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sur 2623 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre qui nous accompagne tout au long de notre existence. le terrible Javert, la pauvre Fantine.
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C'est toujours ardu de donner un avis sur un monument littéraire que bien des écrivains, critiques, essayistes, philosophes et autres sommités ont commenté, analysé et interprété. Que me reste t-il à écrire de mon côté? Qui suis je pour juger une telle oeuvre? Mon avis ne vaut probablement pas grand chose mais je vais tenter de transcrire les quelques réflexions que cette lecture mémorable m'a inspirées. 

Une première réflexion, probablement centrale et dont découle tout le reste est celle de Victor Hugo lui-même: "Ce livre est un drame dont le premier personnage est L Infini. L'Homme est le second."

En effet, cette épopée part de la matérialité, dans son sens noble, à savoir la vie concrète des hommes, soumis aux tyrannies de leurs propres passions et au joug de leurs semblables pour déboucher sur un examen et un questionnement de l'Idéal et de l'Absolu. L'Homme, fortement enraciné dans la terre, a les yeux rivés au Ciel. 

L'histoire des Jean Valjean, Fantine, Cosette, Javert, Gavroche et autres personnages  "à jamais vivants au Panthéon de l'esprit humain" fournit toute la matière de la sociologie. Tout y est: le poids des déterminismes sociaux, la reproduction des inégalités, l'avilissement du bagne, la déshumanisation que produit la pauvreté, le fourmillement de l'insurrection populaire, la révolte, le crime, le meurtre..

Dans ce tourbillon impitoyable, Victor Hugo va sonder l'âme de ses personnages. A travers eux se dessinent les voies de la droiture morale ou de la dépravation. La vertu n'est pas à la portée de tous ni jamais véritablement acquise. La haine guette toujours. Est-ce les rencontres que l'on fait, notre éducation ou une sorte de prédisposition naturelle qui nous font choisir entre ces deux voies? Les misérables sont ces hommes ensevelis dans la dépravation morale et le désespoir. La pauvreté peut engendrer la faillite morale mais ce n'est point une nécessité. L'Amour quant à lui sauve. Monseigneur Bienvenu a sauvé Jean Valjean en lui proposant un modèle d'amour agissant et a fait de lui cet "héros obscur plus grand qu'un héros illustre". Thénardier lui a été vaincu par la méchanceté et la vilenie et y a perdu son âme. L'amour n'a eu aucun effet sur lui. Qu'est ce qui fait que l'on devient un Jean Valjean plutôt qu'un Thénardier? La richesse et le confort matériel n'empêchent pas non plus d'être un misérable.

L'insurrection populaire est un autre sujet central de l'oeuvre. Ayant pour modèle la révolution française, elle est le symbole ultime de cette modernité tournée vers le progrès social et la liberté. Elle seule sauvera le collectif. La citoyenneté véritable rendra à l'homme sa dignité et le réconciliera avec son humanité sur terre. La foi, l'amour, l'humilité et l'innocence de l'enfance retrouvée sauveront définitivement l'Homme et l'élèveront au ciel. Comme avec Aliocha dans les "Frères Karamazov", Monseigneur Bienvenu, premier personnage qui entre en scène pour s'y effacer rapidement est porteur de ce message originel du Christ. Jean Valjean sera son disciple et répandra sa parole et son amour. Les passages consacrés à la foi et à la quête de la Vérité invitent au recueillement et frayent leur chemin dans l'âme du lecteur. 

Il y aurait tant à dire encore, les leçons de vie à tirer de cette lecture sont fort nombreuses et je suis bien loin de les avoir toutes décelées. Chaque lecteur façonnera sa propre expérience de lecture mais il est fort probable qu'il n'en sort pas indemne. 
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S'attaquer - le terme est justifié - à ce monument de la littérature française n'est pas si simple. Ce n'est pas une comptine pour enfants. J'en avais lu quelques extraits lors de mon enfance et n'avais retenu qu'une lutte entre classes sociales: des gentils pauvres, des méchants pauvres, des gentils riches et des méchants riches.
Un peu réducteur…

Le livre est fleuve. Il se mérite, mais quelle récompense.
Il faut se lancer et se plonger, en profondeur et sans relâche, dans Les Misérables pour découvrir au premier abord un univers d'ombres et de lumières, un monde fait du bien et du mal incarnés. Mais au fil du récit ce monde binaire s'estompe, se brouille et se transcende. Au profit de l'amour et de la grandeur d'âme. La rédemption. Telle est la foi du Victor Hugo profondément chrétien.

Hugo nous expose tout à la fois:
- une galerie de portraits extraordinaire de détails et de précision, montrant les vices et vertus de chacun: l'adorable évêque, Monseigneur Bienvenu, Jean Valjean, le forçat, Fantine, la pauvresse, les Thénardier, les hideux, Cosette, Marius…
- une peinture du Paris du début du XIXème siècle, de ses faubourgs, et de ses moeurs à la fois
- une trame de fond politique et historique, la Restauration et l'Empire
- une intrigue à couper le souffle, préfigurant le thriller et le polar
- et surtout une pensée romantique et humaniste
Quelle imagination et quelle force dans cette imagination!

Hugo est minutieux dans tous ses arguments politiques et philosophiques: il pèse, il équilibre. « Peu de lumière, beaucoup de bruit. »
Il fait montre pratiquement à chaque page d'un sens incomparable de la formule:
- « eux (ses chanoines et vicaires) étaient finis, lui (Monseigneur Bienvenu) était achevé ». Six mots, tout est dit.
- « C'est une chose assez hideuse que le succès. Sa fausse ressemblance avec le mérite trompe les hommes».

Les Misérables, c'est un tout, énorme et prodigieux: une fresque romanesque, un roman d'amour, un récit historique, un essai politique, une oeuvre philosophique. Il faut prendre le temps de savourer ces beaux livres…même les digressions qui nous font mieux toucher l'air du temps du début du XIXème siècle.
Il m'est arrivé très souvent, voire systématiquement à chaque chapitre de relire quelques phrases tant elles condensaient parfaitement leur objectif soit de description soit de réflexion.

Un chef d'oeuvre monumental profondément humaniste.
Un plaidoyer pour l'éducation de la jeunesse, le savoir, les connaissances, la science.
« Réveil de conscience, c'est grandeur d'âme ».
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Écrire un commentaire pour parler de ce livre est un exercice difficile.
Comment résumer en quelques mots un livre qui parle de la vie toute entière... Un livre qui parle si bien de l'humanité, de la complexité de la vie humaine, de sa beauté mais aussi de ses douleurs...
Tout ceci dans une langue d'une beauté sans égale.
Une référence à mes yeux, un chef d'oeuvre.
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Enfin, cette lecture achevée ! Je ne dis pas cela pour exprimer que j'ai souffert pendant, puis soulagé d'en avoir fini. Bien au contraire, mais quand même, cela représente dans l'édition que j'avais, plus de 1600 pages.
Impression d'avoir cheminer non seulement avec les personnages, mais aussi avec Victor Hugo qui se dévoile beaucoup dans son oeuvre.
Comment faire pour parler de ce livre et de l'impression qu'il m'a laissé ? Rien que pour les citations, j'en ai relevé plus d'une soixantaine. Que de richesses ! de style, de bons mots, de tournures de phrases, d'émotions, de références culturelles et historiques, d'attentions à la condition humaine, …

1. La première chose que je voudrais noter, c'est d'avoir été un peu trompé sur la "marchandise".
(Je précise que je ne suis pas un grand lecteur. Je me suis seulement remis à lire que depuis la période du Covid. Environ une cinquantaine de livres, même si souvent ce sont de gros livres)
Je m'explique :
Je m'attendais à une histoire très sombre, violente, montrant toute la misère du monde, avec un coté fatalité qui se transmet de génération en génération. Quelque de chose de triste ne laissant que peu de place à la lumière et l'espoir dans la condition humaine. Cela bien sûr renforcé par le titre, et également par la 4eme de couverture («… désignent toutes les victimes d'un ordre social dont Victor Hugo condamne les injustices »). Ce n'est pas faux, mais j'avoue que l'histoire et le ton du livre m'a parut plus léger, souvent plaisant, avec des passages très fleur-bleue, notamment dans les amours naissantes de Cosette.
L'histoire pour moi se termine bien, tout finit par se dérouler comme dans un conte pour enfant, ce que je regrette d'ailleurs un peu, sans que cela ternisse quelque peu l'appréciation de ce livre. J'ai fini sans doute par accepter la réalité du propos, abandonnant petit à petit mes aprioris.

2. Autre élément qui m'a gêné surtout dans les débuts, c'est le fait qu'Hugo s'adresse à nous lecteurs. Souvent, il écrit : « comme nous l'avons déjà dit », « pour les pages qu'on va lire », « l'auteur de ce livre … », etc. Cela me sort de l'histoire et m'empêche de me fondre dans les personnages et dans l'histoire à plusieurs reprises. Ce n'est pas énorme, mais quand même. En même temps, cela permet à l'auteur d'introduire ses digressions importantes, objet de mon troisième point.

3. Les digressions. Tout un sujet, car certaines pourraient presque faire l'objet d'un livre à part entière. Victor Hugo donne un cadre très (très) développé à tout ce qu'il entreprend d'écrire à propos de son histoire. le couvent et son fonctionnement, la bataille de Waterloo, les gamins de Paris, Louis-Philippe, les barricades, et j'en oublie. C'est très intéressant, je vois bien la nécessité d'expliquer le contexte, mais cela alourdit l'ensemble et m'a fait perdre un peu le fil de l'histoire, d'où une tentation fréquente de zapper quelques passages qui me semblait trop éloignés du propos. Ma patience a été quelquefois à la limite de la rupture !
Je ne parle pas là des considérations philosophiques, politiques ou religieuses qui émaillent également le livre, qui ne sont pas non plus dénuées d'intérêt, mais n'ont pas interrompu le fil de ma lecture.
A noter aussi ma tentation d'avoir un dico près de moi pour aller chercher toutes les nombreuses références historiques, mythologiques, culturelles face auxquelles je me sens bien ignare.

4. le plaisir de lire.
Comment exprimer mon plaisir et ma joie d'un tel style d'écriture ! Tournures de phrases, bons mots, traits d'humour, métaphores, nombres d'expressions indiquant la finesse de l'esprit de Victor Hugo.
« Le propre d'une langue qui veut tout dire et tout cacher, c'est d'aborder en figures. » Quelques mots bien associés nous révèlent une ironie, une état misérable, un sentiment profond, dignes d'un langage poétique. J'ai savouré, j'ai été nourri, je me suis régalé, je me suis arrêté et j'ai contemplé ces bijoux disséminés au long du texte.
J'aimerais vous donner quelques exemples :
« La lumière des torches ressemble à la sagesse des lâches ; elle éclaire mal, parce qu'elle tremble. »
« L'âme ne se rend pas au désespoir sans avoir épuiser toutes les illusions. »
« Cosette du reste traversait ce moment dangereux, phase fatale de la rêverie féminine abandonnée à elle-même, où le coeur d'une jeune fille isolée ressemble à ces vrilles de la vigne qui s'accrochent, selon le hasard, au chapiteau d'une colonne de marbre ou au poteau d'un cabaret. » (pardon pour cette citation très XIXème !)
« Tout à coup, elle tourna la tête sur son épaule avec la lenteur délicate du cygne. »
« Le scepticisme, cette carie de l'intelligence. »
Ou quand il présente Thénardier comme un « filousophe ».
Cela ne représente pas totalement toute la richesse du style de ce livre, mais en donne une petite idée.

5. L'auteur.
Dernière chose sur laquelle je ne m'étendrait pas, faute d'un travail plus poussé que je n'ai pas fait.
Ce sont les conceptions philosophiques et politiques de l'auteur.
J'ai été étonné qu'il associe à la fois son admiration pour la sainteté de certaines personnes et tout l'espoir et la foi qu'il met dans le Progrès de la société française. Je pensais Hugo athée.
Il a un regard très franc sur la religion qu'il a l'air de considérer comme une valeur du passé, comme une impasse, une fausse bonne idée nécessaire à un temps révolu, et en même temps, il dresse le portrait hagiographique de cet évêque en début de livre, et aussi semble magnifier, avec une certaine naïveté, le parcours christique de Jean Valjean.
Quand on lit toutes ses envolées sur le progrès, la conduite de l'humanité vers le bien social vainqueur de la misère et des injustices, je ne peux m'empêcher de mettre cette idéalisation en face de ce que nous vivons actuellement dans notre monde en déroute.
La vision de la femme et du romantisme est j'imagine propre à son époque. L'amour est souvent innocent et idéalisé, est personnifié surtout en Cosette, qui me semble dans ses attitudes et ses sentiments, trop peu incarnée, manquant de réalisme passionnel et d'angles rugueux inévitables.
J'avoue avoir été un peu gêné et impatient devant ce coté fleur-bleue, comme un conte pour enfants qui finit toujours par "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants".
Egalement, trop souvent, les rebondissements de l'histoire sont facilités par la venue inopinée d'une bonne somme d'argent. La réalité est malheureusement moins douce.
Je terminerais par 3 moments plus marquants pour moi, vécus avec émotions. La relation difficile entre Marius et M. Gillenormand, le combat intérieur de Javert, et bien sûr la mort de Jean Valjean .

Il y tellement d'aspects développés dans cette oeuvre riche et débordante, que chacun peut trouver de quoi l'apprécier, à condition d'avoir de la patience et de prendre son temps.
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Quand j'ai commencé ce livre je n'avais pas 15 ans.

Malgré mon jeune âge j'ai aimé ce livre. Je me suis surprise d'aimer un livre dit "d'école". J'ai mis un peu de temps avant d'être attirée par l'histoire, mais une fois dedans, je ne pouvais plus décoller mes yeux du livre. Je pense re livre ce chef-d'oeuvre d'ici peu. Je pense que c'est un classique que chaque lecteur devrait avoir lu.
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C'est un véritable monument. Bien entendu, il ne faut en lire que la version complète. Oui, elle fait 1500 pages, mais quelles pages! Une formidable histoire romanesque, organisée autour du personnage de Jean Valjean, colosse bourru emprisonné durant 19 ans pour avoir volé un pain destiné à ses neveux affamés, et avoir tenté plusieurs fois l'évasion. Il est enfin libéré, et là commence sa nouvelle vie. Formidable début du livre, avec le lumineux personnage de l'abbé Myriel. Jean Valjean réapprend à vivre, dans l'honnêteté, mais une stupide et dérisoire rechute va remettre la police à ses trousses: il devra changer de nom, et vivre caché jusqu'à la fin de ses jours.... Arrivent alors Fantine, malheureuse ouvrière fille-mère, et le couple Thénardier, horribles bistrotiers qui l'exploitent, tout en traitant en quasi-esclave sa petite fille, Cosette. On verra aussi Javert, le policier impitoyable, inhumain tant il est dévoué à la règle de son service, et Marius, jeune homme séduisant et intransigeant, et rapidement Gavroche, garçon piquant et déluré, et tant d'autres,....
Hugo nous emmènera, lors de vertigineux apartés, - chacun pouvant faire de 50 à 100 pages! - à Waterloo, dans un couvent de jeunes filles, sur les barricades des émeutes de juin 1932, dans les égouts de Paris....
Et, en plus de ces personnages inoubliables, l'auteur - un peu sentencieux, il faut le dire - nous offre des phrases d'une force inouïe, une langue précise, colorée, fine.
Tout cela constitue un véritable chef d'oeuvre. Et, si l'on sait que des critiques se sont, malgré tout, acharnées sur ce roman, mettons-les de côté, et profitons, solitairement, du charme incomparable de ce livre, de son intrigue étonnante, de ce Paris du XIX°, de toute cette fantastique construction que représente, finalement, un des plus beaux livres qui soit.
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Sous la plume de Victor Hugo, les personnages et leurs destins se dessinent. On tourne les pages en imaginant à peine la suite, car l'auteur sait nous surprendre. C'est un récit où il y a beaucoup d'action, mais pas seulement, il est également ponctué de réflexions sur la vie, et surtout, surtout les classes sociales, leurs relations, leurs défauts...
Un chef-d'oeuvre intemporel, à lire de génération en génération, Hugo est un grand homme qui a marqué son temps et marquera à jamais ( je l'espère) les consciences, grâce à ses récits qui nous passionnent et nous poussent à la réflexion.
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Les vrais misérables sont ceux qui ont laissé la terre telle qu'ils l'ont foulée et connue.

Pour tous les autres, il y a Victor Hugo.
Ce livre coule comme une rivière ou les mots se comptent plus que jamais en perles.
Alors,,
Laissez vous emporter par le grand "streaming" et l'afflux de bons commentaires,
il se pourrait que, pour une fois, ils aient tout à fait raison.
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C'est un roman somme, on trouve tout dans ce roman : épique, burlesque, tragique, indignation, pathétique, digressions historique et lexicales, poésie et mythe. Tout cela se mêle, parfois au détriment de l'intrigue, mais apporte la beauté de l'écriture (les cent pages sur Waterloo sont un long poème, à rapprocher du poème "L'Expiation" des Châtiments).
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