Quel plaisir véritable que d'ouvrir cette bd, qui au delà d'être non seulement une chouette bd, est un superbe objet en soi. Chaque tome présente une couverture magnifique, très alléchante, qui donne envie simplement de posséder l'objet.
Et puis il y a cette espèce de promesse sous jacente d'ouvrir une bd qui va nous raconter une belle histoire avec des noms de scénaristes et de dessinateurs, déjà rencontrés et appréciés. Il y a la promesse que ce tome va nous conter une histoire en soi, mais qui s'inscrit dans un univers plus vaste. le plus passionnant de mon point de vue, lorsque j'ouvre une oeuvre de
Jean Luc Istin, c'est la quasi certitude de me plonger dans un monde original, la plupart du temps revisité à sa manière. Car au delà de la simple bd,
Istin, permet à d'autres auteurs de s'exprimer, quand ceux là même ne participent à l'élaboration et la mise en place, ou carrément la création de l'univers en question. Ici lorsqu'on regarde de plus près, on retrouve les ingrédients qui composent une oeuvre de fantasy comme beaucoup d'autres. Mais
Istin et ses comparses ont compris qu'on pouvait faire du neuf avec du vieux, qu'on pouvait encore bouleverser les sacro saints codes et clichés de la fantasy pour produire une oeuvre hors du commun.
Alors que les deux premiers tomes s'attachaient plus ou moins à présenter l'univers, son fonctionnement à travers quelques intrigues sur fond d'enquêtes mystico politico religieuses, ce troisième tome met les pieds dans le plat en outrepassant les règles sous entendues ou pré établies. En effet, le lecteur aura compris que chaque tome au titre éponyme suivrait un cours logique jusqu'à une mise en commun des personnages principaux. Et depuis 2 volumes, on espère bien que cette idée arrivera sans tarder. Ce tome met les pieds dans le plat dans le sens où il nous plonge carrément au coeur de la mythologie propre de la série. le récit global avance à grands pas et nous offre des éléments de réponse quant à la suite des événements. le personnage principal sert même à la limite de catalyseur à la mise en place générale. D'une part par son propre récit, la nature de son enquête et d'autre part par la nature de son pouvoir et la manière qu'il l'a obtenu et développé. Symboliquement, notre ami Inquisiteur, étant le seul aveugle de la (future!?) bande, est aussi le seul à pouvoir entrevoir ce qui se trame réellement. Et dans ce sens, il mesure toute l'ampleur de ce qui se joue et prend les dispositions adéquates. Il devient le guide de son propre récit.
Ainsi
Istin ne se contente pas de nous raconter les enquêtes successives de ses héros de Maîtres Inquisiteurs, mais il met en place une véritable fresque fantastique où le mysticisme et l'épique se mêlent ingénieusement.
Ai je précisé que j'adorais cette série?