Citations sur Les portes de la perception (225)
Sept méditations.
La Grace.
Les grâces sont les dons gratuits de secours octroyés par Dieu à chacun de nous, afin que nous soyons aidés à réaliser notre fin et notre but final, savoir: la connaissance unitive de la réalité divine. [...] Il nous faut accepter, à titre d'hypothèse explicative, que les évènements de notre vie ne sont pas simplement fortuits, mais des épreuves voulues d'intelligence et de caractère, des occasions spécialement ménagées (si elles sont convenablement utilisées) pour le progrès spirituel.[...] pp.130-131.
Cette lumière intérieure […] peut être comparée à l’espace ; elle ne connaît pas de limites ; pourtant elle est toujours là, toujours auprès de nous, elle garde toujours sa sérénité et sa plénitude… On ne peut la saisir, et l’on ne peut s’en défaire ; elle va son propre chemin. On parle, et elle est silencieuse ; on demeure silencieux, et elle parle.
Ce qui se passe quand le libre arbitre collabore avec la grâce pour effectuer la connaissance de la Réalité ne peut être prévu théoriquement, ne peut être préjugé dans le langage d’aucun système de théologie ou de philosophie, et l’on ne peut s’attendre qu’il se conforme à aucune formule verbale. L’expérience n’est déterminée que par l’expérience. […] Le Buddhisme est l’expérience immédiate, incommunicable à autrui, de la Réalité. Une histoire illustrant un autre danger de la verbalisation, savoir : sa tendance à obliger l’esprit à s’enfoncer dans les ornières de l’habitude, est citée dans le Bâillement du Chat, avec un commentaire de Sokei-an.»
Celui qui voit tous les êtres dans le Moi, et le Moi dans tous les êtres, ne hait personne.
Nous pensons les pensées et ressentons les émotions appropriées à notre milieu fabriqué par l’homme, nous chérissons les folles ambitions qui seules donnent une signification à une maison de fous.
Cet attachement avide à certaines créatures, qui passe trop souvent pour une absence d’égoïsme, et devrait s’appeler, non pas altruisme, mais alter-égoïsme.
Ce qui est vrai des choses éloignées dans l’espace et dans l’avenir est également vrai des choses lointaines dans le passé. Nous devons nous enseigner à ne pas gaspiller notre temps et nos occasions de connaître la réalité, en nous appesantissant sur nos souvenirs. Laissez aux morts le soin d’enfouir leurs morts.
Les passions présentent essentiellement un but, et les pensées, les émotions, les fantaisies qui se rattachent aux passions, ont toujours quelque rapport avec les fins réelles ou imaginaires proposées, ou avec les moyens par lesquels ces fins pourront être atteintes. Il en est tout différemment des distractions. Il est de leur essence d’être incohérentes et sans but.
En approchant de la fin de sa vie, saint Thomas d’Aquin a fait l’expérience de la Contemplation infuse. Par la suite, il refusa de se remettre au travail et de reprendre son livre inachevé. En comparaison de cela, tout ce qu’il avait lu, au sujet de quoi il avait raisonné et écrit […] ne valait pas mieux que de la balle ou de la paille.
Le schizophrène ressemble à un homme sous l’influence permanente de la mescaline, et, en conséquence, incapable d’exclure l’expérience ressentie d’une réalité avec laquelle il n’est pas assez sain pour vivre […] et qui, parce qu’elle ne lui permet jamais de regarder le monde avec des yeux simplement humains, l’effraye au point de lui faire interpréter son étrangeté ininterrompue, sa brûlante intensité de signification, comme étant des manifestations de la méchanceté humaine ou même cosmique […].