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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Merveilleux ouvrage sur la vie d'une femme américaine, Miss Isabel Archer, et ses pérégrinations à travers l'Europe. Ce livre est génial par bien des points, même si certains passages poinçonnent le coeur. La façon dont Isabel se fait entraîner par des sales types est particulièrement bien pensée de la part de l'auteur, puisque, loin des les critiquer, ce dernier les encense, en se plaçant du point de vue de la jeune fille, les enterrant sous des compliments qui paraissent bien peu mérités et éveillent notre méfiance. La fin répond magnifiquement au début avec l'apparition du fantôme promis au début. Je suis triste pour Ralph. Enfin, j'aimerais aborder un point qui me paraît un peu délicat : le mobile de Mme Merle ; je pense que j'aurais préféré penser que celle-ci n'en avait aucun à part la méchanceté, cela la rendait plus fascinante ; quand j'ai appris qu'elle en avait un, bien que celui-ci fut bon, je ne suis pas sûr que j'en ai été satisfait. le style d'Henry James est admirable. Enfin, je vois que beaucoup prétendent qu'il s'agit d'un ouvrage féministe. C'est bien plus que cela.
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Le visionnage du film de Jane Campion au magnifique casting m'avait laissée perplexe tant il m'a été difficile de percer le caractère de l'héroïne centrale esquissée dans des décors somptueux.
Poussant ainsi à me plonger dans le roman d'Henry James, qui l'a inspiré, et réputé comme son chef d'oeuvre.
L'héroïne, Isabel Archer, est une jeune femme américaine attirante, belle, intelligente et vive d'esprit, qui suscite l'admiration chez hommes de son milieu, la grande bourgeoisie. Orpheline, elle rêve d'aventures, de grands voyages. Qu'elle va pouvoir concrétiser, grâce à un héritage inattendu, qui lui assure une indépendance financière. On la suit des Etats Unis vers l'Angleterre, de Paris vers Rome, Florence….
C'est une femme libre : libérée des tabous de la vieille Europe, elle mène sa vie selon ses désirs.
C'est un roman d'apprentissage, avec un cheminement qui ne laisse pas indifférent les lectrices d'aujourd'hui. Elle n'échappera pas cependant au mariage. Avec la conspiration de ses amis proches. Malheureusement pour elle, son intelligence ne la garde pas d'un mauvais choix : elle fait l'erreur de bafouer l'amour d'honnêtes hommes pour celui d'un manipulateur véreux.
J'admire la finesse d'observation des figures féminines, la précision et souci des détails des lieux qui imprègnent les pages de ce très long roman. Une longueur, difficile à caser aujourd'hui mais qui s'explique par une publication originelle sous forme de feuilleton, comme cela était courant au 19 ième siècle.
Je viens de refermer le livre : je n'ai pas toutes les réponses à mes questions. J'aime les oeuvres qui travaillent l'esprit et qu'on garde en mémoire, au moins un certain temps, dans le raz de marée d'informations et de sollicitations de la vie moderne.
Dans ce « portrait de femme », j'y vois un portrait d'homme en filigranes et c'est donc paradoxalement pour moi une rencontre avec un homme, son auteur, dont j'admire la grande lucidité et le sens de la psychologie.
Pour conclure, j'emprunte « ses »propres mots : « Il faut se préparer à déplaire dans la vie, souvent, à beaucoup de gens, et parfois, aussi à soi-même ».
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Ma toute première rencontre avec Henry James. Je suis entré dans ce livre, dont j'ai longtemps hésité à faire l'acquisition, avec une certaine appréhension. Les quelques critiques que j'avais pu lire ici et là parlaient d'un roman luxuriant, tissé de phrases dont la complexité n'était pas sans rappeler du Marcel Proust avant l'heure. Or, si j'avais aimé À la recherche du temps perdu (qu'il me faudra relire maintenant que l'âge et l'expérience ont fait de moi un lecteur un brin plus aguerri), je gardais cependant le souvenir d'une lecture particulièrement astreignante (je vous fais grâce du nombre de fois où, arrivé à la fin d'une très longue phrase, il m'a fallu reprendre celle-ci à son début : un premier passage pour reconnaître le terrain et un deuxième pour apprécier enfin la beauté du paysage.)
Tel ne fut cependant pas le cas avec Portrait de femme : je l'ai ouvert un vendredi soir, l'ai achevé le lundi suivant et pas une seule fois au cours de ces trois jours de lecture intensive (avide !), je n'ai eu à revenir sur la moindre phrase (bien que certaines soient un peu alambiquées). Je n'ai pas non plus réussi à le lâcher un seul instant : je petit-déjeunais avec, je grignotais avec, je m'endormais avec.

Portrait de femme est un livre lent, subtil, délicat, fabuleusement riche de non-dits et de sous-entendus, qui ne nous fait pénétrer que tardivement au coeur de l'intrigue (la manipulation de l'héroïne, la fabrication de son mariage et le fiasco qui en résulte logiquement). Il se pourrait même, finalement, que l'intrigue, somme toute banale pour une oeuvre du 19e siècle, ne soit pas l'aspect essentiel de ce roman tant les personnages admirables ou vénéneux qui le peuplent semblent plus importants que l'histoire à laquelle ils participent. Peut-être ai-je mal compris ce livre d'une intelligence supérieure (ou peut-être l'ai-je lu comme un de ces lecteurs superficiels dont il est fait mention sur la quatrième de couverture) mais j'en ressors avec l'idée que son auteur est nettement plus intéressé par les individus et leurs motivations que par leur destination finale : la soumission de l'héroïne à son bien triste mariage ne nous est contée que dans la toute dernière page du dernier chapitre ; de plus, ce roman ne s'appelle pas « Histoire de... » mais « Portrait de... ».
Au-delà du portrait d'Isabel Archer et de quelques autres personnages plus ou moins importants (le titre pourrait presque en être « Portraits de femmes »), ce roman est également une analyse des rapports entre une poignée de riches Américains et une Europe qui les obsède mais dont, pour la plupart, ils vivent à la marge.

Je ne sais pas si, dans ma vie de lecteur, j'ai déjà lu un récit de gâchis qui soit d'une telle élégance et d'une telle beauté. Esthétiquement supérieur à bon nombre de romans de l'époque (qui n'est pourtant pas avare en chefs-d'oeuvre).

P.S. : cette courte et imparfaite critique n'est absolument pas à la hauteur de mon émerveillement.
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A la mort de ses parents, Isabel est prise en charge par sa tante qui l'emmène avec elle en Angleterre. La jeune Américaine y découvre la petite noblesse, voyage en Europe et y vit son éducation sentimentale. Un roman féministe avant l'heure, qui dénonce l'éducation bâclée et paternaliste des filles et promeut leur intelligence, leur indépendance, le choix de leur vie et de leur couple. Une écriture classique et réaliste, parfois ardue, pour un texte étonnamment moderne.
”Une femme délibérément opprimée est en droit de tout faire dans la vie, de descendre dans la rue, si cela peut la soulager !”
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Isabel Archer, jeune Américaine orpheline rêve de mener une vie indépendante et de découvrir le monde. Quand sa tante, Mrs Touchett lui propose de l'emmener en Europe, elle accepte avec enthousiasme. Elle fait la connaissance de son oncle Mr Touchett et son cousin Ralph installés en Angleterre depuis de nombreuses années. Désireuse de conserver sa liberté, elle refuse une demande en mariage de leur charmant voisin et ami, Lord Warburton. Elle éconduit à son tour un jeune Américain Casper Goodwood. Elle ne souhaite pas s'enfermer dans la vie conjugale…

Au décès de son oncle elle devient une riche héritière. Et croise la route de Madame Merle…qui lui présente, lors d'un voyage en Italie, Gilbert Osmond, un veuf sans fortune, amateur d'art et misanthrope, père d'une charmante jeune fille qu'il maintient dans une obéissante niaiserie. Et notre Isabel tombe sous le charme…Nous flairons le piège mais elle pas du tout jusqu'à ce que peu à peu s'effiloche sa belle romance. Époque difficile pour les femmes qui restaient soumises à cette obligation de se marier et tombaient de ce fait sous la dépendance de leur époux…D'autant qu'Isabel, sûre d'elle, est persuadée d'avoir choisi librement l'homme de sa vie…

Ce portrait de femme est admirable par la description fine des caractères des personnages, aussi bien celui d'Isabel que de ceux qui gravitent autour d'elle, et la lente progression dans la révélation des dessous de l'histoire et des manipulations dont elle est la victime. Roman qui reste très actuel par cette analyse psychologique d'un mécanisme toujours très actif dans de nombreuses relations humaines et qui peut détruire bien des vies. Un classique à re-découvrir !
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Publié en 1880, Portrait de femme est l'oeuvre la plus célèbre d'Henry James et selon moi un des meilleurs romans que j'ai pu lire cette année. le romancier américano-anglais y conte les oppositions entre les us, les coutumes et les mentalités américaines et anglaises. Pour se faire, il dessine avec une grande finesse le portrait d'une jeune femme américaine indépendante qui part se trouver en Europe. La grande force d'Henry James est le brio avec lequel il décrit la personnalité des personnages en leur donnant une profondeur psychologique remarquable. En effet, j'ai été frappée par la justesse de l'analyse psychologique des moindres actions et pensées de chacun des protagonistes. Mais Portrait de femme est aussi un roman qui fait une grande critique sociale de la condition féminine et des manipulations de la société bourgeoise et aristocratique. L'intrigue et les diverses possibilités qui s'offrent à la jeune fille nous tiennent en haleine et nous émeuvent en plus de nous faire voyager. J'ai été happée par ce roman que je n'ai pas réussi à lâcher. Je vous recommande donc chaudement ce livre, qui vaut le détour simplement pour l'écriture et la finesse d'Henry James.
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De l'art de gâcher sa vie.

Isabelle Archer est une jeune Américaine très intelligente et très belle mais désargentée. Ses deux soeurs sont mariées. Quant à elle, elle est courtisée par Caspar Goodwood. Mais sa vie va être chamboulée par la proposition de sa tante Touchett de l'accompagner en Europe.
Leur première étape est le château de Mr Touchett, un vieil homme malade mais très agréable dans lequel vit aussi son cousin Ralph. Elle s'y plait beaucoup et plaît aussi infiniment. Un voisin aristocrate, extrêmement riche, lui demande sa main mais Isabel ne veut pas songer au mariage, elle désire découvrir la vie et l'Europe par elle-même. Elle fait aussi la connaissance d'une amie de sa tante, Mme Merle qui séjourne de château en pallazio chez des amis. Cette femme semble parfaite et Isabel lui voue une grande amitié.
Et là intervient le deuxième bouleversement. Mr Touchett à la demande de Ralph lui lègue une fortune qui va être l'instrument de sa perte. Après quelques vagabondages dans différents pays, elle accepte enfin de se marier avec un veuf pourvu d'une fille de 14 ans.

Ce portrait est passionnant bien que très détaillé. Mais j'ai été très étonnée par des propos très libres avec de nombreux reproches sur le fond.
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J'ai aimé ce roman sans pouvoir m'attacher à l'héroïne. Un jour, ma fille l'a offert à une amie en supposant qu'il pourrait lui plaire. Cette jeune fille s'est immédiatement reconnue dans ce « Portrait de femme ».
La superbe écriture d'Henry James, nous transporte au XIXe siècle, en Angleterre, puis à Florence dans une ambiance merveilleusement écrite. Isabel Archer, la jeune femme dont il fait un portrait très soigné, en n'épargnant aucun défaut de sa personne égoïste, a tout pour elle : la beauté, la culture, l'intelligence, les relations familiales et sociales et la richesse puisqu'elle vient d'hériter de son père. Mais cette demoiselle veut la liberté, ce qui la conduira à faire un très mauvais choix.
Elle rejette tous les prétendants excepté Osmond, un homme machiavélique qui la séduit pour sa fortune.
Le personnage le plus touchant est Ralph, un homme sensible, généreux, à l'écoute de sa belle cousine. Il souffre d'une maladie qui lui ne donne pas l'espoir de vivre longtemps, il est prêt à tout pour qu'Isabel soit heureuse. Mais celle-ci le dédaigne, préférant rester indépendante. D'autres personnages secondaires entourant Isabel font l'objet de portraits admirables dans ce splendide récit.
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Où il est question de gentlemen, d'aristocratie oisive, de dissections des paroles et des sentiments, de mariage et de personnalités. Très intéressant, l'analyse du personnage est superbe, même s'il s'agit d'un autre siècle moins pressé. M'a donné envie de persévérer avec cet auteur.
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J'ai retrouvé la plume de Henry James avec grand plaisir. Son écriture est délicieuse mais exige également une concentration assez intense, qui n'a pas toujours été évidente à fournir. Moi qui aime les métaphores, j'ai été servie car il en use fréquemment et à merveille.
La femme dont Henry James nous présente le portrait est Isabel, une jeune femme américaine que la tante prend sous son aile et ramène avec elle en Angleterre où elle rencontre son cousin Ralph à la santé fragile.
Je me suis immédiatement prise de sympathie pour Isabel, dont l'envie de liberté semble au début du roman plus forte que les conventions, et d'empathie pour Ralph dont la faible constitution l'empêche de mener à bien quoi que ce soit.
Cependant, la haute société européenne du 19ème siècle est un milieu dangereux pour une jeune fille ; certaines bontés peuvent aller à l'encontre de leur objectif premier, et une jeune femme naïve peut devenir la cible d'amis se présentant comme des bienfaiteurs, Isabel l'apprendra à ses dépens. Je n'ai eu de cesse de lui souhaiter de trouver son chemin dans ce jeu de dupes, ce maelström de faux-semblants et de fausses intimités.
Henry James s'y entend pour disséquer la psychologie des personnages et en particulier du sentiment amoureux, dans ce roman d'initiation qui restera certainement un de mes préférés du genre.
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