J’étais jeune, jolie, faite au moule, je ne peux le nier, mais faut-il qu’une femme soit laide pour rester honnête ?
La vie est longue et secourable. Les tourments passent comme le reste, ils ne laissent pas plus de traces que les pluies de printemps.
lLes bas, les dentelles, c’était beau et féminin, j’ai jamais pu oublier. C’est la féminité que j’aime, je suis pas pervers !
Tout le monde peut se tromper.
Ce n’est jamais aussi bien que les choses se terminent.
Je suis franche comme l’or, travailleuse comme l’abeille et aussi douce que son miel.
Il faut bien profiter de son mari pendant qu’il est jeune, après on l’envoie dans la tranchée, finie la sérénade.
Quand c’est arrivé, j’allais sur mes 24 ans. C’était en août et je suis née en septembre, le 28 ou le 29, on l’a jamais su. On m’a trouvé bébé près de ma mère morte, dans une de ses cabanes de plage où l’on range les transats et les matelas Elle m’avait mise au monde toute seule. Je braillais miam-miam depuis si longtemps que j’en pouvais plus. Bref, ils ont marqué sur la déclaration 28 ou 29, ils se sont pas encombrés des détails. N’empêche que j’ai eu deux fois dans ma vie mon nom dans le journal, et c’était la première.
Pendant vingt-quatre ans, j’ai plus fait parler de moi. Un ange. Quand la célébrité m’a touchée de nouveau, j’étais pute dans une maison, mais très chic, très bien fréquentée. Fleurs dans les vases par bouquet d’un louis. Salle de bain personnelle en céramique turquoise et tous les robinets en argent. Chambre avec baldaquin entouré de voiles, pour la poésie et contre les moustiques. Et mon balcon sur l’océan. C’était « la Reine de cœur ». Si vous n’avez pas connu, vous n’avez rien connu.
(Belinda)
Frou-Frou à propos d'un de ses films
Bref, le navet en question, je serais bien peine de vous le raconter. Toulouse-Machin, çà s'appelait, la gare d'arrivée je m'en souviens plus. (…….) Mon partenaire, c'est un pygmée en chapeau melon qui fait des peintures (…….) mais le train on le voit jamais.
P. 210-211
Et elle avait fait feu, et c'était comme si je recevais moi-même le coup, et elle avait tiré encore, et c'était comme si mon esprit se bloquait net sur cette image de Christophe tombant sans fin à la renverse sur le sable, la poitrine éclatée, comme si les paroles insensées du juge étaient une hache qui s'enfonçait dans mon cœur.
Je suis morte l'année dernière, ou bien il y a longtemps, un soir de septembre.
Le cœur s'est mis à battre par habitude.
L'esprit, on dit que je l'ai perdu.