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3,28

sur 657 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C est un livre qui m'a réconcilié avec la lecture, je remercie la poésie de ce livre,l'oeil et le coeur de l écrivaine qui partage son apprivoisage de l âge, je veux vieillir comme ça, comme eux, sur le monde, avec la forêt autour, les fleurs les ânes et tout et tout.... bo ne lecture
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Un livre inoubliable! L'auteur qui se dit écri-vaine nous met à l'unisson du monde dans son regard d'humain sur le monde végétal et animal.
L'âme militante de Sophie la tient "au Centre" pour rester témoin de la force vitale de ces mondes entremêlés mais l'entraîne aussi dangereusement vers les marges, les limites au constat des pertes, des disparitions des espèces et de la dévastation de la nature. Sa colère la charge d'une énergie redoutable pour observer de son affût les comportements des passants sur les sentiers.
Une chienne égarée et victime de maltraitances va faire irruption dans la vie de ce couple vieillissant qui va l'accueillir dans leur maison perdue dans une immense prairie au pied de moraines, éloignée de tout voisinage. Dès lors le regard sur ces mondes va se faire à trois, chacun à sa manière: Grieg à travers la littérature, Sophie à travers ses longues balades chaussées de ses buffalo et Yes, la chienne , tantôt la compagne joyeuse des sorties, tantôt dans l'immobilité à la maison, à l'affût, sur ses gardes comme si un danger menaçait.
Le grand intérêt de ce livre c'est le cheminement de l'auteur dans ses aspirations à faire corps avec le monde végétal et le monde animal au point de s'y confondre et au risque de s'y complaire , peut-être comme une fuite du monde des humains. Mais "le chien à sa table" , le museau appuyé sur les notes innombrables rassemblées et classées tient une garde rapprochée en faisant le siège du bureau de sa maîtresse. La fenêtre ouverte sur la prairie est pourtant tentante mais l'urgence est ailleurs. "Il faut reprendre l'écriture" s'impose Sophie, comme une responsabilité inéluctable à assumer. C'est à ce moment-là que la question de la mort, de la maladie s'insurge dans ce trio , vient déplacer leurs habitudes et interroger la conscience de leur présence au monde.
Et il faut bien le dire, l'auteur a un talent immense pour mettre en exergue ce qui vient "squatter nos esprits" pour maintenir nos consciences éveillées, à savoir, " le Logos" . Je la cite "c'est lui qui parle sous mes mots, il règne, c'est biblique...Est-ce qu'il y a quelque chose à faire contre celui qui nous utilise ? nous domestique ?...Personne n'a de réponse à cela".
Alors, comment trouver le mot juste, l'action juste pour rester témoin de ce qui saccage mais aussi ce qui peut sauver notre humanité. Un seul langage universel, celui de l'amour dans toute son amplitude y compris tragique va venir sublimer les dernières pages de ce livre.
Un livre à garder avec soi, à ouvrir n'importe quelle page. Tout est là à chaque page!
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Coup de coeur ! C'est foutraque, c'est joyeux, c'est la vie malgré tout, la nature salvatrice, le regard lucide sur le monde qui nous entoure, sur la vieillesse, c'est drôle et tendre, c'est poétique, c'est un souffle fragile d'espoir, comme une caresse pour nous lectrices et lecteurs. Et l'histoire n'est qu'un prétexte finalement, un vieux couple, une écri-vaine et un chien. Je relirai sans doute !
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Claudie Hunziger réalise l'exploit d'explorer divers thèmes en les questionnant, au cours d'une histoire simplissime, laissant toutes la place aux réflexions profondes qui naissent après l'apparition d'une chienne blessée dans le quotidien routinier d'un couple au grand âge. marginaux, ils se sont perdus dans la nature, volontairement, vivant de marche et de littérature.
Deux premiers thèmes explorés, la nature sauvage, et la place de l'Homme dans cette dernière. Ensuite, le regain de vitalité que la chienne apporte à Sophie, et enfin sa capacité à combler les failles de ce couple vieillissant.

Une preuve que la nature et l'Homme peuvent s'aimer, à condition d'un respect mutuel.



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C'est le premier livre de cette auteure que je lis, J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir la vie très frugale de cette femme avec son homme et son chien dans un coin perdu en pleine forêt. Avec beaucoup de délicatesse et de vérité, elle évoque les changements que subit le corps avec l'âge, les relations se modifient, toute la vie est retournée. Mais j'aimerais garder cet aspect qui m'a accrochée pour la fin. Car il y en a un autre, qui lui m'a mis plus mal à l'aise, craignant à chaque moment l'écroulement de ce monde qui me semblait inévitable. Je ne sais si mes propres angoisses se sont ajoutées à celles de l'auteure, mais par moments l'atmosphère inquiétante me semblait étouffante, au point de me faire reposer le livre et d'en saisir un autre plus gai. Je voudrais cependant terminer avec la note positive: Claudie Hunziger a réussi à apprivoiser le vieillissement et même d'une certaine façon la mort, c'est en tout cas ce que j'ai ressenti. Ils font partie de sa vie comme de la nôtre, elle dédramatise car on peut s'adapter.: Il y a beaucoup de douceur, de tendresse et d'amour dans la relation de ce couple âgé et c'est ce sentiment-là qui après la lecture, domine mon souvenir.
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Un Chien à ma table de Claudie Hunzinger ( Prix Fémina)
J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a'entraîné dans une immersion grandeur nature , dans l'amour et la joie de vivre simplement , dans la vie d'un vieux couple qui vit à l'écart de l'humanité. L'émotion est forte la nature immense guidée par la vie, le monde qui va mal, qui va s'effondrer.
"On peut très bien écrire avec des larmes dans les yeux"

une très belle oeuvre littéraire, mon coup de coeur de cet automne!
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Un petit livre tourmenté et lumineux. Comment aborder l'entropie, la vieillesse et l'idée que le monde se casse la gueule et qu'on n'y peut rien ? Claudie Hunziger tente de le faire avec des mots bien choisis, un lien organique avec le vivant et un chien. C'est tour à tour déchirant et enthousiasmant et toujours superbement écrit. Prix Fémina 2022.
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Voilà un texte qui m'a profondément marquée. Un livre naturaliste, humaniste, un foisonnement de pistes de réflexions sur le temps qui passe, la vieillesse, la solitude, la décroissance, le corps qui s'abîme, la vie de couple qui résiste à tout alors que l'agacement est parfois présent.

Finalement l'histoire du chien n'est de mon point de vue qu'un prétexte pour disserter et méditer, pour nous proposer de longs moments d'introspection à travers les longues promenades que Sophie effectue en compagnie de sa chienne Yes.

Un vrai coup de coeur, ce n'est pas un texte facile à lire, l'autrice se répète parfois, il ne se passe pas grand chose dans leur vie, mais c'est justement cela que j'ai apprécié. Pas d'effets spéciaux, juste le temps qui passe inexorablement, les nuits qui ressemblent au jour ou qui se confondent, en fonction des heures d'insomnie. Ces heures propices aux bilans, qu'avons nous vécu, sommes nous prêts à quitter la scène.
Vraiment, je ne saurais dire à quel point ces deux personnages, Sophie et son mari Grieg m'ont émue. A quel point elle est attentive au bien être de son mari et à quel point, lui qui semble si taciturne, grincheux, acariâtre, est attentif à sa manière à son épouse.

Je souhaite à tous les couples qui durent, qui s'aiment et qui vieillissent ensemble de pouvoir lire et partager ce texte, d'en discuter ensemble, et de philosopher sur leur chemin de vie et sur leur futur, même s'il est de plus en plus restreint.
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Plus d'un an que je voulais lire ce roman (prix Femina 2022) que j'avais offert à une amie et qui lui avait beaucoup plu. Une veine éco féministe, pas militante, mais enthousiasmante, qui propose une autre relation à l'animal, « la chienne domestiquée » et « la femme ensauvagée ». La narratrice, romancière octogénaire, a emménagé dans la montagne avec Grieg, son compagnon de toujours. Désabusé sur la société, Grieg se réfugie dans sa tanière, chambre bibliothèque dont il ne sort plus guère, relisant sans cesse les mêmes ouvrages et dormant le jour, tel un clochard céleste, édenté mais encore séduisant. Quant à Fifi (la narratrice ainsi surnommée par son compagnon), alors qu'elle s'apprête à prendre le train pour se rendre à une rencontre littéraire, elle trouve sa porte une petite chienne qui s'est enfuie car elle était maltraitée. Brève rencontre, mais à son retour, la chienne manifeste tant d'amour qu'elle rejoint le vieux couple. Une boule de poils et d'énergie qui déborde de joie et d'affection, et que la narratrice va nommer « Yes », un oui à la vie qu'elle embrasse sans réserve. Et voilà Fifi, dont le grand corps vacille, mais qui a chaussé des « Buffalo » magiques (grolles improbables adoptées par Brigitte Fontaine, c'est dire !) pour arpenter la montagne, un périmètre de sept kilomètres autour de chez elle, comme une île ou une bulle protectrice, en compagnie de Yes. Laquelle accompagne l'autre, d'ailleurs ? Au lieu d'écrire, notre romancière passe ses journées à crapahuter, observant avec acuité les oiseaux et tous les animaux qui peuplent la montagne, y compris les hommes qui s'y aventurent et dont elle se méfie. le corps vieillit et s'abîme, le monde court à sa perte et la nature se détériore de jour un jour, mais la joie demeure, celle de vivre et de faire corps avec le vivant. Un roman passionnant, que j'ai abondamment souligné et dont les références m'ont souvent parlé (Arthur H et Dominique A pour la bande-son, par exemple). Je me réjouis à l'idée de découvrir d'autres ouvrages de cette autrice !
« Faire partie des êtres humain n'est qu'une façon très restreinte d'être au monde. […] on est plus vaste que ça. » (p. 135)
« L'écriture pénètre d'une révolte, devenir un engagement, est une protestation. » (p. 170)
« On s'habituerait au pire. […] On allait tranquillement banaliser l'insoutenable. » (p. 281)
« Les mots, les oiseaux, ensemble, lié, fragile, abîmé, décimé par nous, ça, je le ressentais très fort. » (p. 179)
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Etonnant récit ( plus que roman) qui emprunte divers chemins et diverses tonalités.
Sophie, qui est le double de l'auteure, et son compagnon de toujours Grieg, vivent avec frugalité au lieu dit " Les bois bannis" dans une clairière des Vosges. C'est un choix de retrait qui illustre aussi le goût prononcé de Sophie pour la nature en général et la forêt en particulier. Sophie explore de long en large ce qu'elle nomme une île, dans un cercle de 13 kms autour de la maison. Son envie de marche en forêt, malgré un corps vieillissant, est réveillé par Yes, une petite chienne de berger qui débarque un jour d'on ne sait où, avec une chaîne brisée autour du cou. Sophie pense que la chienne a été maltraitée, elle l'accueille comme on accueille une amie.
Ce récit, qui ne me semble pas vraiment construit promène le lecteur dans des directions singulières.
Il y est question de la frontière entre l'humain et l'animal, ou plutôt d'un questionnement sur ce qu'est le vivant, en abandonnant l'idée de hiérarchie. Il est question du vieillissement du corps et du vieillir ensemble.
Ce couple qui vit hors des sentiers battus se nourrit de livres ( surtout Grieg) et redoute la déchéance, déjà à l'oeuvre, de notre monde.
La langue de l'auteure est souvent poétique, nourrie de métaphores. Elle fait surgir de belles images, nous fait partager sa connaissance d'une nature sauvage et ses réflexions très personnelles sur son rapport au monde.
Tout ce qui concerne sa relation à Yes et à Grieg est particulièrement touchant. J'ai été dépaysée, charmée, intriguée. Cette lecture m'a donné l'envie d'en savoir plus sur la femme au delà de l'auteure.
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