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3,58

sur 299 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je découvre là une auteure canadienne pour laquelle j'ai déjà un livre (cantique des plaines) mais mon premier choix s'est tourné sur Arbre de l'oubli.
J'avoue que c'est sans appréhension que j'ai savouré ce roman, car je sais que les auteurs canadiens rejoignent les Anglais en écriture, à savoir, la façon d'exprimer des ressentis, les caractères psychologiques des personnages et les ambiances feutrées, quelque chose en commun tellement bien tourné contrairement à d'autres.
On entre donc dans la quête de l'identité avec ce roman à trois voix féminines.  L' introspection y est plus que palpable et tout est relaté de façon à ce qu'on découvre l'intrigue bien ficelée comme un puzzle. Les chapitres s'emboîtent les uns aux autres et la trame se fait au fil de la lecture.
Un joli roman sociétal plein de sensibilité et d'humanité malgré les thèmes variés abordés par l'auteure.
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Assez déçue par ce nouveau roman de Nancy Huston qui reste pour moi une des écrivaines contemporaines que j'admire le plus.
J'ai toujours été interressée par sa conception de l'identité, par la quête de ses personnages pour démêler les fils d'un identité complexe, mais là, je trouve que c'est un peu trop, comme si elle avait voulu concentrer dans cette histoire un maximum de problématiques contemporaines :
Le traumatisme de la shoah, la problématique de la GPA et de l'adoption, la révolte des peuples asservis , le tout à travers l'histoire de Shayna, juive par son père, noire par sa mère porteuse, américaine moyenne par sa mère adoptive qui de plus, a été abusée par son père dans sa jeunesse.
La construction du livre est malaisée, on saute d'une époque à l'autre, d'un lieu à l'autre pour suivre Shayna devenue adulte , et remonter dans son passé et dans le passé de ses parents.
On visite donc l'histoire de Joël, des parents de Joël, le père, de Lily-rose la mère ,et des parents de Lily-rose , vaguement de Selma la mère porteuse qui a donné sa couleur à Shayna.
Dans le temps du récit, Shayna est une jeune femme, amoureuse d'un médecin Haïtien , et elle séjourne en Afrique avec lui, pour la première fois. le récit est entrecoupé du journal de Shayna, peu lisible car en majuscules ( graphiquement, j'ai trouvé cela insupportable) journal dans lequel elle imagine un spectacle qui parle de l'oppression du peuple noir.
Nancy Huston choisit également un vocabulaire que je ne connaissais pas pour parler des différences de couleurs : il y a les beiges et les marrons. Un choix que je qualifierai de politique, qui va dans le sens de son héroïne qui oeuvre à la transformation du regard majoritaire sur l'histoire des noirs américains.
Trop de dispersion, difficile d'entrer en empathie avec les personnages à cause , me semble-t-il, de l'éclatement du récit.
La prochaine fois, je l'espère !


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Roman écrit par Nancy Houston qui retrace la vie d'une famille américaine d'origine juive sur plusieurs générations.

Elle plante le décor et les personnages dans le contexte historique propre à chaque génération de la famille. Elle parle en filigrane de faits de société tels que la place des femmes ,la procréation, l'envie ou non d'être mère, le féminisme, la judéité, les guerres du Vietnam et d'Irak ou encore le racisme. de nombreux dialogues émaillent le texte qui le rend ainsi très dynamique.

Le roman est divisé en chapitres qui n'ont aucun ordre chronologique et il y a beaucoup de personnages. J'ai trouvé cette structure assez confuse, à tel point que j'ai dessiné l'arbre généalogique de la famille sur un morceau de papier qui me permettait ainsi de me situer tout au long du livre – même si les dates sont inscrites en incipit. Au final, chaque branche d'une lignée a une influence sur celles qui suivent. Même si chaque membre d'une branche a sa propre histoire aussi.

Je ne peux pas dire si j'ai aimé ou pas. Disons que je suis mitigée. La structure confuse y est peut-être pour quelque chose. J'ai également noté que les thèmes abordés sont récurrents chez Nancy Huston.
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Dans ce roman, le narrateur s'adresse à la deuxième personne du singulier à une jeune femme dénommée Shayna, qui se trouve à Ouagadougou en 2016. Bien que ce tutoiement désigne Shayna comme le personnage principal, les deux premiers tiers du livre sont constitués par la narration de la vie de deux autres personnages, Joel Rabenstein et Lili Rose Darrington, que l'on finira par connaître le mieux, depuis leur petite enfance et immergés dans leur environnement familial. Shayna tient un journal du Burkina Faso composé de fragments écrits en capitales d'imprimerie, auxquels s'alternent des chap. intitulés par une indication de lieu et une date, depuis les années 40-50 jusqu'à 2016, qui permettent de suivre l'histoire de ces deux familles installées aux États-Unis, l'une juive tchèque, l'autre protestante et très conservatrice, avec leurs dysfonctionnements névrotiques qui se répercutent douloureusement sur Joel et Lili Rose, dont on devine progressivement qu'ils se rencontreront et seront les parents de Shayna.
Mais cette dernière, à partir de son adolescence, prend conscience qu'elle ne leur ressemble pas par la couleur de sa peau : se découvrir métisse issue d'une gestation pour autrui la conduit à une interrogation tourmentée sur ses origines, sur fond de discriminations racistes persistantes. Émergent ainsi dans son identité inquiète plusieurs problématiques sociales irrésolues dans la conscience collective américaine depuis l'après-guerre : l'héritage de la Shoah avec la question de la laïcité juive y compris dans le genre, le problème du puritanisme protestant dans l'éducation genrée des jeunes filles surtout par rapport à la sexualité, l'héritage de l'esclavage et des inégalités raciales, la problématique de la quête identitaire et des rapports de filiation dans le contexte de la GPA, et même la question du spécisme et du sacrifice animal.
Ces prémisses étant posées, il est clair que cet ouvrage peut être lu principalement de deux façons : comme roman philosophique, et comme narration familiale. Dans la première lecture, les personnages sont les objets des problématiques évoquées mais aussi les sujets de la réflexion théorique proposée par l'autrice, car Joel est anthropologue et Lili Rose chercheuse en études de genre. Dans ce genre littéraire difficile, il est parfois malaisé de garder vif l'intérêt du lecteur, par un dosage compliqué entre la dynamique de l'action narrative et la réflexion qui se développe en dehors de la forme de l'essai ; l'on risque de trouver que le texte est un fourre-tout... Quant à la seconde lecture, on peut probablement reprocher au roman de tarder à décoller, surtout tant que les personnages n'ont pas d'histoire commune et que celui qui est désigné comme le principal n'accède pas à sa propre individualité narrative.
Du point de vue stylistique, nous trouvons une variété de registres et de styles, allant de l'ironie jusqu'au tragique, conformément au canon du roman contemporain.
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Depuis très longtemps Nancy Huston est une référence féministe et je me suis toujours promise de faire connaissance avec cette autrice. le billet de Jostein, et le titre qui me rappelait Ouidah (Bénin) m'ont attirée.  Dès que je l'ai trouvé à la médiathèque, je l'ai emprunté. 

Ce livre féministe militant a tout pour m'intéresser :  l'Afrique et à l'esclavage, les études féministes et les clins d'oeil à Sylvia Plath, Hélène Cixous, Luce Irigaray, Julia Kristeva et j'en passe...Diversité ethnique,  la Shoah avec les parents juifs de Joel, l'amie Haïtienne, au vaudou et à la santeria à Cuba, émeutes raciales à Baltimore, La GPA, toutes les thématiques que la droite qualifierait de "woke"!

Seulement, chacun de ces thèmes mériterait un roman! Mélanger le tout en 305 pages ne peut que donner le tournis à la lectrice qui souhaiterait qu'on s'arrête pour approfondir chacun de ces sujets. On saute d'un personnage à l'autre, d'une époque à une autre sans transition.

J'aime m'attacher à un personnage, le suivre... Je n'ai éprouvé d'empathie pour personne. Jenka, la mère juive, est caricaturale comme Eileen, la mère de Lili Rose. Lili Rose est peu sympathique, on se demande comment elle passe de son enthousiasme pour les bikinis à une thèse universitaire, des relations avec des adolescents plutôt ploucs au féminisme radical. Shayna ne m'a pas plus séduite non plus. Je n'arrive pas à  l'imaginer,  à part sa couleur de peau "marron" et ses rondeurs" là où il faut", elle est peu incarnée. le seul que j'arrive à suivre c'est l'anthropologue très calé pour décrypter les cérémonies préhistoriques, mais si peu perspicace quand il se promène avec sa fille métisse à Cuba qu'on prend pour une prostituée. L'enfer est pavé de bonnes intentions!

Malgré cette déception je vais continuer à lire Nancy Huston parce que ses thématiques m'intéressent. 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Une auteur que je n avais jamais lu.
Un titre qui validait pour un challenge c etait l occasion
Une histoire d enfance comme je les aime
Ce livre m a plu mais ne me laissera pas un souvenir très marquant
J ai passe un bon moment en compagnie de Shayna et ses ascendants mais sans plus.
Je vais essayer de découvrir Nancy Huston avec un autre titre
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Ce livre a été une belle découverte ! Peu emballée au début (un retour pas très positif m'a donné des aprioris sur l'histoire et les thèmes abordés) j'ai fini par apprécier à sa juste valeur ce livre. L'auteure raconte la vie de différentes personnes d'une même famille de plusieurs générations, les récits s'entremêlant. le point commun de tous ces personnages ? La question de leur identité. Ils se demandent qui ils sont, quelle est leur histoire, et quelle est leur place dans la société actuelle des Etats-Unis. Ce sont des questions que tout le monde peut se poser un jour et qui est abordé ici avec délicatesse. Mais, trop de sous-thèmes sont abordés : la laïcité, la place des communautés juives et afro-américaines, la place des enfants nés de FIVs…. L'identité est le point commun de tous ces sous-thèmes, mais j'aurais préféré qu'un seul d'entre eux soit abordé. Cela n'entache rien à la beauté de l'écriture.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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J'ai toujours aimé les livres de Nancy Huston (en particulier Cantique des Plaines et Lignes de Faille) : sa manière unique de dépeindre l'âme de ses personnages au travers de leur histoire générationnelle. Ce roman s'inscrit dans la lignée des livres de cet auteur : Shayna est une jeune femme un peu désaxée, menant une lutte éperdue avec elle-même dans la recherche de son identité. Nancy Huston remonte le fil de son histoire, par petites touches à différentes périodes de la vie de sa famille, se faisant ainsi la voix de chacun de ses membres. On passe un bon moment de lecture, mais pour être honnête je n'ai pas bien compris où l'écrivain voulait en venir. le roman aborde les thèmes de l'Holocauste, de la reconstruction, de l'homosexualité, de l'esclavage, de la cause animale, de la recherche des origines.. bref cela fait beaucoup de thèmes qui ne sont finalement qu'effleurés, et, à la dernière ligne du roman, on se dit finalement, "tout ça pour ça ?" C'est un peu décevant.
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Je me suis un peu perdue dans ce roman, entre les époques, les générations, les personnages…
Les sujets traités sont nombreux aussi, tous actuels et complexes, comme le thème central de la mère porteuse qui vient questionner les identités raciale, religieuse, filiale, familiale…
Sur un ton amer et noir, dans une construction de haute précision, les pièces du récit s'emboîtent et permettent peu à peu de se repérer.
Pourtant il me faudrait sûrement une relecture pour apprécier vraiment ce roman,
et je l'aurais aimé moins éparpillé, plus centré sur les personnages autour de Shayna...
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La simultanéité des histoires familiales casse la progression d'une généalogie linéaire. En découpant et en recomposant les différentes facettes de l'histoire des parents et des enfants, l'image devient trouble. Cela déroute parfois. Pourtant, ces changements de plans assurent une représentation au plus près de la vie, que chacun tente d'accomplir avec ses moyens.
Voir aussi : mon article sur la francophonie ; mon article sur le « Festival International des Écrits de Femmes » consacré aux autrices canadiennes et québécoises ; ma liste des autrices canadiennes et québécoises et mon article complet sur anne.vacquant.free.fr/av/
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