« Rêve, pensée, ascension et ventre creux, voilà ce qui donne de la gravité à l'homme né sur le Baragan, cette immensité qui cache l'eau dans le tréfonds de ses entrailles et où rien ne vient, rien sauf les chardons. »
Mataké vit avec ses parents à Laténi, dans les plaines du Baragan, une steppe aride de Roumanie où rien ne pousse sauf les chardons balayés par le crivatz.
Après le décès de sa mère, le jeune garçon de 9 ans est condamné à une vie de misère et d'errance. C'est avec Brèche-Dent, un compagnon d'infortune, que Mataké part à l'aventure dans la Roumanie du début du siècle dominée par les boyards (nobles) et les popes.
Panaït Istrati évoque comme un devoir de mémoire à sa propre enfance, la pauvreté, les espoirs et l'exode rural des habitants des campagnes de Roumanie au début du XXe siècle.
Il relate avec lyrisme et réalisme la révolte paysanne de 1907, un sombre épisode de l'histoire de la Roumanie. Une révolte de la faim réprimée dans le sang par le gouvernement et qui fit 11.000 morts.