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Citations sur Dernière nuit à Twisted River (144)

Ketchum s'était couché sur le dos le long de la berge, tel un ours échoué. La masse mouvante des troncs déferlait devant lui. Le train de bois prenait des allures de radeau de sauvetage, et les bûcherons encore sur l'eau faisaient figure de naufragés en mer, sauf que cette mer passait en un clin d'oeil du vert-de-gris au bleu-noir: à Twisted River, les eaux étaient généreusement teintées de tanins.
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Réécrire, c'est encore écrire, parfois c'est même la partie de la démarche la plus créative.
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Le cuisinier estimait qu'on n'aurait jamais dû placer Angel sur le chemin des bûches mouvantes. Mais les bûcherons, tout comme le cuisinier et son fils, avaient un faible pour le jeune Canadien, et celui-ci avait déclaré en avoir marre de trimer à la cuisine : il avait besoin de se dépenser physiquement, et il aimait travailler au grand air.
Le crépitement des gaffes qui poussaient les troncs fut brièvement interrompu par les cris des draveurs : ils venaient de repérer celle d'Angel, à cinquante mètres au moins de l'endroit où il avait disparu. La perche de cinq mètres s'était détachée du train, et dérivait au gré des courants.
Le cuisinier voyait bien que le convoyeur de troncs avait regagné la berge, en tenant sa perche dans sa main valide. A sa bordée de jurons d'abord, et aussi un peu à sa chevelure d'étoupe et sa barbe en broussaille, il avait compris que le blessé n'était autre que Ketchum, pour qui les trains de bois et leurs pièges n'avaient pas de secret.
On était en avril, peu après la fonte des neiges, au début de la saison boueuse, mais la glace n'avait cédé que depuis peu dans les bassins, les premiers troncs étaient passés au travers en amont, du côté des étangs de Dummer. La rivière était grosse, glaciale ; les bûcherons gardaient souvent barbe et tignasse, qui les protégeraient tant bien que mal des taons, à la mi-mai.
Ketchum s'était couché sur le dos le long de la berge, tel un ours échoué. La masse mouvante des troncs déferlait devant lui. Le train de bois prenait des allures de radeau de sauvetage, et les bûcherons encore sur l'eau faisaient figure de naufragés en mer, sauf que cette mer passait en un clin d’œil du vert-de-gris au bleu-noir : à Twisted River, les eaux étaient généreusement teintées de tannins.
- Eh merde, Angel, gueulait Ketchum, dos tourné, je te l'avais pourtant dit de bouger les pieds, faut pas avoir les deux pieds dans le même sabot, quoi ! Eh merde !
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Pour devenir la caricature de nous-mêmes, il suffit de vivre assez longtemps.
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Moi, je ne veux pas savoir, je n'ai pas eu d'enfant justement pour ça. J'ai toujours eu pour philosophie de me passer des choses que je n'aurais pas pu me payer le luxe de perdre - sauf Ketchum.
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Il est bon que les romanciers sachent que c'est pas toujours commode de mourir.
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...il adorait les passer avec elle. Avec elle, il aurait été heureux partout. Et après qu'elle l'eut quitté, quand il pensait au lac Huron, il ne voyait que l'arbre, tordu par la tempête en hiver. Comment aurait-il pu lui demander la permission de regarder une fois encore le petit d'arbre d'hiver depuis sa cabane d'écrivain, le pin tordu par la tempête, qu'il ne voyait plus qu'en imagination ?
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...car c'est une chose de quitter son compagnon, ça, elle pouvait le comprendre, mais c'est péché pour une mère d'abandonner son enfant.
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Comme toujours, il commençait par la fin. Non seulement il avait écrit ce qu'il tenait pour la dernière phrase, mais il avait déjà une idée assez aboutie de la trajectoire du roman, qui serait le premier signé de son vrai nom. Il avançait donc lentement mais sûrement, à rebours, s'acheminant vers son début. Il avait toujours travaillé ainsi ; son intrigue se déployait à l'envers et il commençait donc par le dernier chapitre. Le temps qu'il arrive à la première phrase, qu'il l'écrive, il s'était souvent écoulé un ou deux ans, voire davantage, mais alors, il connaissait toute son histoire. A partir de cette première phrase, le livre n'avait plus qu'à suivre son cours, en l'occurrence à revenir à son point de départ.
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Réécrire, c'est encore écrire, parfois c'est même la partie de la démarche la plus créative.
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