ne soit pas illégale.
Lisbeth, nouvellement engagée comme domestique chez Édouard Oliver, dans des conditions exécrables bien sûr, devient la confidente de son maître courailleur. Mais il est pas à peu près bambochard le noble arrogant. Il est difficile à cerner alors que Lisbeth est un vrai ange pour lui.
« C'est un enfant perdu, égaré dans des jeux d'adultes, mais qui n'a jamais grandi. »
Elle devient sa complice malgré elle alors que cet état lui crée des conflits avec les autres serviteurs. Notre Lisbeth saura se sortir de ce pétrin tout en continuant son rôle protecteur pour son maître.

La morale de cette histoire donne le méchant rôle à la maman, les hommes sont très méchants et l'époque pas trop recommandable. Est-ce que cette BD aux scènes de sexe très explicite est intéressante? Oui mais… pas essentielle. Pour le plaisir de voir une femme de basse classe s'en sortir!
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Voici un roman graphique atypique et lumineux que j'ai lu par hasard mais avec beaucoup d'intérêt et de plaisir. Comme souvent, mon oeil a été attiré par la première de couverture, où ici deux personnages se font face : un Grand et bel homme, c'est Monsieur... et en petit, mais vraiment minuscule, sa servante toute dévouée à ses ordres. Voilà qui est explicite et illustre parfaitement les différences de classes.

L'auteur nous entraine en Angleterre, à l'époque victorienne, dans une belle demeure londonienne, où se côtoient, comme dans la société, deux mondes opposés : les nobles, riches et oisifs et les domestiques qui les servent sans avoir aucun droit.

Monsieur s'appelle Edouard. C'est un dandy débauché, blasé et sans affect. Tel un nouveau Valmont, il multiplie les conquêtes féminines et les beuveries. Au petit matin, son personnel, est contraint de le récupérer souvent ivre mort et de le mettre au lit.

De son côté, Lisbeth, une jeune fille de la campagne, discrète et besogneuse mais au physique ingrat, vient d'être embauchée, comme femme de ménage, dans la grande maison. Journées de travail longues et exténuantes sous les ordres tyranniques de la gouvernante. C'est un scandale mais c'est hélas la norme quand on est issu d'une famille pauvre sans espoir d'amélioration. Lisbeth en est consciente.

Et soudain une relation improbable et ambigüe va se nouer entre Edouard et Lisbeth. le maître ne va pas trousser sa servante (même si dans ce monde hypocrite, c'est chose admise), non, avec un malin plaisir, il va lui raconter ses aventures, ses frasques sexuelles, qui étonnamment vont laisser Lisbeth imperturbable. Docile, elle va simplement l'écouter et ainsi devenir sa confidente, un rôle impensable et intolérable pour la famille et la hiérarchie des domestiques.

J'ai beaucoup aimé cet album écrit par Hubert et brillamment illustré par Virginie Augustin. Je ne connaissais ni l'un ni l'autre, et c'est une belle découverte. La narration est subtile, les personnages attachants et les références historiques intéressantes. Les graphismes sont élégants et précis, ils marient astucieusement les contrastes et les couleurs ; vives et lumineuses pour les décors somptueux de la villa et sombres pour les bas fonds où se traine Edouard lors de ses nuits de débauche.

A la fin de l'ouvrage un appendice illustré et très bien conçu, rappelle au lecteur le contexte historique : la suprématie de l'Angleterre à cette époque, son empire colonial immense et son industrialisation florissante, mais aussi la société contrastée, machiste et capitaliste, où richesse et misère se côtoient violemment. A lire impérativement...

Mais j'allais oublier l'ultime dessin, en noir et blanc, en toute dernière page. Comme un épilogue à l'histoire, il nous rassure sur le destin de Lisbeth et cela fait plaisir.

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