Ouhla, ma chère Nancy, que se passe-t-il ?? Tu nous as habitués à plus de finesse et de subtilité… L'
arbre de l'oubli est un roman ambitieux, qui balaie en 230 pages une partie de l'histoire des Etats-Unis, de l'Afrique et même de l'Europe, rien que ça, avec ses espoirs et ses grandes tragédies. Tu abordes une multitude de thèmes chers à ton coeur depuis toujours, et d'autres assez récents : famille, amour, vie de couple, relations mère-fille, filiation, condition de la femme, féminisme quête d'identité, GPA, adoption, classes sociales, histoire des noirs d'Amérique, condition de vie des noirs d'Amérique, racisme, esclavage, métissage, éducation religieuse, croyances, judéité, Shoah, devoir de mémoire, santé mentale, cause animale, … et j'en passe (il ne manque que les pandémies et le Covid). Cette histoire brouillon mélange les époques, brasse les cultures et donne vie à une série de personnages auxquels on a du mal de s'attacher tant leur portrait est brossé à grands traits et sans nuances. Difficile, par exemple, d'éprouver la moindre sympathie pour Shayna, fruit de différentes cultures et née d'une mère porteuse d'une autre couleur, perpétuellement en colère contre tout (et surtout contre sa mère non biologique, Lili-Rose, qui aurait mérité plus d'attention dans le roman), défenderesse passionnée de la cause noire et qui assimile sa mère porteuse aux esclaves que leurs maîtres fécondaient à leur gré. Oups. Ces comparaisons sont dérangeantes et les raccourcis historiques pénibles. Un livre qui ne touche pas, ne soulève pas et qui, une fois refermé, ne laisse pas de souvenir. La lecture de ce roman coïncide pour moi avec la vision du dernier film de
Pedro Almodovar « Madres paralelas » qui m'a laissé exactement la même impression. A force de vouloir parler de tout, on ne parle de rien et c'est dommage.