La fin du monde.
L'ultime effondrement ! La civilisation qui part en coudes. Les iphones servent à caler les commodes. Plus de tweets, plus d'essence, plus de touristes et plus de librairies itou...
La merde quoi !
Cette vision riante d'un avenir en fleur a alimenté un certains nombres d'oeuvre, littéraires. Et si vous remarquez bien... Il est assez rare qu'un franc sourire nous tire les commissures vers le haut à la lecture/vision/écoute de ces oeuvres apocalyptiques.
John Ironmonger innove et pond un livre charmant, une comédie anglaise sur fond de catastrophe financière, pénurie des ressources etc. Quand Kiervel rencontre de Kersauson, mais à l'anglaise. Ça change tout.
John n'évite pas tout à fait un manichéisme romantique, du moins le croit-on, opposant le bon sens du rural rugueux à l'avidité sans frein de la City. Et puis, on se rend compte, au fil des pages, que tout cela est un peu plus compliqué que nos préconçus. Alternant la peinture pittoresque des locaux de Saint Piran et les mécanismes eschato-économiques menant à l'écroulement brutal de nos sociétés.
Ironmonger nous livre un livre délicieux et profond. Porté par une plume alerte, incisive et quelque peu mélancolique, on passe du rire aux perles salées aux coins de nos paupières. Une ode aux petits, aux trous perdus, un peu forcé peut-être mais qui fait plaisir à lire.
L'on suit avec un plaisir grandissant la rédemption d'un analyste financier qui fait l'apprentissage du bonheur, sauvé (deux fois) par une baleine ; ramené à la vie par les hommes et les femmes d'un petit village des Cornouailles, qui au lieu de se sauter à la gorge pour la dernière goutte d'eau, font le pari d'une mise en commun intelligente.
Un bon coup dans les baloches au survivalisme burné, mode "faut s'armer et buter tout ce qui se présente".
Un vigoureux frontal au néo libéralisme triomphant.
Dans ta face
Adam Smith !
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