[…] - Je travaille dans la police.
– Vous ne devez pas beaucoup vous amuser.
– Non. Souvent, ce n’est pas drôle.
[…] Boas s’était immobilisé et avait regardé Erlendur.
– Qu’est-ce que vous me disiez que vous faites dans la police ?
– Je dirige des enquêtes.
– De quel genre ?
– De différentes natures, grand banditisme, meurtres, crimes violents.
– Toute la lie de l’humanité ?
– On peut le dire.
– Et les disparitions ?
– Oui, aussi.
le doigt posé sur la gâchette , il caressait le canon et s'exprimait à voix basse .
Il a expliqué que tout portait à croire qu'elle marchait vers une mort inéluctable .
Il n'avait conservé aucun souvenir particulier de ceux qui avaient pris part aux recherches. Il avait brièvement repris conscience quand ces hommes l'avaient descendu de la lande, aussi transi qu'un glaçon. Il se rappelait ce lait tiède qu'on lui avait fait boire en chemin. Ensuite, il avait à nouveau perdu connaissance et s'était réveillé emmitouflé dans son lit, un médecin à son chevet. Il avait entendu des voix inconnues dans la maison, il savait qu'une chose horrible était arrivée, mais ne parvenait pas à se rappeler laquelle. Puis tout lui était revenu. Sa mère l'avait serré contre sa poitrine en lui disant que son père était sain et sauf, qu'il avait réussi à grand-peine à rentrer à la maison. Les sauveteurs qui continuaient de rechercher son frère étaient certains de bientôt le retrouver. Elle lui avait demandé s'il pouvait leur communiquer des éléments susceptibles de les aider. Il lui avait répondu qu'il se souvenait seulement de cette tempête blanche qui hurlait autour d'eux, cette tempête qui l'avait frappé et plaqué à terre jusqu'à ce qu'il n'est plus la force de se relever.