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Citations sur Un Ennemi du Peuple (24)

HOVSTAD : Alors, c'est en révolutionnaire que vous vous êtes transformé, monsieur le docteur ?
LE DOCTEUR STOCKMANN : Eh ! grand Dieu, oui, monsieur Hovstad. Je me propose de faire une révolution contre le mensonge qui veut que la majorité détienne le vrai. Quelles sont donc ces vérités autour desquelles la majorité des hommes aime à se rassembler ? Ce sont des vérités si avancées en âge qu'elles sont sur le point de se décomposer. Mais quand une vérité en est là, elle est aussi sur le point de devenir un mensonge, messieurs.

Acte IV.
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LE DOCTEUR STOCKMANN : Chut ! Il ne faut encore en parler à personne, mais j'ai fait une grande découverte.
MADAME STOCKMANN : Encore ?
LE DOCTEUR STOCKMANN : Eh oui ! eh oui ! Écoutez bien ce que je vais vous dire : l'homme le plus fort au monde c'est celui qui est le plus seul.

Acte V.
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ASLAKSEN : Celui qui attaque le gouvernement ne fait, du moins aucune tort à la société. Ces gens-là, voyez-vous, ne se soucient pas de nos attaques. On ne les déloge pas d'où ils sont, tandis que nos autorités locales, on peut les renverser et alors il peut en venir d'autres qui ne comprennent rien aux affaires. Et il peut en résulter un tort irréparable pour les propriétaires immobiliers et pour tout le monde.
HOVSTAD : Et l'autonomie, et l'éducation civique ? Qu'en faites-vous ? Y avez-vous réfléchi ?
ASLAKSEN : Quand un homme a un bien à conserver, il n'a pas le temps de réfléchir à tout, monsieur Hovstad.
HOVSTAD : Dieu me préserve, en ce cas, d'avoir jamais un bien à conserver !

Acte III.
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HOVSTAD : Fort bien, mais au lieu de propos en l'air, il serait amusant de vous entendre dire ce que sont ces vérités sans consistance dont nous vivons.
LE DOCTEUR STOCKMANN : Oh ! je pourrais vous en énumérer toute une masse, de ces objets de rebut. Mais, pour commencer, je m'en tiendrai à […] la doctrine que vous avez héritée de vos aïeux et que vous allez propageant étourdiment de droite et de gauche, la doctrine d'après laquelle le vulgaire, la masse, la foule constituerait l'essence du peuple, serait identique au peuple lui-même, la doctrine qui, à l'homme du commun, à celui qui représente l'ignorance et les infirmités sociales, attribue le même droit de condamner et d'approuver, de régner et de gouverner qu'aux êtres distingués qui composent l'élite intellectuelle.

Acte IV.
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LE DOCTEUR STOCKMANN : Ah ! vraiment ! Les idées que nous nous faisons, nous, les hommes, nous sommes aveugles, pires que des taupes !
HOVSTAD : Que voulez-vous dire, monsieur le docteur ?
LE DOCTEUR STOCKMANN : N'est-ce pas l'opinion générale que nous vivons ici dans un endroit salubre ?
HOVSTAD : Je crois bien.
LE DOCTEUR STOCKMANN : Extraordinairement salubre même, un endroit qu'il faut chaudement recommander aux malades comme aux gens bien portants.
MADAME STOCKMANN : Mais, mon cher Tomas…
LE DOCTEUR STOCKMANN : Aussi l'avons-nous recommandé et célébré de notre mieux. J'ai écrit tant que j'ai pu, articles dans le Messager, brochures…
HOVSTAD : Oui, oui, eh bien ?
LE DOCTEUR STOCKMANN : Cet établissement balnéaire qu'on a appelé la grande artère, le nerf moteur de la cité, et je ne sais quoi encore…
BILLING : « Le cœur palpitant de notre cité », me suis-je permis d'écrire à un moment solennel…
LE DOCTEUR STOCKMANN : C'est vrai. J'oubliais. Eh bien ! savez-vous ce que c'est, en réalité, que ce superbe établissement ainsi glorifié et qui a coûté tant d'argent ? oui, savez-vous ce que c'est ?
HOVSTAD : Voyons ! dites-le-nous.
MADAME STOCKMANN : Oui, dis !
LE DOCTEUR STOCKMANN : L'établissement tout entier est une fosse pestilentielle.
PETRA : Les bains, père !
MADAME STOCKMANN : Nos bains !
HOVSTAD : Monsieur le docteur...
BILLING : C'est incroyable !
LE DOCTEUR STOCKMANN : Tout l'établissement n'est qu'un réservoir à peste, vous dis-je. Dangereux au plus haut degré pour la santé publique ! Toutes les immondices de Mølledalen, toutes ces puanteurs qui descendent de là-haut infectent l'eau des conduites qui mènent au réservoir. Et ces maudites ordures distillent ensuite leur poison jusqu'à la plage…
HOVSTAD : Jusqu'aux bains de mer ?
LE DOCTEUR STOCKMANN : Précisément.
HOVSTAD : Et comment avez-vous pu vous convaincre de tout cela, monsieur le docteur ?
LE DOCTEUR STOCKMANN : J'ai fait des recherches aussi consciencieuses que possible. Oh ! il y a longtemps que je soupçonnais quelque chose. La saison dernière, il y a eu des cas étranges parmi les baigneurs — des cas de typhus et de dysenterie.
MADAME STOCKMANN : Oui, c'est vrai.
LE DOCTEUR STOCKMANN : Nous pensions alors que c'étaient les curistes qui avaient apporté l'infection. Mais plus tard — cet hiver — il m'est venu d'autres idées. Je me suis mis alors à examiner l'eau, aussi bien que faire se pouvait.

Acte I.
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LE JUGE : As-tu l'intention de communiquer ce mémoire à la direction de l'établissement, comme une sorte de document officiel ?
LE DOCTEUR STOCKMANN : Certainement. Il faut agir, et vite.
LE JUGE : Comme toujours, tu emploies dans ton mémoire des termes violents. Tu dis, entre autres, que ce que nous offrons à nos hôtes, c'est du poison à jet continu.
LE DOCTEUR STOCKMANN : Voyons, Peter, n'est-ce pas vrai ? Pense donc ! de l'eau empoisonnée qu'ils boivent et dans laquelle ils se baignent ! Et cela à de pauvres malades qui viennent à nous avec confiance et nous paient des fortunes pour recouvrer leur santé !

Acte II.
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LE JUGE : Tu as un penchant inné à ne faire que ce qu'il te plaît. Et, dans une société bien organisée, c'est là également une chose inadmissible. Le particulier doit y être, coûte que coûte, subordonné au général ou, pour mieux dire, aux autorités appelées à veiller au bien général.

Acte I.
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DOCTEUR STOCKMANN: On ne devrait jamais mettre son meilleur pantalon quand on se bat pour la liberté et la vérité.

Acte V.
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DOCTEUR STOCKMANN: La majorité n’a jamais le droit, vous dis-je! C’est là un de ces mensonges sociaux contre lesquels un homme libre et qui pense doit se révolter. [...] Les imbéciles forment une majorité écrasante sur cette terre. Mais, par tous les diables, il serait parfaitement injuste que les imbéciles règnent sur les intelligents. [...] La majorité a le pouvoir - hélas - mais elle n’a pas raison. C’est moi qui ai raison, moi et quelques autres hommes isolés. La minorité a toujours raison.

Acte IV.
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Stockmann – Katrine… sais-tu ce que j’ai derrière moi ?
Madame Stockmann – Derrière toi ? Non ; qu’as-tu donc derrière toi ?
Stockmann – La majorité compacte.
Madame Stockmann – Vraiment. Est-ce que c’est bon pour toi, Tomas ?
Stockmann – Je crois bien, que c’est bon ! (il se frotte les mains en se promenant de long en large.) Mon Dieu, quel plaisir de se trouver en fraternelle communion d’esprit avec ses concitoyens !
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