AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,14

sur 35 notes
5
5 avis
4
2 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
2 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Violaine Huisman est la fille de Denis Huisman, écrivain, professeur, philosophe et homme d'affaires, et la petite-fille de Georges Huisman, haut fonctionnaire et homme politique sous la IIIe république.
C'est le destin de ces deux personnalités et leurs rapports familiaux qu'elle nous raconte ici.
Denis est un homme excessif, grand dévoreur de vie, séducteur et flambeur, et pourtant attachant.
Georges, le grand père, issu d'une modeste famille juive flamande, parviendra grâce à ses talents à accéder aux plus hautes fonctions de l'État, contribuant par exemple à la création du festival de Cannes. Il participera à "l'embellie" du Front populaire aux côtés du ministre Jean Zay, avant de se cacher pendant l'occupation.
En explorant les archives familiales, l'auteure s'efforce également de lever les zones d'ombre qui entourent ces deux personnages, en particulier celles qui concernent leurs vies intimes.
Écrit dans un style plutôt classique et très fluide, voilà un beau récit, d'une belle sensibilité, sur les rapports familiaux, la traversée d'un siècle tourmenté et le poids de l'Histoire sur une famille.
Commenter  J’apprécie          180
Les monuments de Paris sont ce père et ce grand-père qui ont marqué l'histoire de leurs personnalités hors du commun.
Le premier, Denis, était un philosophe autodidacte, un brillant businessman, un homme à femmes, un monstre engendré par les trente glorieuses qui a pu susciter l'adoration autant que la détestation, et dont notre époque n'aurait fait qu'une bouchée (« L'outrance, le trop, le toujours plus, l'hubris a été ton mode opératoire, ton équilibre »). Un homme dont la richesse corrompt la générosité (« J'aurais voulu son amour immatériel, je l'aurais voulu pur, j'aurai voulu lui prouver à quel point j'étais désintéressée, insensibles aux transactions qui régissaient les liens qu'il tissait autour de lui »).
Le second, Georges, cet « esthète sincère », ce « petit juif parti de rien », est devenu un homme d'état. On lui doit la création du Festival de Cannes, le sauvetage épique des trésors du musée du Louvre ou l'audacieuse promotion des artistes avant-gardistes (« L'État mécène, pour faire son métier, devrait avoir trois budgets : celui de la charité, celui de la nouveauté et celui de la beauté »). Contemporain de Jean Zay et de Léon Blum, il fut, comme eux, humilié. Ce récit est aussi une manière de réhabiliter sa mémoire.
À la limite de l'hagiographie, ce livre est à la fois émouvant et instructif. On sent que l'auteure a une tendresse particulière pour son grand-père. L'admiration pour son père est mesurée, et pour cause, elle ne lui a jamais pardonné d'avoir négligé sa mère, bipolaire et merveilleuse, « Fugitive parce que reine » - titre du roman que j'avais préféré à celui-ci, moins enlevé, et confus par endroits.
Bilan : 🌹
Commenter  J’apprécie          120
Décidemment dans la sélection des nouveautés du club de lecture , il y a beaucoup de livres qui parlent de la Shoah en France. Est-ce un hasard, ou le fait que les souvenirs se réveillent libérés du poids des interdits du venant de ceux qui avaient vécu ou participé à ces terrible évènements ? Violaine Huisman est près de son père quand il décède, elle veut trouver qui était Denis Huisman, que les gens de ma génération connaissent bien pour avoir travailler sur les manuel de philo « Huisman-Vergez » .

Sa quête de mémoire est douloureuse car ce père fantasque a été un mari volage et n'a pas su aider les deux filles qu'il a eues avec un femme bipolaire. Elle se sent la fille de la « folle », elle aime son père mais a peu d'illusions sur ses qualités morales. (Sa mère est l'objet d'un roman que je n'ai pas lu). le portrait de ce père haut en couleur est bien mené et très agréable à lire, très vite l'autrice se heurte à la difficulté de démêler ce qui est réel de la mythologie familiale dans laquelle les personnages tiennent des positions qui font de beaux récits mais qui ne respectent pas toujours la vérité historique. Une grande partie de sa recherche concerne Georges Huisman, l'ancêtre si glorieux de la famille et auquel la société d'après guerre n'a pas rendu les honneurs ni la place qui aurait dû lui revenir. On revit sa fuite lors de l'invasion nazie et sa peur d'être déporté comme juif. L'autrice nous fait revivre l'épisode du « Massilia » bateau dans lequel se sont embarqués des députés et des membres du gouvernement : Mendes-France, Jean Say entre autre, respectant en cela les ordres de Pétain. Mais tous ceux qui sont juifs seront arrêtés et jugés pour haute trahison. Tout cela est intéressant et a certainement marqué le jeune garçon (le père de la narratrice) qui a dû se cacher et craindre pour sa vie. Mais dans la mémoire familiale et il y a aussi Choute une jolie femme très riche dont George Huisman aurait été très amoureux. Violaine Huisman s'empare de cette histoire et on ne sait absolument pas ce qui relève du roman ou de la réalité.

J'ai aimé lire cette biographie (même adoré la première partie) et la façon que l'auteur a de démêler tous les fils du passé qui arrivent vers elle comme une pelote souvent agressive qui brouillent tellement bien les cartes de la réalité et de la narration familiale. Mais j'ai trouvé en ce qui concerne son grand-père que le mélange historique et fiction littéraire était gênante.
Lien : https://luocine.fr/?p=17917
Commenter  J’apprécie          20
Dans « Fugitive parce que reine », l'autrice s'attachait à nous raconter les relations tendres et brutales que sa mère écorchée vive, maniaco-dépressive, entretenait avec elle et sa soeur Elsa.

Dans ce roman, elle part, d'abord, à la recherche du passé de son père, Denis, dont elle a accompagné les derniers jours, en 2021. Un personnage brillant, hâbleur, séducteur, excessif en tout. Enseignant, homme d'affaire, fondateur de plusieurs écoles supérieures, c'est un être qui, en même temps, fascine et agace. Et c'est bien d'une relation à la « Je t'aime moi non plus » dont nous parle Violaine Huisman, avec élégance et finesse.

Mais, très vite, le personnage central de ce roman s'impose : c'est Georges, le grand-père. Agrégé d'histoire et géographie, diplômé de l'Ecole des Chartes, il embrasse une brillante carrière de haut-fonctionnaire qui le conduira au poste de secrétaire général de l'Elysée sous la présidence de Paul Doumer. Pourtant, cette vie au service de la France n'empêchera pas ce juif, revendiqué athée, d'échapper à l'inimaginable tourmente qui va s'abattre sur la France en 1940. Arrêté par les allemands en 1942, il échappera de peu à la déportation grâce à Roland Dorgelès.

Quand sa petite-fille naît en 1979, Georges n'est déjà plus de ce monde depuis vingt-deux ans. Et c'est pourtant avec une grande tendresse, mêlée de respect, qu'elle parle de son grand-père dans cet ouvrage qui nous replonge, par le biais d'une histoire familiale singulière, dans l'Histoire, avec un grand H, de ce tumultueux XXe siècle.

Lien : https://www.librairie-sainte..
Commenter  J’apprécie          00
La déclaration d'amour d'une fille à son père émouvante parfois, dont l'histoire étonnante a jalonné une bonne partie du XXème siècle.
Elle y interroge avec beaucoup d'émotion toutes les dimensions de la filiation. Que savons-nous de nos parents ? Quels fantômes d'eux préservons-nous ?
Commenter  J’apprécie          00
Dans son troisième roman, Violaine Huisman nous raconte la vie de son père qui décède peu après le confinement. Denis Huisman est à la fois philosophe et businessman, une figure hors norme, emblématique des Trente Glorieuses. Mais du portrait d'un iconoclaste follement attachant surgit un autre livre : une enquête familiale autour de Georges Huisman, le grand-père de l'autrice. Haut fonctionnaire juif, le directeur des Beaux-Arts du ministre Jean Zay joua un rôle central dans la création du Festival de Cannes en 1939, avant de connaître la traque durant la Seconde Guerre mondiale. Un livre intéressant malgré des longueurs, une belle écriture.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (122) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1433 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}