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3,72

sur 1263 notes
Voici un livre classique de plus dans ma besace. Et j'en suis ravie. Le roi se meurt est un théâtre loufoque, décalé, très drôle et qui évoque beaucoup de problèmes de nos sociétés contemporaines. L'approche de la mort est évoquée de façon à ce que qu'elle raisonne en chacun...

CHALLENGE MULTI-DÉFIS 2018
CHALLENGE ABC 2017 - 2018
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Je regrette de ne pas avoir encore vu la pièce, car la lire a été un grand plaisir. La rupture avec les conventions du théâtre classique, le retour à un forme de burlesque remontant à l'antiquité et l'invention d'un théâtre de l'absurde faisant d'autant mieux ressentir l'absurdité de la vie dans une ambiance tragi comique me semblent bien en phase avec les questionnements du monde moderne.
Le thème du Roi se Meurt est aisé à résumer, une fois que l'on a dit que tout est dans ce titre, et que le Roi c'est nous, corps, esprit, conscience, confronté à l'inéluctable.
La réduction des personnages à des pantins ballottés par le sort, la structure décousue de la pièce et des dialogues, tout concourt à faire de cette pièce un tableau symbolique et efficace de l'absurde. Pour autant, on trouve aussi chez Ionesco un questionnement, un humour et une intelligence qui interpellent le lecteur avec lucidité, mais aussi une complicité bienveillante évitant de sombrer dans un nihilisme, que n'est pas l'absurde.
Une pièce remarquable donc, qui se lit d'un trait.
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Lecon de dignité, ou d'indignité ? Les deux, les deux. Merci Ionesco!
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Ionesco et son monde sont totalement incroyable et illogique je trouve. Cette histoire pourtant a bien plus de sens que les autres , j'apprecie beaucoup Ionesco et son sens de l'esthetique
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Très drôle! J'ai doré les interactions entre les personnages, surtout entre Marguerite et le Roi.
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J'ai eu du mal à achever l'ennuyeuse lecture de cette pièce aux dialogues très hachés, qui je l'espère a une toute autre dimension au théâtre...
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Bérenger 1er est un roi absolu. Sa parole suffit pour diriger hommes et choses. du moins c'est ainsi que Ionesco le présente pour accentuer l'impuissance devant la mort. Car malgré une très longue vie, Bérenger va mourir, il va même mourir dans une heure et demi, à la fin de la pièce. C'est sa première épouse Marguerite qui le lui assure, elle veut le préparer tandis que sa deuxième épouse Marie cherche à le protéger. Trois autres personnages gravitent autour de lui le médecin, le garde qui fait les annonces et Juliette X et infirmière qui entre et sort.

La pièce est censée être drôle mais je n'ai pas ri, ni même souri. Il faut se préparer à la mort, l'apprivoiser toute sa vie semble être la morale. Mais comment s'y préparer ? Y penser à chaque instant, imaginer l'instant final ou engranger le plus d'expérience et de sentiments possibles pour avoir le moins de regrets ?

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Une pièce symbolique, absurde, complexe, où un roi métaphorique meurt, et avec lui, son univers. Beaucoup aimé le principe, qu'apprécieront tous les amateurs de méta-théâtre. Cette pièce de Ionesco explore plusieurs thèmes : Vanité du pouvoir, de l'existence, saveur de la vie, horreur du deuil avec les étapes de son acceptation... Pour autant, le Roi se meurt reste drôle de bout en bout, grâce à la démesure totale du monde crée par Ionesco, sans le moindre réalisme spatio-temporel. Ainsi, le Roi Bérenger est davantage une sorte de Dieu, au royaume et au règne qui défient toutes les frontières (les chiffres et données totalement excessifs font leur effet) et qui fait à la fois figure de vieux roi médiéval et de dirigeant contemporain. Le gag récurrent des annonces du Garde ne manque pas de faire rire, bien que la pièce puisse légèrement s'étirer en longueur.

Les personnages qui satellitent autour de lui sont très réussis et relèvent tout autant de l'allégorie. Il est entouré par deux épouses, Marguerite et Marie. La première incarne tout du long la fatalité, la Mort elle-même, voire le metteur en scène lors du dénouement. Dans une obsession post-célinienne, pour elle, la vie n'est rien d'autre qu'une antichambre de la mort, et il s'avère déraisonnable de se détourner de cette optique. Marie est son opposé total, à la manière d'une jeune maîtresse faisant revivre un homme marié sur le retour. La mort et la vie, l'ombre et la lumière, la fatalité et l'espoir s'affrontent ainsi, autant sur scène que dans l'esprit du Roi, et le titre donne bien un indice sur l'issue. le Médecin, quant à lui, est totalement ridiculisé par Ionesco, qui l'affuble également des fonctions de bourreau et d'astrologue! Ses répliques totalement à la ramasse sont en adéquation avec sa représentation de charlatan tout juste bon à panser les plaies avant l'inévitable, plus psychopathe que guérisseur.

L'écriture convoque un registre cosmique et lyrique fort appréciable, à des années-lumière du minimalisme beckettien, nécessaire pour se figurer l'étendue infinie du territoire et de la temporalité du roi. Je commence à entrevoir le style particulier de Ionesco par rapport à Beckett, plus bavard, avec même des commentaires personnels dans ses didascalies...

On pourra trouver que la pièce est un peu longue et qu'elle n'est au final qu'un simple prétexte, un exercice de style sur le thème de la fin d'un monde, mais elle n'en demeure pas moins riche en pistes réflexives. J'ai instantanément pensé à la mettre en relation avec Fin de partie, de Beckett, ou avec La Tempête de Shakespeare, avec cette fois un anti-Prospéro. Ce serait sympa que l'agrégation de Lettres ou un cours de littérature comparée propose ça...
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Peut-être qu'en vrai, en live, au théâtre ça a de la gueule. Mais en texte, lu vite, c'est très insipide.
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"Rien n'est atroce, tout est atroce. Rien n'est comique. Tout est tragique. Rien n 'est tragique, tout est comique, tout est réel, irréel, possible, impossible, concevable, inconcevable. Tout est lourd, tout est léger... disait Ionesco dans Notes et contre-notes où il livrait les grands principes de ce qui fait son art théâtral.
Et je trouve que cela s'applique à la perfection à cette oeuvre. Un texte qui évoque un sujet banalement grave : un roi, qui perd de sa suprématie et redevient un simple mortel, qui prend conscience de sa fin prochaine , de sa propre mort.
L'écriture se forge de bouffonnerie, de jeux de mots, d'anachronismes, de quiproquos, de calembours, de reprises de propos communs, les tonalités se mélangent, pour mieux faire passer cette farce macabre, mieux exorciser la tragédie de la mort..
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