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4,2

sur 1536 notes
L'écriture riche et profonde de ce roman fait que l'on a beaucoup de mal à s'en détacher. Ces phrases, si merveilleusement écrites, procurent, au delà du texte, une sensation presque hypnotique de béatitude !

Mr. Stevens qui, auprès de son nouvel employeur, s'essaye sans succès au "badinage". Ce trait de caractère lui est totalement étranger et n'entrait pas dans les compétences d'un grand majordome.
Mr. Stevens et ses manières guindées.
Mr. Stevens, enfermé dans un carcan de professionnalisme pointu qu'il s'est construit lui-même pour atteindre l'excellence dans son métier.
Mr. Stevens qui va jusqu'à effacer et enfouir toute trace de sentiments humains qui pourraient venir entacher sa dignité de majordome.
Mr. Stevens qui s'impose des règles extrêmement rigides, dévoué corps et âme au domaine de Darlington Hall.

Et il y a cette pauvre intendante, Miss Kenton, qui tente, par ses reparties pleines de sous-entendus, d'atteindre le coeur de l'homme.

J'ai adoré les dialogues entre le majordome et l'intendante, avec le charme du langage contenu et distingué de l'époque dans ce milieu aristocratique.

Un livre qui relate admirablement un amour sacrifié à l'ambition professionnelle.
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Rien ne me prédestinait à priori à m'intéresser à la vie et le travail d'un majordome employé dans la riche demeure de Darlington Hall au service du Lord du même nom. C'était sans compter sur la prose de Kazuo Ishiguro. Surtout n'allez pas confondre avec le domestique : le majordome gère tout le personnel d'une maison distinguée à l'aide d'un plan de travail rigoureusement établi et élaboré avec le plus grand soin, alors au décès de Sa Seigneurie, lorsque le domaine est racheté par un riche américain et qu'il faut réduire la voilure, à être moins nombreux, autant que nous ayons affaire à des gens très compétents. Aussi, Stevens, notre majordome se demande si Miss Kenton ne serait pas toute indiquée, elle qui est partie il y a quelques années pour se marier. Justement, le nouveau maître propose à notre Stevens de prendre quelques jours de vacances, six jours de voyage avec la splendide Ford de son patron. Il va donc rendre visite à Miss Kenton. En chemin, il va réfléchir au sens qu'il donne à sa fonction.
Qui êtes-vous Mr Stevens, quel est l'homme qui se cache sous le costume du majordome ? N'avez-vous pas le sentiment d'être passé à côté de votre vie par excès de zèle et d'une conscience professionnelle à toute épreuve ? Votre sens de l'honneur, votre sollicitude vous ont peut-être éloigné de votre nature profonde et de vos propres besoins. Vous me répondrez certainement que votre fonction ne vous permet pas de vous poser ce genre de questions.
Quant à vous, Monsieur Kazuo Ishiguro, vous n'avez pas volé votre Nobel de littérature.

Challenge Multi-Défis 2022.
Challenge ABC 2022/2023.


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Une plongée dans le monde des petites mains de l'establishment anglais. Un majordome en fin de carrière entreprend un voyage pour revoir la gouvernante qui a longtemps travaillé à ses côtés. Ce voyage est l'occasion de se remémorer une carrière, de s'interroger sur le choix d'une vie dévouée à sa fonction. J'avais déjà apprécié l'adaptation cinématographique de ce récit, avec Anthony Hopkins et Emma Thompson. Il est agréable après avoir visionné un film réussi de découvrir la qualité de l'oeuvre littéraire original. Une lecture simple et divertissante à la "Downton Abbey" qui ne m'a pas laissé indifférent.
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Voilà la Littérature telle que je l'aime, universelle. Mais pour ces Vestiges du jour, plus écrivain anglais que Ishiguro, tu meurs !
De ce roman j'ai tout aimé : la langue raffinée, la profondeur des thèmes traités - le destin, la solitude, le sens du sacrifice, l'importance de l'autre, l'intensité du moi – et les indices qui, disséminés dans le texte par l'auteur et qu'il revient traiter plus tard, donnent l'illusion que ce texte est un ensemble de cercles liés les uns aux autres comme des anneaux imbriqués. Ishiguro est un virtuose du non-dit et un virtuose de l'écriture tout court.
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Qu'est ce qu' un" grand "majordome? C'est la question lancinante que se pose Mr Stevens alors qu'il roule au volant de la Ford de Mr Farraday, le nouveau propriétaire américain de Darlington Hall, donc par le fait son nouvel employeur.
Mr Stevens a été pendant 35 ans le majordome de Lord Darlington. Il est resté à ses côtés jusqu'à la fin ...
Les souvenirs affluent et Miss Kenton y est associée, c'est d'ailleurs vers elle qu'il roule. Ils ne se sont pas vus depuis 20 ans au moins mais qu'importe .
Je me faisais une joie de découvrir enfin ce roman, porté à l'écran par James Ivory mais la rencontre n'a pas eu lieu.
Je ne conteste pas bien sur la qualité de l'écriture de Kazuo Ishiguro, prix Nobel de littérature en 2017 , je ne conteste pas plus le regard acéré qu'il porte sur la haute sphère britannique pendant l'entre-deux guerre et sur les idées pro-hitlériennes reprises par certains de ses membres. Mais voilà cela n'a pas suffi je me suis profondément ennuyée tout au long de ma lecture. J'ai trouvé le personnage de Mr Stevens profondément horripilant, suffisant et pompeux, grand majordome certes mais cela n'a pas suffi à me le rendre sympathique! Ceci n'est bien sur que mon modeste avis .

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Nous voyageons avec le majordome d'une maison des plus "distinguées" d'Angleterre à la sortie de la seconde guerre, à la rencontre de celle qui fut son intendante pendant de nombreuses années.
Le récit est très bien écrit, fluide et agréable. Les positions de cet homme et les faits qu'il nous décrit témoignent d'une vie bien remplie où la place est prioritairement laissée au travail, au sentiment de "la tâche bien accomplie".
C'est en réalité une réflexion sur l'absurde que nous pouvons déceler dans une telle histoire. Certes, il est important de donner un sens à sa vie, de porter haut certaines valeurs qui nous définissent, mais dans l'histoire de cet homme, j'ai éprouvé le sentiment qu'il était passé à côté de son propre bonheur et que les seules choses qui ont compté à ses yeux ont fini par se déliter sans qu'il puisse en jouir d'une manière ou d'une autre. C'est l'histoire d'un gâchis, mais qui a du prestige.
Excellente lecture.
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Presque par hasard, un genre de chiasme s'est produit dans mon parcours lecture. Je viens de lire un texte écrit par un Anglais de base et qui sonne et concerne le Japon et sa culture dont il est singulièrement imprégné.
Ici, l'auteur est un Japonais de naissance naturalisé Anglais et qui décrit magistralement l'existence d'un butler, un super majordome anglais pur et dur.
Amusant, amusé, donc.
Ce livre est assez impressionnant car tout sonne juste, et très anglais pour le coup.
Je suis particulièrement touché par ce personnage qui cherche à être digne, à servir au mieux selon une tradition et des valeurs qui trépassent et qui au final a l'impression d'avoir tout à fait échoué. Encore que, le salut serait dans la badinerie, la capacité à apprécier le badinage... J'ignore le terme anglais dont il est question dans le texte original. Aujourd'hui on parlerait de "small talk"...
Bref, en fait c'est tout une forme de décadence à laquelle on assiste, mais qui survient après une désespérante poursuite d'une perfection aveugle et (auto-)destructrice. Terrible, en fait. Terrible.
Je ne sais pourquoi je pense à Javert, personnage lui aussi totalement voué à des valeurs et à la supériorité de la loi (en l'occurrence) qui l'amène à commettre des actes qui frôlent l'inhumanité voire qui l'atteignent. Pourtant il est droit, il est rempli de rectitude. Ce qui est louable. Ce que je trouve beau.
Mais la beauté, en fait, parfois ou souvent, c'est la mort.
La vie viable serait quelque part dans la médiocrité.
Et il faut s'en contenter.
Il faut en être content.
Il faut.
"Il faut".
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Si on m'avait dit que je lirai, jusqu'au bout et même avec plaisir , les élucubrations d'un majordome , que dis-je, d'un Grand Majordome, anglais , bien sûr, à peine psychorigide, je ne l'aurais pas cru. Et pourtant, je me suis régalée l'écriture est plaisante avec un humour "so British" qui vient compenser la "tristesse " de cette histoire. Pauvre Stevens qui à soixante ans se rend enfin compte que sa vie aurait pu être différente s'il avait su réagir en humain et non en "Majordome" que dis-je, en "Grand Majordome". Les anecdotes qu'il raconte tout au long de ce roman permettent de réfléchir sur notre vie, sur la loyauté, la dignité, et surtout comment devient-on un "Grand Majordome" :-)
Ne passez pas à côté de ce bijou!
Lien : https://www.ibbi.fr
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Étonnant comment un thème à priori pas vraiment sexy - les souvenirs d'un majordome anglais au service de Lord Darlington - peut se révéler passionnant.
Stevens donc, majordome exemplaire qui a consacré sa vie au service de Sa Seigneurie Lord Darlington, est racheté en même temps que le domaine à la mort de ce dernier, par un très riche Américain, peu après la Seconde Guerre Mondiale.
Et pendant quelques jours de vacances en Angleterre, ce serviteur exemplaire évoquera ses souvenirs, et son but éternel, servir au mieux son employeur, quitte à y laisser toute possibilité d'avoir une vie et des sentiments personnels.
La plume de Kazuo Ishiguro est pour beaucoup dans le charme de ce roman, cet auteur écrit de façon claire, limpide, et manie l'humour mine de rien et l'ironie comme personne.
Certains passages concernant les choix que Stevens sera amené à faire, entre sa loyauté et ses propres valeurs sont glaçants, d'autres sont hilarants. Stevens découvre par exemple, que son nouvel employeur aime parfois "badiner", comprendre blaguer, et va se demander, le plus sérieusement du monde, comment développer des techniques pour devenir drôle et avoir le sens de la répartie. Ce ne sera d'ailleurs pas un gros succès :-)
D'autres thèmes bien plus graves seront évoqués, car Lord Darlington se mêlera de politique internationale dans les années 30 et ne fera pas toujours les bons choix...
Ce livre est un petit bijou, mais le film qui en a été tiré est également très bon (avec Anthony Hopkins et Emma Thompson).
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Ecrivain britannique d'origine japonaise, Kazuo Ishiguro a été récompensé en octobre 2017 par le prix Nobel de littérature pour l'ensemble de son oeuvre. « Les vestiges du jour » est avec "Auprès de moi toujours" le plus célèbre de ses romans et a été adapté au cinéma par James Ivory en 1993. James Stevens est majordome dans une maison prestigieuse aux côtés de Miss Kenton. Son père était déjà majordome lui aussi et pour Stevens, cette fonction est une vocation, elle requiert de grandes qualités, de la dignité . Il met toute son âme à servir, à contenter le maitre de la maison.
Le dernier employeur de Stevens est américain et lui propose « des vacances », lui prête sa voiture, une Ford splendide. A bord de la belle berline, il sillonne l'Angleterre et cette escapade est l'occasion d'une introspection, d'un retour sur les souvenirs de sa vie de majordome.
Voué corps et âme à ses employeurs, Stevens ne s'est-il pas oublié ?
N'a t'il pas oublié de vivre sa propre vie et d'être attentif à lui-même ?
Mais … ces considérations sont-elles vraiment importantes pour lui ?
Une lecture magnifique, un chef d'oeuvre. le prix Nobel est mérité si toute l'oeuvre de Kazuo Ishiguro est à l'image de ce beau roman.
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