Ce qui m'a tout de suite attirée dans
Amerika de
Rabee Jaber, c'est le sujet. J'aime beaucoup ces romans qui content des destinées, des vies de personnages qui font face à l'adversité et mènent leur barque contre vents et marées. Et avec Marta, je n'ai pas été déçue.
On découvre dans ce portrait de femme, une figure forte, un courage à toutes épreuves, qui se relève dans toutes situations. Malgré qu'elle soit seule dans un pays étranger, elle saura relever tous les défis et se bâtir une vie hors du commun, tout en restant fidèle à elle-même.
Parallèlement à cela, c'est toute l'histoire américaine du XX° siècle qui se joue et Marta, n'est pas épargnée par ces événements. L'immigration, les première et seconde guerres mondiales, la crise de 1929, les guerres de Corée et du Vietnam… toute la grande Histoire se mêle à celle, plus de modeste, de l'héroïne. On y apprend énormément de choses, notamment sur la vie des kachâch (métier de vendeurs itinérants exercés par les syriens à leur arrivée aux Etats-Unis) et on est littéralement plongé au coeur de la vie des américains de ce premier quart du XX° siècle.
Néanmoins, j'ai trouvé que l'auteur est passé trop rapidement sur certains détails de sa vie, surtout sur le dernier tiers du livre. Alors que je m'étais habituée à suivre, presqu'en détail, la vie de Marta, brusquement certains événements sont bien plus survolés. Comme si, une fois maîtresse de sa destinée, le reste coulait de source et ne nécessitait plus autant d'importance…
Mais ce qui m'a le plus gêné, ce sont les interventions de l'auteur dans le récit. Alors que dès le début du roman, il est précisé que ce sont des personnages fictifs et qu'il utilise une narration omnisciente,
Rabee Jaber ponctue régulièrement son récit de « Je me demande à quoi elle pensait » ou de « Que fit-elle? Je n'en sais rien » (par exemple)… qui m'ont totalement perturbée. Ce mélange de style narratif et les prises de paroles de l'auteur çà et là, m'ont semblé sans queue ni tête et surtout m'ont fait me demander à chaque fois qui était ce narrateur vis-à-vis de Marta. Ce manque de transparence et de précision, m'ont fortement dérangé et surtout n'ont rien apporté de plus au récit.
Malgré cela, j'ai aimé découvrir Marta, femme moderne du début du XX° siècle, au formidable destin. Comme ses petits-enfants, on lui demanderait bien de nous conter encore les histoires de sa vie afin de prolonger ce voyage dans le temps…
Merci Babelio pour cette lecture, ainsi que les Editions Gallimard!
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http://lalydo.com/2013/07/am..