L'ascension de l'Etna (...) et le soufre d'ici n'est pas ce qui brûle, mais ce qui guérit, ce qui vient soulager les étouffements, les asthmes de l'enfance.
Il flotte dans ce journal baroque une atmosphère de mal-être, un sentiment de décomposition (...) Mon journal et ma mémoire ne sont pas complètement d'accord, dans la mesure où j'ai gardé un bon souvenir de la Sicile.
Il y a un esprit du camping, que je ne peux exprimer qu'avec des formules vagues qui m'électrisent, "trace la route", "bit on the road".
La voiture autorise des départs inopinés, des éloignements fous, des adieux à volonté ; elle permet aussi d'embarquer ustensiles et équipements. Mais le camping n'exige-t-il pas la rusticité et un mode de vie spartiate, contre les raffinements d'un confort supposé décadent ?
Bien entendu, notre migration, était un désir d'errance...
Rien de négatif ne demeurait dans cet espace autarcique : la promiscuité était gage de proximité, le manque d'espace devenait trésor d'ingéniosité.
Mon père ne pouvait être heureux que s'il pensait que nous l'étions.
i les moquerie de mes camarades me mettaient mal à l’aise , c’est parce que je sentais qu’elles visaient bien plus que des vacances : notre identité familiale , notre mode de vie , notre « style » , la personnalité de mes parents , donc l’éducation que je recevais d’eux. Partir en camping-car révélait un certain niveau de revenu, mais aussi l’absence de traditions familiales et de racine ; un certain capital culturel, et aussi un manque de savoir-vivre ; une inclination au ridicule, mais aussi une liberté d’esprit, une capacité de détachement, par fierté ou indifférence au qu’en-dira-t-on.
Dans ma famille, le bonheur représentait un tel enjeu qu’il en devenait non seulement inaccessible, mais vicié, légèrement putréfié, pas si désirable que cela. C’est une perversion dont je ne me suis jamais tout à fait remis. Le seul remède à cette maladie de l’âme consistait à rompre le soupçon et a décidé immédiatement, toutes affaires cessantes, que je pouvais être heureux, pour aucune autre raison que j’en avais le droit.
Sans la sécurité économique et la liberté de pensée, d'expression, de culte et de réunion, le développement personnel n'a aucun sens.