AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 434 notes
5
33 avis
4
47 avis
3
18 avis
2
5 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Quel enchantement, ce livre! Comme il fait du bien, en cette période anxiogène! J'avais déjà beaucoup apprécié " 20 ans avec mon chat", le plaisir a été encore intense cette fois.

La première de couverture, de toute beauté, ouvre sur ce que l'on pourrait appeler un journal de bord. Dans le calendrier traditionnel japonais, les périodes sont de quinze jours, d'où les vingt-quatre saisons du titre. Et c'est sur une péninsule où elle possède depuis quelques années une cabane que la narratrice, habitant à Tôkyô, se retrouve, comme elle le fait régulièrement.

Mais cette fois, elle y restera longtemps. Elle se sent vieillissante, vient de perdre une amie chère, et éprouve le besoin de se ressourcer dans la nature. Nous l'accompagnons avec émotion et ravissement dans ses promenades, ses pensées, ses relations chaleureuses avec ses voisins.

La forêt envoûtante, l'élaboration du miel, les préparations culinaires pour nous souvent surprenantes avec les produits de la nature, le lien fort avec son chat, les souvenirs qui affluent, la tendresse qu'elle offre à sa mère, qui vient admirer en juin les lucioles, tout m'a parlé, tout m'a émue.

Une bulle de sérénité, une vision contemplative du monde, des images douces au coeur, une nostalgie lancinante aussi, cela vous semble attirant? Alors, lisez ce roman!





Commenter  J’apprécie          6019
Se couper de l'ébullition auditive et visuelle de la ville, de la luminosité artificielle permanente de Tokyo, voilà le souhait de la narratrice de ce roman. Elle décide de se réfugier dans la maison qu'elle a fait construire pour ses vacances, située sur une péninsule entre océan et forêt. Trouvant le temps des vacances trop court et restrictif, elle y restera cette fois près d'un an. Depuis son installation à Tokyo, la certitude de continuer à y vivre, entre sorties et boutiques offertes par la métropole carnivore, n'avait pas encore été mise en doute jusqu'au tournant d'une nouvelle décennie. À quel choix aboutira cette parenthèse ?

Dans ce paysage naturel sur lequel la trace de l'homme se limite aux poteaux électriques, elle va savourer les émotions que chacun de ses sens en éveil lui apporteront.
Dans ce décor hérissé de falaises blanches déchiquetées par la mer et le vent, elle parcourt les plages, écoute et respire la mer. Elle sent sous ses pieds les ères successives à l'origine des strates géologiques de ce sol qu'elle foule chaque jour. Entre forêt, terrains marécageux et terres en friche où bambous, roseaux et carex s'égaillent dans l'humidité des lieux, la beauté saisissante de cet environnement la traverse paisiblement.
Elle va tendre l'oreille pour tenter de capter les petits bruits nocturnes venant de la mer. Sont-ils dus à de discrets déplacements frôlant le rivage ? Un défilé de crabes ou de tortues ? Ou plus fantaisiste dans la tête de notre narratrice, d'huîtres imaginaires dotées de minuscules pattes ?
Avant l'arrivée imminente du petit matin, les oiseaux poussent leur premier chant dans la forêt voisine et précèdent les rencontres avec les différents végétaux qu'elle croise chaque matin sur le chemin en pente menant à la mer. On s'arrête à ses côtés pour capter un rayon de soleil sur un massif d'azalées qui offrent leur doux sourire à un petit coin de forêt ou pour accrocher le jaune éclatant des iris tapissant le marais.

Alors qu'elle s'arrêtait peut-être en surface au cours de ses brefs séjours, cette fois-ci, c'est en pleine conscience, en profondeur, qu'elle arpente ce petit bout de terre. La nature comme les gens, ses proches comme ses voisins, auront toute son attention.
Une visite de sa mère. Cette dernière allongera son séjour pour admirer la lumière féérique des lucioles tout en s'essayant aux haïkus.
L'intérêt pour ses voisins, essentiellement des retraités aux vies tranquilles, s'aiguise. D'eux, elle remplira sa marmite de pousses de bambous offertes, admirera le jaune doré du miel fraîchement mis en pot et visualisera le travail des abeilles dans les ruches bourdonnantes.
Au fil de cette lecture contemplative, on sent croître chez notre narratrice, et par ricochet chez le lecteur attentif, un attachement profond à cette péninsule.

Prêter l'oreille, respirer, contempler, suivre le calendrier à l'ancienne rythmé par les cycles lunaires assimilés à autant de saisons. Elle notera les évènements de chaque tranche saisonnière, les plantes qui pointent leur nez, les récoltes du moment, les graines à semer ou les confitures à mitonner.
De la même manière que les saisons sont fragmentées, elle complètera ses cinq sens trop restrictifs à son goût par d'autres sensations.
Ici, pas de mièvrerie qui conduirait à idéaliser la campagne et à condamner la ville. C'est un roman plutôt objectif, une analyse personnelle dont la narratrice a senti le besoin à ce moment de sa vie.

Ce roman incite à prendre le temps d'aller au fond des choses, de ne pas céder à la course folle qui nous fait juste frôler la surface de ce qui nous entoure et arriver à la fin sur notre faim car rien n'a été approfondi, savouré, contemplé et ressenti à sa juste valeur. Une parenthèse bénéfique et enchanteresse, à lire, à vivre.
Commenter  J’apprécie          464
Quelle merveille !  J'ai ralenti le rythme en lisant ce magnifique roman pour le savourer le plus longtemps possible. 
Une lecture où j'ai ressenti intensément la connexion de la narratrice et de ses voisins avec la nature, une alliée dont on profite des largesses sans en abuser.  Aucun rejet du matérialisme n'est présent, mais une entente harmonieuse entre les richesses prodiguées par la nature et les besoins des humains. 
La narratrice quitte sa vie à Tôkyô et rejoint sa modeste seconde résidence sur une petite péninsule faite de falaises, de marais, de rizières, de forêts, pour vivre au rythme des 24 saisons de l'ancien calendrier japonais : « Ces saisons qui arrivaient tous les quinze jours étaient comme des gares où on montait et descendait.  Telle petite gare montrait soudain son visage quant on sentait le changement de l'air. (…) Avec ce système, on sait tout de suite quand telle ou telle plante fait son apparition ». 
C'est un roman empli de poésie et de simplicité.  J'ai suivi la narratrice avec bonheur dans ses pérégrinations sur son petit coin de paradis.  Elle n'est pas isolée, sa maison se trouve dans un hameau où vivent de manière permanente ou par intermittence, des voisins bienveillants, paisibles, amicaux, mais non envahissants. 
Cette « retraite » sera pour elle un beau moment d'introspection, de méditation, de repos, de convivialité, d'exploration de la faune et la flore.   
Je n'ai pas voulu interrompre souvent la lecture pour consulter sur internet les noms des plantes, fleurs, légumes, plats et bestioles qui m'étaient inconnus mais ce n'était pas grave car j'imaginais aisément le tableau somptueux que l'autrice nous décrivait. 
La lecture est agrémentée d'épisodes, d'anecdotes qu'a vécu la narratrice au long de sa vie, ce qui ajoute une petite note rythmique au roman sans en altérer la douce et bienfaisante nonchalance.  
A ne pas manquer pour les amateurs de littérature japonaise et les amoureux de la nature !  
Commenter  J’apprécie          252
Une femme de Tokyo décide de passer douze mois à sa petite maison à la campagne, près de la mer. Elle vivra les vingt-quatre saisons d'une année japonaise.

Merveilleuse invitation à l'intimité, la simplicité, la beauté de la nature qui nous entoure. Nos cinq sens sont tour à tour sollicités afin que nous puissions aussi participer aux petites découvertes. Ce livre nous convie à prendre son temps, à s'émerveiller des choses simples qui font partie de la vie. Magnifique roman ! Pour les contemplatifs …
Commenter  J’apprécie          230
"Tant que la vie continue 
Il me sera donné d'entendre
Le bruit mélancolique qui s'écoule dans le lavabo."
Kaneko Mitsuaru 

Quelle belle et profonde lecture !
Ce n'est pas un livre feel-good, ni un nature writing déroulant la description potentielle des 24 saisons, la nature est évidemment le sujet dominant mais Inaba Mayumi nous livre une réflexion intense, et personnelle, profonde et non-figée sur l'existence, sur le temps qui passe et les changements qu'il produit inévitablement, sur les décisions jamais faciles à prendre, sur la féminité, les relations mère-fille, le deuil, la séparation et sur l'accueil de la vieillesse.
Une femme de presque 60 ans quitte sa ville de coeur :  Tôkyo, par période, elle répond à l'appel du Crétacé et du Jurassique, pour rejoindre une petite maison, loin de la pollution, du bruit, des nuits éclairées pour la péninsule de Shima, une région née suite à des soulèvements de l'ecorce terrestre qui avaient entraîné le retrait de la mer.
À l'origine, cette terre était enfouie sous l'océan. 
La péninsule ressemble à un oiseau au long cou, entrain de lisser son plumage. 
Elle se dit envoûtée par cet endroit où tout n'est que falaise. Ces falaises qui ne portent pas l'odeur humaine. Elles lui apprennent le calme.
Quitter quelques jours par période de vacances la vie consumériste lui fait un bien fou. Elle apprend à vivre avec peu, à tisser des liens avec un endroit  avec le voisinage. Elle apprend les secrets du lieu par la bouche de ses habitants, et fait face aux désagréments de vivre loin des villes, apprecie les commodités que lui offre Tokyo lorsqu'elle y revient. 
Elle vit au rythme des 24 saisons qui changent tous les quinze jours. 

Ce récit est sublime et si bien écrit par Mayumi Inaba ( la valse sans fin et 20 ans avec mon chat), tout est perceptible dans ces métaphores, les enchaînements au fil de ses raisonnements, la description des odeurs est si présente que j'ai eu l'impression de respirer moi aussi les parfums de la forêt, des arbres, du miel, des fleurs. L'écriture est fluide et agréable. J'avoue que j'avais peur de m'ennuyer avec ce que je pensais être un nature writing et cela n'a pas été le cas. Je l'ai dévoré en 3 jours… parce que je voulais partir vivre sur la presqu'île. 
Il me reste encore à lire 20 ans avec mon chat. J'ai lu deux de ses livres et ce fût de sacrés expériences. 
Commenter  J’apprécie          222
Une femme, plus toute jeune, nous raconte une année de sa vie passée sur une péninsule de l'archipel nippon.

Elle a fait construire une petite maison et depuis quelques années vient passer de courtes vacances au milieu de la nature. Décidant de se mettre quelques mois en retrait de sa vie à Tokyo, elle s'installe donc dans sa petite maison, cultive des légumes, lutte contre l'herbe envahissante, découvre les nombreux petits chemins, s'émerveille des richesses que lui offre la nature.


Cette "retraite" lui permet également de découvrir le cycle des multiples saisons et leurs changements subtils, la philosophie des autres habitants, leur parcours de vie. Ce livre est rempli de poésie, d'authenticité, de sagesse, de sérénité.
Je l'ai lu avec un très grand plaisir.
Commenter  J’apprécie          211
La péninsule aux 24 saisons est un roman qui nous propose une échappée au coeur de la nature.

Nous suivons la narratrice/l'autrice pendant douze mois, dans un lieu éloigné de Tokyo, au bord de la mer et dans la forêt. Au fil des vingt-quatre mois de l'almanach du jardinier qu'elle feuillette, la narratrice renoue avec son soi intérieur, elle se reconnecte à la nature, découvre certaines particularités de son environnement, s'étonne de petits choses qui ont toujours été présentes mais qui par manque de temps et d'attention devenaient invisibles. Elle prend le temps de nouer des liens avec ses voisins, de composer des haïkus en compagnie de sa mère.

Ce roman nous offre une bulle hors du temps et de la vie citadine, chaque chapitre est un petit émerveillement.
Commenter  J’apprécie          170
On dit souvent que l'on part afin de mieux revenir. Que l'herbe n'est pas spécialement plus verte ailleurs. Et que si nous sommes ici, c'est que nous devons être ici. Mais ici, c'est aussi là-bas et la péninsule aux 24 saisons nous tend les bras.

J'ai été emporté par cette lecture que j'ai trouvé contemplative, fluide et allant vers un retour aux sources où une année durant, la protagoniste de l'histoire s'installer dans une péninsule perdue et tranquille où le temps semble s'être arrêté où du moins continue sa lente avancée vers l'année et les saisons suivantes. Ce que j'ai le plus apprécié dans cette histoire est la conviction de l'héroïne de tout quitter, tout laisser en plan pour se retrouver avec soi même et ainsi faire preuve authenticité fasse à la vie. Il y a un coté survie enclenché ou la lumière et le bruit de Tokyo deviennent des menaces et seule la fuite intestine vers un lieu calme et reculé permettra de savoir ce que l'on veut vraiment. Quitte a foncer dans le tas, autant s'endetter à acheter un marais afin d'être certaine que l'on ne viendra jamais construire dessus. Faire comme les autres, non merci. L'introspection et les pensées profondes de la narratrice apportent du cachet à son tempérament.

Autre point notable est la sensorialité qui se dégage de l'histoire. Être en accord raccord avec les saisons et les éléments de la nature. Être séduite par des falaises. Tomber en amour face à un marais. Éblouie par des lucioles. Planter, jardiner, cultiver, récolter. Tous les sens de la protagoniste sont en éveil et les liens qu'elle tisse avec son voisinage ressemblent à des battements de coeur à l'unisson.

C'est une lecture que je recommande aux personnes contemplatives et celles qui ne savent vraiment rien faire comme tout le monde.
Commenter  J’apprécie          140
Très beau roman, plein de douceur, de saveurs, de senteurs et de couleurs qui nous invite à trouver notre bonheur au coin de notre jardin. La narratrice, à l'approche des 60 ans se retire en effet sur une péninsule où elle possède une petite maison autour de laquelle un jardin est envahi par les herbes qu'elle coupe, avant de déboucher sur un petit bois et sur le sentier qui mène en bord de mer. C'est ce terrain et ses relations avec ses voisins qui fournissent le décor d'une vie rythmée par les saisons et les rencontres d'hommes et de femmes tournés vers la nature et ce qu'elle leur offre. Les lucioles ou le miel, les concombres amers ou les pousses de bambou forment un quotidien où la quiétude l'emporte.
Commenter  J’apprécie          140
Les rêveries d'une promeneuse solitaire, au pays du soleil-levant. Abordant la soixantaine, la narratrice, qui travaille pour une maison d'édition tokyoïte, a décidé de s'installer définitivement dans cette maison isolée qu'elle a fait construire au fin fond de la presqu'île de Shima, maison qu'elle appelle modestement sa "cabane". Elle y passait souvent ses congés, loin des bruits et des lumières de la ville, mais elle éprouve maintenant le besoin d'y vivre en permanence et se contenter de peu pour enfin atteindre la sérénité à laquelle elle aspire. le récit est fait de ses pérégrinations sur des sentiers connus ou inconnus, au fil des saisons qu'elle décline maintenant selon le calendrier traditionnel bâti sur un cycle de vingt-quatre quinzaines. Ses pas l'amènent à connaître plantes et animaux mais aussi des voisins, proches ou lointains, qu'elle n'avait jusque-là jamais eu l'occasion d'aborder. L'ombre de Jean-Jacques Rousseau plane sur ce parcours initiatique, à la découverte de l'enchantement de la nature mais aussi propice au recueillement et au souvenir des êtres chers trop tôt disparus. L'écriture, délicate et empreinte de poésie, laisse parfois furtivement entrer le surnaturel, au fil de la rêverie. Attention toutefois à ne pas suivre aveuglément l'auteure lorsqu'elle évoque de délicieuses recettes à base de bolets des bouviers, ces magnifiques champignons bruns, tout luisants, que l'on trouve en abondance dans les forêts de pins : votre palais d'occidental(e) ne s'en accommodera peut-être pas !
Commenter  J’apprécie          141




Lecteurs (1186) Voir plus



Quiz Voir plus

Les mangas adaptés en anime

"Attrapez-les tous", il s'agit du slogan de :

Bleach
Pokemon
One piece

10 questions
888 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , littérature japonaiseCréer un quiz sur ce livre

{* *}