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Citations sur L'origine de la violence (111)

L’oubli, c’est ce qu’on a trouvé de mieux pour les secrets.
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"Vous comprenez la Parabole du Juif ?" demanda Wagner, en se levant et en lissant sa veste d'uniforme.
David hocha silencieusement la tête.
"L'important, c'est de comprendre, poursuivit le médecin, que même si le rat croit être en sécurité, il meurt toujours à la fin". (p. 137)
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Je suis un intellectuel, un professeur à lunettes et l'essentiel de ma vie, avec tous les doutes que cela peut entrainer, consiste à donner du sens aux actes des hommes, à la mémoire, aux émotions. Mais quel sens accorder aux camps de concentration ? Dans mon adolescence, le premier livre que j'ai lu sur ces camps m'a fait fondre en larmes. Depuis, j'ai rencontré d'anciens déportés, j'ai lu beaucoup de livres, sans doute me suis-je endurci et je n'ai plus pleuré. Mes sentiments n'ont pourtant jamais été banalisés parce que le répertoire de l'horreur est absolument sans fin et chaque fois qu'on croit avoir dépassé toute échelle du crime, un nouveau fait, jailli de l'imagination déréglée d'un sadique, vient ajouter un nouveau degré dans le Mal. Et je n'ai jamais trouvé d'autre signification à cette folie que le plaisir de la mort. Tous les déportés ont parlé de l'enfer des camps. Cette image en apparence éculée est sans doute la plus juste qui puisse convenir, parce qu'il me semble que les constructions religieuses du paradis et de l'enfer ne sont que la projection, comme sur un écran de cinéma, des fantasmes humains. La vaste imagination de l'enfer moyenâgeux, l'enfer de Dante et de Bosch, fait apparaitre le délire humain dans ses plus redoutables composantes. Les camps de concentration sont l'enfer réalisé parce que le terrible mélange d'un ordre de fer et des plus affreuses pulsions humaines a fait surgir sur la terre tout ce que des représentations séculaires avaient imaginé. Les camps sont l'Homme. Entrer dans un camp, c'est pénétrer dans un délire glacé, dénué de toute autre signification que la destruction, la souffrance et la mort.
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Je ne regardais pas tant les victimes, ces silhouettes hâves en uniforme rayé de prisonnier, que les coupables. Je voulais voir leurs visages, connaître leur sort, savoir s'ils avaient été punis. (...) je me demandais si on pouvait deviner sur leurs traits qu'ils étaient des salauds, je cherchais à repérer les signes du Mal sur les photographies. Mais je ne trouvais pas le sceau. Visages communs, désespérément communs.
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La mémoire est pour les morts ou les mourants, l'oubli est pour les vivants
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Vivre, c'est être puni de mort.
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A chacun de trouver la source et le lieu du Mal. Il ne semble pas vain de le découvrir, de l'arracher et de faire place nette. Là est l'espoir des fous, l'illusion des crédules et des démagogues mais c'est aussi la lutte suprême.
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J’avais la conviction que le nazisme n’était pas un événement ponctuel mais l’achèvement d’un Mal qui sinuait depuis l’origine dans le cœur de l’homme et qui se signalait aussi bien par ses ravages historiques que par ses manifestations esthétiques.

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Je suis incapable de décrire autre chose que cela : la violence. La violence qu’on s’inflige à soi ou qu’on inflige à autrui. La seule vérité qui vibre avec sincérité en moi – et donc ma seule ligne convaincante d’écriture- est le murmure enfantin de la violence, suintant de mes premières années comme une eau empoisonnée.

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Autrefois j'avais écrit que ce qui me frappait, chez Hitler, c'était sa vulgarité, son allure absolument ordinaire. Loin d'être un génie du Mal, selon les terminologie courante, c'était au contraire, disais-je, l'homme médiocre par excellence, séduisant justement par cette médiocrité et cette vulgarité. [...] Et je n'avais que partiellement tort : les témoins de l'époque, les meilleurs historiens reviennent à l'envi sur ce qu'ils appellent "le mystère Hitler", c'est-a-dire l'accès au pouvoir d'un homme d'une infinie bassesse, promis au parfait anonymat depuis son enfance, un être transparent pendant trente ans, artiste raté, paresseux, vivant aux crochets de sa famille, sombrant en 1909-1910 dans la plus totale déchéance, dormant dans la rue ou dans des asiles de nuit.
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