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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le premier texte, ARIA, prend des allures d'angoisse du gardien de but au moment du penalty. Une concertiste s'interroge sur sa capacité à respecter (en 96 minutes) le tempo d'une oeuvre écrite il y a deux siècles par "un monsieur qui portait une perruque poudrée" et de la capacité du public à la comprendre, à l'apprécier, à la ressentir conformément à ce qu'elle l'exécutante sous "la contrainte de performance" et le "vieux monsieur" en ont imaginé...
La comparaison entre l'interprète de conférence choisissant ses mots, son vocabulaire, le ton, le phrasé, et la concertiste est juste. Les mots et les notes pénètrent par l'oreille et dans le premier cas sont filtrés par le cerveau.
"Mais une note de musique, ça ne veut rien dire. Une note plus haute ?Une note plus basse ?(...) Un peu de rythme ? Une reprise ? Ça va, vous sentez les larmes venir ?"
Autour de ce thème, les trente variations et les deux ARIA de Nancy Huston interrogent la composition musicale, sa transposition au XXème siècle, sa signification sociale, "musique classique musique de classe" dit Manuel dans le texte XXVIII, "j'écris jamais avec un clavier. J'écris avec l'infini" affirme Jules Serino...
Chaque texte est l'occasion d'explorer une dimension de ce qui fait notre rapport à la culture, à la création, toujours avec la même distance qu'est supposé avoir le concertiste lorsqu'il exécute une oeuvre en se demandant pourquoi et pour qui il le fait, pour lui, pour honorer le compositeur, pour le public, pour rien, pour la gloire ?
Nancy Huston propose plusieurs niveaux de réponse pour susciter notre propre interrogation : pourquoi ?
De l'étudiante qui se lève chaque matin à six heures pour faire ses gammes au concertiste chevronné qui s'interroge sur l'authentique, au journaliste désabusé interrogeant les rigueurs de la performance des musiciens, aux amants qui se séparent tout doucement sans faire de bruit, tout incite à rejoindre et à faire notre les variations de Nancy Huston...
Admirable !
Lien : https://camalonga.wordpress...
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Quand le moral ne va pas trés fort , Nancy Huston invite pour un voyage assez incroyable élaboré sur les bases de cette oeuvre magistrale de la musique classique . Et le résultat c'est une oeuvre magnifique , qui prend le lecteur dans ces filets pour un voyage que l'on oubliera pas .... La maestria de l'écriture , l'habileté scénaristique , tout cela et plus encore , autant de qualités dans un livre magique qui fait du bien . En complément on à envie de mettre en fond le cd de cette piéce majeure de la musique classique , et au final on est pas loin du bonheur . Un trés grand livre à découvrir !
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Une jeune femme invite ses proches à l'écouter jouer les Variations Goldberg, de Bach, au clavecin. 30 variations, 30 chapitres, 30 invités tour à tour narrateurs. On perce les pensées et les émotions de chacun. Au fil des pages se tisse un ensemble cohérent, une histoire collective émerge au travers des histoires individuelles.
Un style dense, poétique, sensible, au service d'une construction littéraire originale.
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"Tous, ils écoutent à leur façon et moi aussi et toi aussi. le malaise ne provient pas des Variations mais des vies. En rassemblant ces vies, ce sont elles que tu as choisi de mettre en scène autant que la musique Seulement, chacune d'elles est aussi une facette de ta vie à toi, ou de la mienne, et la charge en est obligatoirement lourde." Par cette phrase qui résume le roman Nancy Huston annonce la couleur de son texte : analyser le coeur humain à travers un coup d'oeil très sûr et un style" rabot", qui émonde tout ce qui n'est pas essentiel et donne au caractère des personnages sa forme définitive. Quelques répétitions voulues enfoncent l'idée comme un clou ou bien esquissent des retours en arrière, mouvements d'une pensée (celle du personnage) qui se cherche et se modifie au fur et à mesure du concert. Mais la plupart du temps les phrases sont courtes, brèves comme des volées de flèches avec des mots qui font mouche. J'ai beaucoup aimé ce premier roman d'une grande dame de la littérature, d'autant plus que je m'y suis retrouvée à plusieurs reprises, bien jouer du piano étant sans aucun doute aussi difficile que de bien vivre !
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Je sais pourquoi ce concert. Pour obliger les gens à se taire. (Nancy Huston)

Et avant que la lumière n'entre et ne s'approprie la pièce, laisser couler sur ma peau la musique de Bach, plus précisément les Variations Goldberg, interprétées par Glenn Gould, version 1981. Et me laisser porter par ces variations, qui sont autant d'histoires. Et laisser chacune d'elles me raconter ce qu'elle a à raconter.

Et aller chercher dans la bibliothèque le magnifique roman de Nancy Huston. Celui où une claveciniste réunit le premier soir d'été trente personnes, afin d'interpréter pour eux les trente variations. Et chacune des pièces dédiée à l'un des invités sans qu'il ne s'en doute. Pour que se fasse enfin le silence. Pour qu'enfin ils écoutent, plus loin que les notes, leur propre musique, celle qui bat en eux. Et pour que ces intellectuels, ces spécialistes de musique ou de littérature, mettent de côté durant 96 minutes leurs connaissances et leur savoir.

Et tandis que la musique prend possession de la salle, Nancy Huston, durant chacune des variations, regarde vivre l'un des trente invités, un à un, entre dans leur tête, les raconte. Là où la musicienne interprète les variations, l'écrivaine les transpose. Magnifique jeu d'adresse.

Et ce matin, tandis que littérature et musique font corps, la vie est ce qu'elle doit être: plaisir.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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« Les variations Goldberg » est le premier roman de Nancy Huston écrit directement en français, langue parfaitement maîtrisée par l'auteure.

Elle a mis sa narration au diapason de l'oeuvre de Bach, chaque variation donnant la parole à un des personnages du roman.



Un soir d'été, Liliane Kulainn, jeune virtuose, pianiste et claveciniste, invite un cercle d'amis pour un concert de musique de chambre où elle jouera les Variations Goldberg créées par Bach pour tenter de vaincre les insomnies du comte Hermann Carl von Keyserlingk , riche mécène.

Chaque variation est l'occasion pour Nancy Huston d'entrer dans les pensées intimes des personnages, avec délicatesse et finesse.

Liliane réussit-elle la gageure de faire frémir chaque auditeur chacun à un diapason différent ? Elle doit d'abord maîtriser ses peurs que l'on suit au rythme de la danse des doigts sur le clavier.

Chacun est touché, selon sa sensibilité, par un morceau de musique et laisse divaguer sa pensée, son introspection pour se découvrir lentement devant le lecteur.

Certains se demandent ce qu'ils font là, si c'est bien leur place, d'autres s'évertuent à traquer les défauts de leurs voisins ou ceux de la concertiste. On imagine la pièce aménagée pour la prestation, les fenêtres ouvertes sur le monde nocturne de la ville, les intrusions sonores des voitures, des passants, ce qui rend encore plus vivant le concert privé. L'art et la vie se répondent avec harmonie quoique peut en penser un des invités.



Les retours sur soi sont légion : regrets, souvenirs heureux, rage de vivre et rage d'être, souffrances vécues lors de l'apprentissage de l'instrument de musique, éducation sentimentale, fringale de nouveautés et des beautés du monde, perfidies et admirations … sentiments humains déroulés avec une justesse de ton par le style enlevé de Nancy Huston. La magie opère et m'a emportée au gré des Variations qui furent une bande son des plus agréables.



« Les Variations Goldberg » une romance, ainsi le qualifie l'auteure, qui apporte de la douceur dans un monde qui en a grandement besoin. Une romance dont la lecture fait un bien immense quand on se laisse bercer par les mots si bien choisis par Nancy Huston pour peindre la nature humaine avec tendresse et sans complaisance.

Trente Variations pour trente amis, pour trente perceptions uniques et trente portraits intimes.

Et dire que ce magnifique roman attendait depuis six ans sur une étagère de la bibliothèque que je m'en empare et que je m'y plonge avec délice.
Lien : https://chatperlipopette.blo..
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Une petite variation sur un air de piano , une musicienne reçoit chez elle pour un récital de Bach différents invités ( élève, amis,critiques…) ; chacun le temps que dure cette mélodie se perd dans ses pensées quelques qu'elles soient , un moment de littérature très agréable que ce premier roman de Nancy Huston
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Le talent de Nancy Huston tient autant dans les sentiments que dans les formes d'écriture qu'elle varie de livre en livre. On ne s'ennui jamais et on a matière à réflexion. On n'ouble jamais un livre de nancy Huston. Ils sont tous aussi bons
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