Homer Wells est né, de mère inconnue, à l'orphelinat de Saint Cloud's, Maine, et tout bien réfléchi, il ne veut pas se faire adopter. Wilbur Larch, le médecin de l'endroit, le prendra sous son aile et lui apprendra à réaliser, comme lui, l'oeuvre de Dieu. Toute médaille ayant son revers, parfois, c'est à la part du Diable que doit participer Larch, au grand dam d'Homer qui ne veut pas s'y résoudre.
On peut dire que l'auteur prend bien son temps aussi bien pour poser son contexte que pour construire ses personnages. L'ensemble est donc très dense mais la lecture peut parfois sembler bien longue, surtout dans la première moitié.
La problématique de la maternité dans la première moitié du 20e siècle est exploitée sous ses nombreux aspects par
John Irving, avec, en point de mire, la naissance et l'avortement. Sans jugement, la complexité de la question du choix des mères quant à leur corps et leur désir ou non-désir de maternité sert de fil rouge à l'ensemble du récit qui s'étend sur plusieurs décennies. On sent que l'auteur s'est minutieusement documenté sur les pratiques de l'époque et le roman est riche en informations sur les sujets traités, qui sont cependant parfaitement intégrées à l'intrigue et n'alourdissent finalement pas plus le propos que le style ne le fait déjà.
J'ai vraiment eu des difficultés à m'insérer dans ma lecture et ce n'est que dans le dernier tiers que j'ai commencé à réellement éprouver quelque chose pour les personnages. Jusque là, j'étais plutôt en retrait et j'ai entrecoupé ma lecture par d'autres romans pour tenter de trouver un souffle qui n'est venu que tardivement. Ca ne va pas m'empêcher d'ouvrir un autre
John Irving pour me faire une meilleure idée de son style que j'ai trouvé ici assez lourd par moment, truffé de redondances en tout genre et digressant à l'envi. Par contre, j'ai bien aimé sa manière de gérer avec une certaine légèreté des problématiques complexes et délicates. de même, il a vraiment créé une identité aux personnages clés au point que sur la fin, on aurait pu les reconnaître juste par le contenu de leurs dialogues. Je reste donc intriguée par l'auteur...