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sur 16165 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que de notre point de vue ce monde est une horreur sans nom : pas de libre-arbitre, pas de liberté individuelle. Les enfants ne naissent plus, ils mûrissent en bocaux et ils sont conditionnés dès le début de leur vie pour être destinés à une classe sociale et à une tâche spécifique.

Mais ce qu'ils ne connaissent pas, peut-il leur manquer ? Non, le conditionnement et le culte d'une personnalité sont là pour que ça n'arrive pas ! Quelques ratés de nourrissement (comme une ruche) alliés à un désir d'individualité mènent à des situations extra-ordinaires mais qui seront vite gommées, oubliées pour ne préserver que la stabilité !

L'histoire et l'écriture ont bien affronté le passage du temps et ce pourrait être un roman contemporain ; réquisitoire contre la pensée universelle et la science qui façonne pour ne profiter qu'aux plus puissants !

Nous n'en sommes pas si loin en fait, les cultures et les sociétés sont nivelées par le bas, les classes dirigeantes creusant de plus en plus le fossé ! Encore un peu de génétique, de manipulation de masses, de conditionnement intellectuel et ça sera tel que l'a écrit Aldous Huxley.

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Huxley était un visionnaire quand il décrivait le clonage, les bébés- éprouvettes, la mondialisation, et le bonheur obligatoire mais surtout artificiel.
Des embryons dus à des manipulations génétiques seront soit de la main d'oeuvre soit de l'élite mais la maladie ne doit pas interférer le processus et donc on inocule des virus.
Ces bébés sont éduqués par hypnopédie ; c'est à dire en les hypnotisant durant leur sommeil. La terre entière est droguée par le "soma" euphorisant mais quand le bonheur est programmé est-ce réjouissant? Heureusement Bernard Marx est une erreur de laboratoire et sa conscience va se réveiller pour aboutir à une révolte en compagnie de John, un Sauvage élevé dans une réserve primitive.

Quand l'eugénisme de masse est la base d'une civilisation il faut s'alerter et réagir. Pas sûr que l'être humain ne va pas vers un non futur quand on voit les connaissances scientifiques se développer et tordre le nez à la Nature.
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Dès les premières pages, on plonge au coeur d'une usine d'incubation et de conditionnement. Mais qu'est-ce donc ? le lieu où tout être humain est créé, classifié et formaté. L'endroit où tout commence mais où rien ne naît. En effet, les humains n'ont plus aucun géniteurs puisqu'ils ne sont plus vivipares, ni réellement uniques ; ils appartiennent désormais à une nouvelle civilisation, celle de « l'ère Ford ».

(...)

Étonnement, j'ai été un peu déçue de cette oeuvre. Je n'avais pas envisagé l'intervention d'un personnage tel que John Sauvage. Mes attentes étaient focalisées sur la construction d'une société cruelle et terrifiante puisque tout être humain serait conditionné dès l'embryogenèse. Or, j'ai été confrontée à une société plus nuancée. Cette société n'est pas foncièrement mauvaise : elle a pour socle la « bienveillance pour tous » ; le but de cette société est la création d'une civilisation paisible et sans violence. L'expression « un mal pour un bien » prend tout son sens et est à l'origine de ma déception. Je m'attendais à un empire malveillant, non à une dénonciation de nos propres faux-semblants.

Critique complète sur mon blog.
Lien : https://lombrederrierelesmot..
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J'ai aimé cette lecture qui interroge sur la question du bonheur et de la recherche d'une société idéale, un monde où tout serait organisé, planifié et où chacun serait catalogué, formaté pour vivre une vie sans choix, sans libre arbitre. Ça m'a fait penser au film Matrix bizarrement et j'ai trouvé que ce roman était très "actuel" bien qu'écrit il y a fort longtemps.
Lien : https://souvenirsdelecture.f..
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Jusqu'où sommes nous prêts à aller dans notre quête du bonheur et du confort ? C'est une question qu'on se pose sans cesse pendant cette lecture, et ma réponse est : clairement pas jusque là !

C'est un livre très intéressant, qui nous amène à une vraie réflexion sur l'humanité. La conclusion est assez dure : livre à ne pas mettre entre des mains trop sensibles !
Les faits sont décrits avec une grande rigueur. Les procédés scientifiques très détaillés, la psychologie et philosophie de vie également.
Ce n'est pas vraiment un livre pour se "détendre", et l'histoire n'est pas très élaborée, elle sert principalement à nous guider et nous faire découvrir ce futur "civilisé".

Malgré tout, je ne regrette absolument pas ma lecture, c'était vraiment intéressant. Il ne faut pas se sentir déprimé par ce futur alternatif mais plutôt en sortir grandi ! :)
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C'est fou comme les vieux titres de science-fiction me font un effet de poussière neuve.
Poussière parce qu'ils ont souvent une conception du monde qui correspond à leur époque et qu'ils n'ont pu imaginer toutes les avancées technologiques que nous avons vécu (Internet, l'hyperconnectivité, l'hypercommunication, etc.). Neuve parce qu'ils ont imaginé des choses qui n'existent pas (encore). Dans le Meilleur des Mondes, c'est la répartition de la population en catégories, c'est la procréation en batterie, c'est le tabou du vivipare, c'est l'infantilisation de la population et sa régression émotionnelle. Des choses encore inconcevables à notre niveau de technologie.
Mais ils ne connaissent pas les réseaux sociaux.
Dans quel monde vit-on ?

C'est en l'an 632 de Notre Ford que commence l'histoire. Suite à la Guerre de Neuf Ans, l'organisation mondiale telle qu'on la connaît s'est écroulée et reformée autour de l'État mondial. Plus de nations, donc plus de racisme et plus de préjugés. Plus de présidents non plus, seulement des Administrateurs. le but est de permettre aux citoyens d'avoir une vie sereine, dépourvue de préoccupations. Mais comment assurer cela ? En les classant en cinq catégories (Alpha, Bêta, Gamma, Delta et Epsilon) et en veillant à ce que chacun accède à la place qui lui correspond le mieux.
Et pour s'assurer de cela, il faut contrôler les aspirations de chacun – vive le conditionnement !
Mais parfois, il y a des ratés. Bernard Marx est un Alpha plus. le développement de son foetus n'a pas été enrayé, mais il a beau être intelligent et compétent, il aurait dû être beaucoup plus grand et beau. Or, il fait la taille d'un Gamma et n'a presque pas de charisme. du fait de son apparence ratée, il se sent en décalage avec ses contemporains. Difficile pour lui de trouver une partenaire sexuelle ou des amis sincères – hormis Helmholtz.
C'est suite à une tentative de séduction ratée qu'il va échouer dans une réserve de sauvages, seul avec Lenina – une jeune Bêta qui l'attire. En faisant la rencontre du peuple primitif qui pratique encore la viviparité – beurk alors ! – ils y découvrent un jeune homme issu de leur civilisation : John.
John est pur, innocent. Il ne connaît que peu de choses du monde, n'a pu lire que les oeuvres de Shakespeare, et est avide de découvertes. Peu intégré dans son peuple d'adoption, il décide de laisser sa vie de côté et de suivre Bernard et Lenina – pour qui il a un faible – lorsqu'une équipe de secours viendra les chercher.
Son arrivée dans la modernité est l'événement qui permettra à Bernard Marx de compenser son apparence chétive : John fera la une des journaux et Bernard l'emmènera faire le tour de la haute société, profitant de son immense succès comme d'une béquille de secours. Tour qui désabusera profondément le jeune sauvage, et lui fera remettre en question tout le bien-fondé de cette société décadente.
La décadence, c'est le mot : c'est ce que dénonce l'auteur à travers les pratiques sexuelles décomplexées (enseignée aux enfants, contraires à notre nature humaine, comme le sous-entend l'auteur), le tabou de l'amour, du couple et surtout – grands dieux – de la viviparité ! À travers ce roman, il m'a semblé que l'auteur cristallisait les angoisses de son époque : la peur des naissances contrôlées, de l'eugénisme, d'une sexualité débridée…
Et John, propulsé dans cet univers-là, le rejette instinctivement. Il est le « bon sauvage » que la société n'a pas coupé de sa nature profonde, l'homme pur horrifié des méfaits de la vie moderne.
Comment lire ce livre sans penser à la décadence de Rome ?
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La lecture de cette dystopie m'a profondément troublée, dérangée. Aldous Huxley remet ici en cause les fondements du bonheur tel qu'on l'imagine. Je pourrais dire que je préfère vivre la misère et l'abondance, la mort et la naissance, plutôt qu'un bonheur dans l'ignorance. Cependant, comment savoir si mes paroles ne me sont pas dictées par le conditionnement que la société nous a proféré ?
Pour en revenir au livre, l'attitude de John me semble tout à fait compréhensible, que ce soit quand il décide la solitude ou qu'il s'inflige ses propres châtiments. Mais si nous faisons un parallèle avec la vie de certains religieux de notre époque, ne nous considèrent-ils pas comme intellectuellement limités et dépourvus de clairvoyance, comme pense si justement John des êtres qui l'entourent ?
Quant à la mise en avant des pratiques sexuelles, il me semble étrange de considérer cela comme un acte banal, de la vie de tous les jours, presque bestial, alors que d'un autre côté sa fonction première, la reproduction, n'est pas permise.
En conclusion, un livre étonnamment philosophique sous ses allures poétiques, quoique les mots deShakespeare soient très appréciable dans le récit.
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Lu a l'age de treize ans lors d'unelecture libre pour la classe, je ne sais véritablement ce que j'en avait compris, bien que?
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Un roman de SF (bientôt centenaire) décrivant une société « parfaite », pacifiée, centrée sur la consommation et l'équilibre. Une « humanité » de laquelle ont dû être retirées la souffrance, la passion, la maladie et la vieillesse au profit de l'insouciance, de l'immédiateté et de la production. Un « sauvage » issu d'une contrée non colonisée par cette société va se retrouver plongé dans cet univers et questionner les différents modes de vie.
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Anticipation ? Science-fiction ? Parodie ?

Ce "meilleur des mondes" est celui d'un futur où l'homme est fabriqué de façon industrielle à partir de savantes manipulations génétiques. Ainsi, chaque individu est conditionné afin d'appartenir à une caste bien déterminée, programmé pour accomplir certaines tâches, et surtout se satisfaire de son sort, n'éprouver aucun élan vindicatif. La main d'oeuvre étant ainsi conçue en fonction des besoins, le chômage a disparu.
Tout lien affectif ou familial a été banni, la notion même de parents étant devenue taboue. La religion, l'art, la culture, le goût de la nature, faisant appel à la sensibilité et n'ayant aucune utilité commerciale, ont été éliminés également. Seul est établi comme valeur reconnue le génie de Ford, fondateur de cette nouvelle ère (référence à Henry Ford, père de la taylorisation, qui a permis la production en masse d'un grand nombre de véhicules, principe appliqué ici aux êtres humains).
Les besoins matériels sont, eux, satisfaits immédiatement, et les relations sexuelles, encouragées dès le plus jeune âge, pratiquées avec de multiples partenaires, ne le sont jamais dans le but de procréer.
Les avancées scientifiques ont permis d'éradiquer les maladies, la vieillesse et la laideur.

Un monde parfait, donc ?
Pas pour Bernard Marx, en tout cas, qu'un disfonctionnement lors de sa « conception » a rendu plus petit, mais aussi plus sensible et objectif que les autres membres de sa caste, et que cette société qui considère les hommes comme « des morceaux de viande » déprime de plus en plus. Et peut-être pas non plus pour les quelques « sauvages » qui vivent encore comme avant « l'ère Ford », et qui sont désormais parqués dans des réserves visitées par les touristes en quête de curiosités.

Roman écrit avant la seconde guerre mondiale, il est surprenant de voir la portée qu'il peut avoir aujourd'hui encore, et son actualité par rapport à des maux comme le consumérisme grandissant ou l'extension de l'hégémonie du capitalisme. La façon, même, de conditionner les personnes avec la répétition incessante de messages diffusés pendant leur sommeil, n'est pas sans évoquer des slogans publicitaires, et l'uniformisation de la pensée par le biais des médias, qui imposent insidieusement aux masses les mêmes besoins.

A.Huxley met en garde contre l'illusion qui consiste à croire que le progrès scientifique et technologique serait la clé du bonheur. Il nous démontre qu'il ne pourrait l'être qu'à condition que l'homme renie sa nature, son individualité. Et même alors, peut-on parler de bonheur ? Les êtres de ce monde sont fades, sans passion, et on décèle parfois un malaise perçant la surface de leur perfection artificielle, qu'ils étouffent rapidement par l'absorption de substances euphorisantes, distribuées généreusement par les autorités !

Dans quelle mesure ce « meilleur des mondes » s'inspire-t-il du nôtre ? Au lecteur de juger, et de comprendre que l'auteur nous invite à rester vigilants vis-à-vis de toute forme d'aliénation de la liberté individuelle…
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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