Dans «
Fugitive parce que reine », l'autrice s'attachait à nous raconter les relations tendres et brutales que sa mère écorchée vive, maniaco-dépressive, entretenait avec elle et sa soeur Elsa.
Dans ce roman, elle part, d'abord, à la recherche du passé de son père, Denis, dont elle a accompagné les derniers jours, en 2021. Un personnage brillant, hâbleur, séducteur, excessif en tout. Enseignant, homme d'affaire, fondateur de plusieurs écoles supérieures, c'est un être qui, en même temps, fascine et agace. Et c'est bien d'une relation à la « Je t'aime moi non plus » dont nous parle
Violaine Huisman, avec élégance et finesse.
Mais, très vite, le personnage central de ce roman s'impose : c'est Georges, le grand-père. Agrégé d'histoire et géographie, diplômé de l'Ecole des Chartes, il embrasse une brillante carrière de haut-fonctionnaire qui le conduira au poste de secrétaire général de l'Elysée sous la présidence de
Paul Doumer. Pourtant, cette vie au service de la France n'empêchera pas ce juif, revendiqué athée, d'échapper à l'inimaginable tourmente qui va s'abattre sur la France en 1940. Arrêté par les allemands en 1942, il échappera de peu à la déportation grâce à
Roland Dorgelès.
Quand sa petite-fille naît en 1979, Georges n'est déjà plus de ce monde depuis vingt-deux ans. Et c'est pourtant avec une grande tendresse, mêlée de respect, qu'elle parle de son grand-père dans cet ouvrage qui nous replonge, par le biais d'une histoire familiale singulière, dans l'Histoire, avec un grand H, de ce tumultueux XXe siècle.
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