C'est ce qu'il y a de fascinant avec la toile, c'est que lorsque l'on part à la recherche de cèpes on entre dans le monde des eucaryotes et que toutes les trouvailles sont possibles tant les variétés sont nombreuses…
Il en est ainsi de ce petit bouquin alors que je cherchais une info sur la peintre Élisabeth Vigée-Lebrun, j'ai rencontré des pépites du même acabit
Il présente une dizaine de femmes peintres au 16ème, 17ème et 18ème , aucune ne m'était connue, c'est donc une vraie découverte car toutes sont plus talentueuses les unes que les autres.
Qu'elles soient Françaises, italiennes, anglaises, néerlandaises, autrichiennes, ou belges, on n'est bien sûr pas étonné de savoir que, non seulement elles n'avaient d'autres choix que le portrait, les scènes de genre et la nature morte, mais qu'elles ont souvent été ignorées en leur temps, ou peu considérées, ou marginalisées, sinon dans le meilleurs des cas tombées dans l'oubli après une notoriété temporelle locale justifiée, voire comme cela semble avoir été souvent le cas pillées par leurs confrères en pantalon auxquels l'histoire a attribué, à tort, leurs oeuvres……
C'est un petit ouvrage bien documenté qui présente pour chacune de ces artistes une brève biographie assortie de leurs sources ainsi que leur bibliographies et les références d'enchères et les liens des musées où leur oeuvres ont trouvé place.
Pour ma part, pour chacune d'elle la découverte conjointe de leurs oeuvres a été un vrai régal, en particulier en ce qui concerne celles de Giovanna Garzoni, peintre italienne du XVIIe appartenant à l'école napolitaine, spécialisée dans les natures mortes et Rachel RUYSCH peintre néerlandaise qui se consacra toute sa vie aux natures mortes de fleurs (c'est somptueux !)
Mais ce choix ne diminue en rien le talent des huit autres, avant tout portraitistes.
Par bonheur, j'ai le tome 2 : ces dames des 19ème et 20ème …. Miam.
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Un ouvrage très intéressant qui nous présente des femmes qui ne sont toujours pas considérées à l'égal des hommes.
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À trente-six ans, Romaine fait sa première exposition personnelle à Paris du 2 au 18 mai 1910, à la galerie du collectionneur et marchand d’art Paul Durand-Ruel (1831-1922). L’exposition propose treize de ses œuvres, qui toutes mettent en scène des femmes ou des jeunes filles nues, ainsi que deux études de nus. Le choix est provocateur pour une femme à cette époque et tend à rendre publique son identité de lesbienne. Cette exposition lui permet d’établir sa réputation en tant qu’artiste. Les avis positifs ne tarissent pas. Le quotidien parisien Le Figaro parle de révélation, d’originalité et de charme. Le poète et dandy Robert de Montesquiou (1855-1921) un de ses plus fervents admi- rateurs, la surnomme « la voleuse d’âme », parce qu’elle arrive selon lui à révéler l’âme de ses modèles à travers ses toiles.
C’est en commentant sa première exposition personnelle auprès d’un critique d’art, que Louise Catherine exprime clairement sa volonté d’être jugée pour ses seules capacités artistiques, à l’égal d’un homme. « L’art ne connaît pas de sexe, (...). Je trouve absurde qu’on fasse des expositions des femmes artistes et n’ai jamais, qu’à mon corps défendant, participé à l’une ou l’autre d’entre elles. »
« Admission de dames à l’Académie royale de peinture le 1er Juin 1783 :
Votre Majesté ayant approuvé le contenu du Mémoire que je pris la liberté de lui mettre sous les yeux, relativement à la De Le Brun, j’en envoyai l’ampliation à l’Académie Royale de Peinture qui, dans son Assemblée d’hier, s’est empressée à témoigner sa soumission aux désirs de la Reine en recevant tout de suite la Dame Le Brun, sans la soumettre aux épreuves ordinaires, attendu la connaissance qu’on avoit de son talent.
« Dans la mème Assemblée, l’Académie a examiné les ouvrages d’une autre femme (La Dame Guyard) qui a beaucoup de talent ; elle l’a d’abord agréée et sur le vu d’un nouveau Tableau, elle l’a admise, sauf l’approbation de Votre Majesté, au nombre des Académiciens, ce qui remplit le nombre de quatre auquel Votre Majesté a jugé à propos de fixer celui des femmes
dans l’Académie.
Je supplie votre Majesté de vouloir bien accorder la confirmation à ces réceptions.
. À la Renaissance, il était d’usage qu’une femme mette fin à sa carrière après s’être mariée.
....
La difficulté principale pour une femme peintre vivant à cette époque était de pouvoir progresser dans un univers réservé
aux hommes, les femmes étant interdites d’école académique.
Les femmes à l’époque, ne pouvaient étudier l’anatomie et dessiner des nus masculins ou féminins d’après nature, droit réservé aux hommes. Sofonisba entreprit de ne peindre que des scènes informelles ou des autoportraits, pour ne pas risquer de subir les foudres des autorités ou de l’Église. Son statut social lui interdisant de faire de la peinture une profession, c’est en amateur qu’elle réalise le portrait du duc d’Albe. En 1559, celui-ci satisfait de son portrait, recommande Sofonisba au roi d’Espagne Philippe II (1527-1598), qui cherche un professeur pour sa jeune épouse de quatorze ans, Élisabeth de Valois (1545-1568).