Dans l'ensemble des enquêtes conduites par son personnage, l'inspecteur Erlendur, «
le lagon noir » constitue le tome 3 de cette saga policière d'
Arnaldur Indridason.
Dans une sorte d'hyperbole temporelle, l'auteur nous convie à la première enquête de son personnage.
Excellent moyen pour lui de traiter un pan d'histoire de son pays que fût l'occupation territoriale des forces armées états-uniennes, via l'OTAN, dans le contexte de la guerre froide.
Arnaldur Indridason nous parle de son pays, encore à l'état brut, qui n'a pas encore reçu l'onction internationale des pays dits civilisés.
Ce roman est également l'occasion de mieux cerner le caractère et les idées qui animent Erlendur. Un homme plutôt solitaire, persévérant, tenace, qui ne lâche rien. A Marseille, on parle d'arapède accrochée au rocher (patelle, coquillage en forme de chapeau chinois), difficile à décrocher, allant même jusqu'à la violence psychologique vis à vis des suspects.
Il enquête aux côtés de Marion, inspectrice chevronnée, sur un meurtre perpétré en territoire colonisé interdit d'accès aux Islandais.
Indépendamment il mène sa propre enquête, en rouvrant une affaire classée pour trouver les ressorts des personnages qui ont agi dans le cadre d'un fait divers.
Arnaldur Indridason nous fait flirter l'espace d'un instant avec un possible roman d'espionnage, mais réussit cependant à nous sortir de ce piège avec la facilité hollywoodienne offerte sur un plateau puisqu'il nous a posé en territoire américain !
L'affaire classée trouvera elle, sa résolution dans un accident de la misère où, encore et toujours, amour et prédation sont mis à l'épreuve de la déraison.
Quelques longueurs, des détails inutiles et des solutions faciles n'empêchent pas
le lagon noir d'être un bon polar. Faisez-en vous des polars !!!!
Trois étoiles
Ancelle, le 15 décembre 2023