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EAN : 9782330146917
230 pages
Actes Sud (03/03/2021)
3.58/5   297 notes
Résumé :
Quand s'ouvre ce livre, Shayna, qui n'est plus une enfant, arrive à Ouagadougou. Nous sommes en 2016. Elle porte en elle toutes les questions et contradictions de notre temps, celles du féminisme, de la procréation, mais aussi du genre et de la laïcité. Et c'est à l'écoute de ce personnage, de cette jeune femme à l'intériorité confisquée que Nancy Huston, entraînant dans son sillage de lumineuses interconnexions humaines, compose un roman virtuose et généreux.
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 297 notes
Nancy Huston signe un roman ambitieux remarquable mélangeant les époques pour donner vie à deux familles, l'une juive et l'autre protestante, unies par leurs enfants athées, Lili Rose et Joel. Deux personnages centraux qui, comme avant leurs parents et ensuite leur enfant, sont ancrés dans leur époque dont ils ressentent et vivent à des degrés divers les changements radicaux comme les évolutions plus discrètes. Joel, qui défend la cause animale et s'indigne du racisme et du passé esclavagiste de son pays, devient un brillant anthropologue végétarien longtemps abstinent sexuel. Lili Rose qui avant son mariage a multiplié les amants d'un jour et tenté de combler ses failles avec des études sur le féminisme. Tout comme Shayna leur fille métisse, née d'une procréation pour autrui, révoltée contre la violence faite aux femmes et aux noirs, en quête de la compréhension d'elle-même et des autres, n'aura de cesse de retrouver sa mère biologique afro-américaine. Des personnages, tous autant qu'ils sont, avec leur trajectoire personnelle façonnée par les traumatismes de l'enfance et les croyances religieuses familiales, incarnant en partie l'histoire passée et présente du monde avec ses fêlures et ses grandes tragédies.

Challenge MULTI-DÉFIS 2021
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Nancy Houston !
Quelle intelligence et quel talent !
Arbre de l'oubli est un magnifique roman.
J'ai eu un peu de mal et dû me concentrer au début.
A chaque chapitre les époques changent : 2016, 1945, 1960, 1994.......
Les lieux changent : Ouagadougou, Bronx, Manhattan, Nashua.......
les personnages changent : Shayna, Joël et Jérémy, Lili Rose........
Une bonne gymnastique de l'esprit est nécessaire pour tout mettre en place.
Il s'agit en fait de deux familles, les Darrington et les Rabenstein.
Et les personnages principaux sont Lili Rose et Shayna.
C'est superbement écrit et ça aborde bien des questions.
La filiation, la recherche d'identité, le racisme, l'esclavage, les racines, les religions, la famille, la GPA, le féminisme ......
C'est admirable de faire émerger tant de sujets dans une même histoire.
Chaque personnage est finement analysé, avec son passé, ses failles , ses traumatismes, ses questionnements, ses croyances
Ce sont trois générations prises dans L Histoire, un peu comme dans Lignes de faille.
La manière de tout aborder est fine et subtile.
C'est un livre sensible, généreux, intelligent.
J'aurais aimé que ça continue encore, poursuivre le chemin de tous ces personnages en particulier celui de Shayna.
Jamais Nancy Huston ne laisse indifférent.
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Nancy Huston cette fois encore nous fait vivre la complexité des relations familiales et les souffrances qu'engendre la prise de conscience de la brutalité de l'histoire et de nos histoires intimes. Ce roman part de Shayna,une jeune femme dont nous faisons furtivement connaissance à Ouagadougou en 2016. Puis L'auteure nous projette d'une époque à une autre,d'un personnage à l'autre, d'un lieu à l'autre tissant peu à peu le lien qui unit et donne du sens à toutes ces pièces du puzzle sur trois générations. On retrouve son regard critique et sensible sur des sujets graves comme le racisme, l'exploitation,le féminisme, l'histoire des États Unis, et des sujets plus récents comme la cause animale,la notion de genre...
Comme dans tous ses romans il y a beaucoup de solitude, masquée par le devoir de paraitre,la quête d'amour et de reconnaissance,la difficulté à Être. En somme,avec N.Huston le monde est stone...ainsi qu'elle le fait dire à Joël " En général on emploie le mot humain pour signifier gentillesse, générosité, chaleur et empathie... mais c'est se flatter à peu de frais. En réalité,ce qui nous caractérise, c'est notre capacité non de manifester de l'empathie, mais de la suspendre."
Cette noirceur dans l'univers de N.Huston conduit parfois ses personnages à vouloir quitter le monde par la folie ou le suicide. L'arbre de l'oubli me semble reprendre beaucoup des thèmes chers à L'auteure et déjà abordés dans ses autres romans. Sa plume est toujours aussi bien travailler et sa réflexion toujours aussi amère voire acerbe. Je ferais cependant une critique très personnelle, celle du constat d'un intellectualisme parfois trop présent qui m'empêche de me laisser aller Totalement dans l'histoire.
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J'ai découvert, il y a longtemps maintenant, Nancy Huston et la belle maison d'édition Actes Sud au format si particulier, reconnaissable facilement sur les étagères de la Bibliothèque Municipale.
La rencontre avec l'auteur a été parfois difficile, parfois décevante, parfois agréable.
"Arbre de l'oubli" fait parie des rencontres exceptionnelles.
Dans un même livre, de nombreux thèmes sont abordés et traités avec "virtuosité".
Ce livre parle, entre autre, de la Shoah, de l'esclavagisme, du terrorisme, du féminisme, du racisme, du devoir de mémoire...etc.
Un roman foisonnant aux personnages multiples et attachants.
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Féminisme, classes sociales, genre, procréation, racisme, identité, religion, santé mentale… Ce livre aborde de multiples sujets qui sont tous d'une brûlante actualité. le personnage – Shayna – crée par Nancy Huston est en quête de réponses concernant sa naissance, sa couleur de peau et sa place dans la société, elle est tourmentée et cohabite avec de nombreux démons intérieurs. L'auteure nous embarque pour une introspection un peu particulière sous forme de questions/réponses grâce aux chapitres intercalés qui se complètent et finissent par converger.

J'ai eu l'impression que ce livre voulait aborder trop de thèmes et que, du coup, on finissait par s'y perdre et par n'en creuser aucun réellement ! Je ne sais pas comment vous l'expliquer précisément : tous ces thèmes abordés ont provoqué chez moi une sorte d'étouffement, en même temps qu'ils m'égaraient… C'était trop pour moi !

Autre point assez négatif pour moi, c'est la présence de nombreux personnages, qui sont juste esquissés, et dont on ne sait finalement quasiment rien. Certes, l'histoire est centrée sur Shayna mais j'aurais bien aimé, par exemple, en savoir plus sur Lili-Rose – sa mère – qui a l'air d'être un personnage abîmé par la vie. Mais je reste sur ma faim, on n'a pas assez de matière pour la découvrir ! Dommage !

Le constat est sans appel. J'ai lu ce livre sans le lire, j'étais là sans y être. Pas le bon moment, pas le bon public. Ce roman est plein de qualités c'est indéniable, il aborde des sujets complexes et tabous, il est écrit de façon très poétique et les mots sont puissants et donnent naissance à une ambiance remplie de colère et de haine. Mais pour moi, la magie n'a pas opéré.
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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critiques presse (3)
LaPresse
12 avril 2021
Beaucoup de colère émane de ce nouveau roman de Nancy Huston.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaLibreBelgique
29 mars 2021
Dans son nouveau roman, "Arbre de l'oubli", Nancy Huston ouvre des débats complexes et actuels autour d’une histoire simple.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Elle
04 mars 2021
" Il ne s'agit plus de dire, mon maître. Il ne s'agit plus que de hurler. " Nancy Huston ouvre ce roman de bruits et de fureur par ces mots de Romain Gary.
Lire la critique sur le site : Elle
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Toute l’histoire du bronzage est une telle arnaque, Shayna ! Tu as sûrement remarqué que les milliards de Marrons dans le monde ne passent pas de longues heures à se prélasser sur les plages, hein ? Il n’y a que les Beiges pour faire des choses pareilles. Mais en fait c’est un phénomène très récent, ça n’existe que depuis quelques décennies. Pendant des siècles, au contraire, l’Occident a chanté les louanges de la peau d’albâtre. Alors que Joseph, Marie et Jésus étaient évidemment des Palestiniens basanés, tous les artistes de la Renaissance ont choisi de les peindre en pâle. Blancheur rimait avec pureté, ailes d’ange – surtout chez les femmes, dont les robes, jupons et autres mouchoirs en dentelle se devaient d’être aussi blancs que leur âme –, il suffit de penser à Othello et Desdémone, n’est-ce pas ? Les mêmes métaphores ont fleuri tout au long de l’époque des Lumières, jusqu’au romantisme XIXe y compris : Goethe, Byron, Tennyson, Longfellow, Shelley, toute la clique ! Et pourquoi ? Eh bien, c’est simple : un teint foncé était associé aux paysans qui trimaient du matin au soir sous le soleil, c’est-à-dire à la pauvreté, alors que la peau claire dénotait une existence indolente et casanière c’est-à-dire la richesse. Mais ensuite débarque la révolution industrielle et brusquement ça s’inverse : au lieu d’être des paysans tannés, les classes inférieures sont des travailleurs blêmes, maladifs et rachitiques, enfermés seize heures par jour dans les mines et les usines. Du coup, pour se distinguer, les classes supérieures ne doivent plus s’éclaircir la peau mais au contraire se la foncer ! Et alors que leur peau avait blanchi à force de vivre pendant des millénaires dans des climats froids, ils décident de lui infliger de force une teinte brun or sensuelle en l’exposant au soleil ! C’est apparemment Coco Chanel qui a lancé la mode dans les années 1920, et ça s’est étendu comme un feu de brousse pour gagner les classes aisées partout en Occident. À partir de là, le fait d’avoir la peau marron (tout en restant officiellement beige, naturellement) vous désignait comme riche, capable de dépenser des sommes faramineuses pour traîner sur des plages tropicales ou dans des instituts de bronzage. Naturellement, ce brunissement acharné de leur peau ne rendait pas les gens moins racistes – ne les empêchait pas, par exemple, de voter pour que leurs précieux fils beiges soient exemptés du service militaire, ou contre les cars scolaires censés transporter les enfants marrons vers les quartiers beiges… 
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Chaque mot de chaque publicité est poésie pour Lili Rose. Elle aime même à lire les prix, invariablement sacrifiés (seulement 12,99 $ au lieu de 19,99 $ !). Les manteaux de fourrure coûtent des centaines de dollars ; leur inaccessibilité fait partie de leur beauté. Elle raffole des images de manteaux de vison, pulls en cachemire, foulards en soie. En tournant les pages de papier glacé, elle frotte sa joue contre l’idée de cette douceur. Le mot chaud de vison la ravit au plus haut point, tout comme le mot lisse de cachemire et le mot suave de soie. Jamais un être humain n’a touché Lili Rose de façon aussi chaleureuse que le mot cachemire. Lanvin, Chanel : associations françaises d’élégance et de chic. Tout ce qui est chic est français, y compris le mot chic. 
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Adam a le droit de nommer les animaux, les animaux n’ont le droit de nommer personne, les Beiges ont le droit de nommer les Marrons…
Les Marrons, interjecte Felisa, avaient le droit de nommer leurs enfants, mais seulement de façon provisoire. Chaque fois que l’enfant changeait de propriétaire il recevait un nouveau nom. D’où Malcolm X, bien sûr. 
Les femmes elles aussi […] devraient toutes s’appeler X. Jusqu’à tout récemment, elles aussi devaient changer de nom en changeant de propriétaire. À la naissance elles portaient le nom de leur père, plus tard celui de leur mari. 
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Jamais il n’a rencontré une femme comme celle-ci : une femme qui, rien que pour s’amuser, est prête à copuler avec un parfait inconnu, sans promesse de deuxième rencontre, sans déclaration de respect, sans certificat de bonne santé, sans engagement d’aucune sorte, sans culpabilité, sans amour… bref, sans rien.
Et donc… eh bien… rien. 
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... un million de fois par an des touristes mâles en provenance du Canada (ou d’Europe ou d’Asie mais surtout du Canada) glissent quelques pesos dans la main de gamins cubains des deux sexes pour avoir le droit de pomper leur semence dans leur corps affamé. 
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Vidéo de Nancy Huston
Elle s'appelle Francia après s'être appelée Ruben, là-bas, dans son pays, en Colombie. Devenue femme, Francia est prostituée au bois de Boulogne. Dans son nouveau roman tout en justesse et en sensibilité, à travers ce personnage, Nancy Huston nous raconte le quotidien de la prostitution, entre larmes et espoirs.
Retrouvez l'émission intégrale sur WebTvCulture
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