J'avoue avoir du mal à lire du théâtre car comme je l'ai déjà dit, je préfère assister à la représentation d'une pièce que de la lire. Et puis pour moi le théâtre est un divertissement, je n'ai pas envie de réfléchir à la signification de telle ou telle réplique. C'est pourquoi lorsque je me lance dans la lecture d'une pièce, je la choisis forcément courte pour que la découverte ne soit pas plombée par l'ennui. Objectif atteint avec celle-ci, seulement 137 pages, quelques répliques amusantes, j'ai aimé les personnages du garde et la reine Marguerite, mais je ne la garderai pas en mémoire à moins de voir la pièce.
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Le fond : dans cette pièce de théâtre au titre évocateur (elle aurait pu s'intituler Pour qui va sonner le glas) la fin est proche pour un roi (de pacotille). le roi va-t-il se résoudre à accepter son funeste sort ou au contraire ne pas voir la réalité en face et supplier de tout son être un bonus ?
La forme : des dialogues succulents, servis par des personnages caricaturaux mais non moins succulents.
Pour conclure, une mise en abime très réussie du mourant et du monde qui l'entoure.
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Ce que je peux donner comme feedback après avoir lu "Le Rois se meurt" d'Ionesco, n'a rien de distinguée par rapport à tous les autres feedbacks. La mort chez Ionesco prend sa part de l'absurdité totalement. La rédaction du scène de théatre reliée directement à l'absurdité du monde, représente ce que chaque personne resentira lorsqu'il sera mis en épreuve. A noter que c'est ma première lecture pour Ionesco et je suis tellement encourgé pour continuer à lire ses scènes de théatre
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Il y a bien longtemps que je n'avais pas relu de pièce de théâtre et ce fut un plaisir,d'autant que le livre appartenait à une étudiante et que j'ai profite de toute ses annotations.
La pièce beaucoup d'entre vous la connaisse c'est le refus de l'homme face à la certitude de sa mort proche, ici ils'agit de l'homme mais cette situation est transposable à loisir
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Je résumerais : Une réflexion sur la mort, une interrogation et une angoisse fondamentale face à l'absurdité possible du monde dans le contexte de la guerre froide.
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Quand l'absurdité de la mort renvoie à l'absurdité de la vie.
On reconnaît bien la façon unique d'Eugène Ionesco dans cette pièce à la fois comique, grinçante et si juste. Au delà du burlesque et de l'absurde, l'auteur se pose en observateur rigoureux du comportement de l'homme et le met en scène face à sa propre mort.
Le roi Bérenger 1er est informé que sa fin est proche. Malgré de nombreux signes (qu'il a préféré ignorer), il ne s'est pas préparé à cette mort, qui s'est peu à peu rapprochée de lui au fil du temps.
Autour du roi, figure centrale, l'auteur place cinq autres personnages, presque tous allégoriques :
- Marguerite, reine et première épouse, représente la raison, le réalisme et l'avenir (qui pour tout être vivant est la mort). Elle est forte, inflexible et prépare le roi à mourir.
- Marie, reine et seconde épouse, représente le coeur et les sens, les plaisirs de la vie, l'insouciance, l'illusion et le passé. Elle soutient le roi dans son fantasme d'immortalité mais n'oppose à Marguerite que des arguments dérisoires et fragiles.
- le médecin, représente le savoir et la science.
- Juliette, la femme de ménage, représente le peuple, le commun des mortels.
- le garde.
Pris au dépourvu par l'annonce de sa mort donc, le roi est envahi par différents sentiments : l'incrédulité, le refus, l'indignation, la révolte, l'impuissance, la peur, l'accablement, la résignation...
Il voit s'écrouler tout son univers, morceau par morceau (au sens propre) en même temps qu'il perd la maîtrise de sa vie. Son pouvoir, son autorité et sa volonté de vivre, comme ses biens terrestres, se désagrègent en même temps que lui.
Tout est donc vain !
Et c'est seul et nu que mourra cet homme, car même le roi ne peut échapper à sa condition humaine.
Avec cet humour noir et lucide qu'on lui connaît, Ionesco a écrit là une comédie vivante (le comble, non?), dont les répliques sont souvent très drôles. Le personnage du roi est parfois ridicule, la plupart du temps pitoyable, mais son désespoir et son angoisse devant la décrépitude et la mort émeuvent, car c'est vers la même inéluctable issue que débouche toute vie.
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