Assez déçue par ce nouveau roman de
Nancy Huston qui reste pour moi une des écrivaines contemporaines que j'admire le plus.
J'ai toujours été interressée par sa conception de l'identité, par la quête de ses personnages pour démêler les fils d'un identité complexe, mais là, je trouve que c'est un peu trop, comme si elle avait voulu concentrer dans cette histoire un maximum de problématiques contemporaines :
Le traumatisme de la shoah, la problématique de la GPA et de l'adoption, la révolte des peuples asservis , le tout à travers l'histoire de Shayna, juive par son père, noire par sa mère porteuse, américaine moyenne par sa mère adoptive qui de plus, a été abusée par son père dans sa jeunesse.
La construction du livre est malaisée, on saute d'une époque à l'autre, d'un lieu à l'autre pour suivre Shayna devenue adulte , et remonter dans son passé et dans le passé de ses parents.
On visite donc l'histoire de Joël, des parents de Joël, le père, de
Lily-rose la mère ,et des parents de
Lily-rose , vaguement de Selma la mère porteuse qui a donné sa couleur à Shayna.
Dans le temps du récit, Shayna est une jeune femme, amoureuse d'un médecin Haïtien , et elle séjourne en Afrique avec lui, pour la première fois. le récit est entrecoupé du journal de Shayna, peu lisible car en majuscules ( graphiquement, j'ai trouvé cela insupportable) journal dans lequel elle imagine un spectacle qui parle de l'oppression du peuple noir.
Nancy Huston choisit également un vocabulaire que je ne connaissais pas pour parler des différences de couleurs : il y a les beiges et les marrons. Un choix que je qualifierai de politique, qui va dans le sens de son héroïne qui oeuvre à la transformation du regard majoritaire sur l'histoire des noirs américains.
Trop de dispersion, difficile d'entrer en empathie avec les personnages à cause , me semble-t-il, de l'éclatement du récit.
La prochaine fois, je l'espère !