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Citations sur Un chien à ma table (212)

L'été, la rosée s'évaporait en brumes couleur de violettes, on aurait pu se croire en Bosnie. L'hiver, dans les monts de l'Oural, mais ça de moins en moins. Il ne neigeait presque plus.
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Le vent s'engouffrait par la porte restée ouverte sur la moraine, un courant thermique descendant aussi mordant que l'ancienne gueule glaciaire qui avait occupé le versant de la montagne avant de se rétracter, laissant traîner l'entassement de ses blocs fracassés.
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(...) Ce qui m'a permis de comprendre qu'on n'est pas emmurés dans notre espèce, une espèce séparée des autres espèces, différente pais pas séparée, et que faire partie des humains n'est qu'une façon très restreinte d'être au monde.
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Face au monde animal, je me sens du même bord. C'est à un tel point qu'il m'arrive, vis-à-vis d'un humain, de me réfugier dans le regard du chien qui l'accompagne. Dans certaines situations, je me taillerais vite fait avec le chien. Sortir d'un bond rejoindre le chien. Filer à quatre pattes. Me casser. Combien de fois cela m'est-il arrivé de croiser le regard du chien et d'y trouver d'emblée loyauté, complicité, profondeur, goût du jeu ? En connexion immédiate et totale. Alors que dans le meilleur des cas, le regard de l'humain allant avec ce chine me laisse sur le qui-vive, avec au fond de moi un étrange réflexe de fuite, lui préférant l'autre monde. Celui du chien.
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Je suis pour l’humain dans le monde. Je me contredis encore une fois, mais on ne peut pas ne pas se contredire. La contradiction est la loi du monde et il est intéressant d’en explorer les deux termes. Je répète : je suis pour l’humain. On ne s'ennuie pas avec lui. Il est le grand personnage du roman de la Terre. Rien d'un héros positif. Non, non, surtout pas. Qu'on arrête avec ça. Plutôt un beau salaud. Sera-t-il condamné ? Va-t-il s'en sortir ? Trouver l'issue ? Ou se suicider ? Surtout, surtout, ne pas raconter la fin. D'ailleurs personne ne la connaît. Ne pas compter sur lui, l'humain. Sur l'humain, on ne peut pas compter. Se méfier de lui. Tout ça, je me le disais parfois.
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Comme j’avais horreur de la prétention humaine, préférant redescendre plusieurs degrés de la hiérarchie, je me suis facilement mise à crouler par terre avec Yes, adoptant son point de vue. Surtout son adoration de la vie. Son grand oui. Son enthousiasme. Heureuses de vivre, toutes les deux. On a vite fait la paire. La vie et Yes. Et que tout le reste aille se faire voir. On s’en moquait. J’aimais avoir une chienne avec moi. Le féminin de chien. Chienne est très négatif quand on vous le balance à la figure. Donc, justement. Une femme et une chienne rêvaient de courir ensemble les forêts. Il faut savoir que Hécate est par là derrière qui rôde encore. Elle et son effroi. Donc, je tenais à chienne. C’est un terme puissant. Positif. Sacré.
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Qui me sort encore du lit, le matin ?
Qui me tire dehors, pas loin mais quand même ?
Qui m’appelle là-bas ?
Lui. Le désir.
Je désire encore le dehors de façon démesurée.
J’ai donc aussi le désir pour moi.
J’ai alors pensé à la bauge, en bas de la prairie, là où c’est mouillé, toujours un peu mouillé, là où je me rendais rien que pour respirer le parfum noir de sa boue de velours. De moire. C’est à respirer son parfum que les mots me viendront, voilà ce que je me suis dit. Il y a devant moi quelque chose à atteindre encore, je le sais à mon cœur, encore lui, au réveil, il bat plus vite, et je le sais au plaisir âpre que je devine et qui m’attire là-bas, plus loin, au bout, tout près. Oui, ça, et rien d’autre. Une nouvelle équipée. Avec mon corps. Avec ce qui reste de mon corps. Avec ce qui reste de la forêt. Mon corps et la forêt. Nos corps usés, troués. En loques. Entre leurs accrocs, leurs ellipses, il reste de petits cosmos.
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Quand un chat surprend un pivert occupé au sol à trier des fourmis, il lui saute dessus, l'attrape, le tient entre ses griffes, lui creuse le thorax, lui dévore le cœur qui bat encore, rien que son cœur, et ensuite ses pattes rouge grenat aux quatre doigts, deux à l'avant, deux à l'arrière, sans un regard pour la perfection rouge vermillon du cimier, vert mousse du manteau, noir tâché de blanc des rémiges,. Ni pour son regard clair pupillé de noir. Ni pour son puissant bec vernissé. p. 28
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Me maquiller m'a longtemps intéressée comme une fantaisie. Souvent comme une loufoquerie. Une magie, ça m'est arrivé. Une délinquance, parfois. Mais en vérité, le maquillage, c'est une insurrection. Une insurrection critique contre la vie quotidienne ? Tout à fait. C'est ma définition préférée.
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Est-ce que c’était d’avoir un chien à ma table ? En tout cas, ça m’est tombé dessus qu’on n’écrit pas pour les autres, ni pour la postérité, ni contre la mort, ni face à l’éternité, ni pour la beauté du geste, ni pour dire la perte qui nous signe, non, tout simplement on écrit parce qu’on est squattés par le langage. Ça m’a semblé une évidence et rien de glorieux. J’ai pensé, on n’est rien d’autre qu’une niche. Une niche à chien. Et ce chien, qui n’est pas moi, qui en moi néanmoins n’arrête pas de parler, s’appelle Logos.
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