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EAN : 9782070407637
320 pages
Gallimard (15/12/1998)
3.88/5   478 notes
Résumé :
Elle est la plus blonde, la plus belle, la plus myope, la plus sentimentale, la plus menteuse, la plus vraie, la plus déroutante, la plus obstinée, la plus inquiétante des héroïnes. La dame dans l'auto n'a jamais vu la mer, elle fuit la police et se répète sans cesse qu'elle n'est pas folle... Pourtant... Ce qui lui arrive est à n'y rien comprendre. On lui a cassé la main, dans une station-service. Juste la main, sans lui prendre l'argent. Comme pour lui dire que ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 478 notes
La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil de Sébastien Japrisot est il vraiment un roman policier ? La dernière page tournée je n'en suis pas si sûre ! Une jeune femme , Dany Longo, ravissante mais handicapée depuis son jeune âge par une myopie du feu de Dieu , un peu naïve mais pas autant que cela est l'héroïne de ce roman original. Vu son handicap visuel vous pensez bien que ses lunettes elle ne les quitte jamais! Un vendredi soir, veille d'un grand WE de 14 Juillet, le patron de l'agence de publicité où elle travaille ,Mr Caravaille, lui demande de l'aider à mettre au propre un dossier qu'il doit aller présenter à Genève. Comptant sur l'amitié qui a uni longtemps Dany et son épouse Anita , il la convainc . le lendemain, travail achevé, elle les dépose à Orly et là sur un coup de tête, au lieu de rentrer et de mettre la splendide Thunderbird blanche au garage, elle décide de partir voir la mer. Direction le sud de la France . Tout irait bien si elle ne se faisait pas agresser dans les toilettes d'une station service, si elle arrivait à savoir comment elle s'est retrouvée avec sa main gauche en capilotade, elle est gauchère, pourquoi plusieurs personnes lui assurent qu'elle est déjà passée là le matin même . le cauchemar commence , il n'est pas prêt de s'arrêter , de rencontre en rencontre le brouillard s'épaissit elle croit devenir folle mais il vous faudra comme moi attendre le dernier chapitre pour enfin comprendre les tenants et aboutissants de cette diabolique aventure !
Un roman atypique, une narration surprenante mais qui vous agrippe au passage et ne vous laisse pas d'autre choix que d'avancer dans votre lecture. Belle découverte.
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Franchement, un très très bon roman

J'étais pressée de découvrir la plume de Sébastien Japrisot dont je connaissais l'oeuvre à travers le film Un long dimanche de fiançailles adapté du roman du même nom, et surtout du fabuleux L'été meurtrier avec la sublime Isabelle Adjani.
Son écriture m'a happée très rapidement. Très cinématographique, mais pour autant ciselé car il ne s'agit pas non plus d'un script, j'ai trouvé le travail narratif très recherché, se mettant au service des personnages.
Au bout de quelques pages, j'ai ri alors que Sébastien Japrisot ne parlait vraiment pas d'un thème marrant. J'ai su alors que tous les deux deviendrions très copains. Et ce sentiment ne m'a pas lâché jusqu'à la fin.

L'histoire débute pourtant banalement. Dany, secrétaire dans une boîte de publicité, est invitée à passer la nuit chez son patron afin de lui taper un manuscrit dont il a besoin pour le lendemain. Monneyant finance, Dany accepte. Le lendemain, son patron, qui doit prendre l'avion avec femme et enfant, lui demande de les conduire à l'aéroport. Elle n'aura qu'à redéposer leur voiture chez eux en rentrant. Oui, mais, Dany, qui n'a jamais vu la mer, décide de garder la voiture pour ce long week-end (pont du 14 juillet) et de ne la remettre à sa place qu'au retour de son patron. Cette escapade anodine se révélera profondément perturbante...

Tout le long, et c'est l'une des forces de ce roman, on se tient au côté de Dany, n'ayant ni plus ni moins les mêmes indices qu'elle. Quand elle pense devenir folle, on se dit "ben oui tiens, elle est folle" ; quand elle se dit que ses hypothèses, finalement, se tiennent, on se dit "ben oui, finalement, ça se tient" . Et le dernier chapitre réunit toutes les pièces du puzzle. Grandiose...

Ce roman écrit en 1966 est une merveille du genre. Plus qu'un policier, il s'apparente à un thriller psychologique; j'ai tremblé auprès de Dany. Je le verrais parfaitement adapté au cinéma, même aujourd'hui, car il reste très moderne. A moins que Claude Chabrol, dont l'atmosphère des films s'y serait bien prêtée, en ait déjà fait une adaptation.

En résumé, un roman que j'ai eu du mal à lâcher une fois commencé, en un mot, fabuleux.


Challenge multi-défis 2020
Challenge mauvais genres 2020
Challenge ABC 2019/2020
Challenge Monopoly
Challenge XIXème siècle 2020
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Voici un roman policier qui comporte 4 parties : La dame, l'auto, les lunettes, le fusil, dont l'intensité est très variable. Les deux premières parties sont longues, et m'ont même paru ennuyeuses. J'ai eu envie à deux ou trois reprises de refermer le livre, et puis j'ai pensé que comme il s'agissait d'un policier, il y aurait forcément un déclic venant enrichir le récit et offrir de l'intérêt. Mais pendant longtemps j'ai pensé que je passais à côté d'une histoire policière et que l'auteur invitait le lecteur à suivre le parcours d'une folle... La troisème partie est plus alerte. A la quatrième et dernière, le voile est enfin levé... Il y a eu manipulation... mais les ficelles sont tellement grosses qu'on n'y croit pas vraiment. Enfin, comme il s'agit d'un livre que je voulais découvrir uniquement pour me détendre le mal n'est pas bien grand, sinon la déception aurait été au rendez-vous.
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"La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil» a été édité en 1966. C'est un thriller bluffant à tous points de vue.

D'abord l'intrique, ciselée, précise comme un moteur de Thunderbird des années 6O ou comme le mécanisme d'une montre suisse. La prouesse ressemble à celle de "Chronique d'une mort annoncée" de Gabriel García Márquez : le principal personnage des deux oeuvres est le Temps lui-même, ramassé en une courte unité (un pont de 14 juillet dans le roman de Jean-Baptiste Rossi, alias Sébastien Japrisot, une seule journée dans celui de Márquez ).

On imagine que pour parvenir à ce résultat parfait, les deux écrivains ont dû placarder au mur un immense tableau à plusieurs entrées et sorties, noirci d'évènements s'enchaînant avec une logique diabolique, toute modification du plus ténu d'entre eux entraînant l'effondrement de la cohésion de l'ensemble.

Mais ce livre ne contient pas qu'une géniale prouesse spatio-temporelle.

Les personnages sont riches, vus du dedans, vus du dehors au gré des chapitres dont les narrateurs successifs sont tour à tour l'héroïne, un conteur omniscient, puis à nouveau l'héroïne, enfin un intervenant du drame.

Les relations entre les protagonistes se situent dans les zones d'ombre des sentiments humains, toujours tiraillés entre amour, ressentiment, vengeance, trahison et fidélité ; le style est blanc, minimaliste, les émotions sont suggérées par les seuls faits observables. D'une façon générale, les personnages de ce roman sont peu doués pour l'introspection : l'exténuant road-movie dans lequel ils sont précipités ne leur laisse que le temps d'aller de l'avant, de fuir le danger ou la folie et d'appuyer sur l'accélérateur, au propre comme au figuré.

Le monde est éclairé comme par les phares d'une voiture puissante, mais justement tellement surexposé qu'on le distingue mal, comme dans une nuit permanente.

Enfin, Japrisot nous offre un merveilleux personnage de femme qui doute d'elle et que tous mésestiment et tentent d'impressionner, de maîtriser, de raisonner, la réduisant un peu vite à son physique de belle blonde qu'on peut terroriser et que son extravagant périple solitaire vers le sud de la France expose ; femme trop repérable et peu légitime à effectuer dans une puissante et tapageuse cylindrée un trajet partiellement nocturne ; pauvre être déplacé contre lequel un hasard méchant s'acharne à coups de coïncidences invraisemblables et que personne ne croit. (J'ai bien reconnu le ton condescendant et légèrement grondeur, un peu "bébête" avec lequel on s'adressait souvent aux femmes dans les années 1960-1970, surtout si elles étaient jeunes et jolies : il est difficile de l'oublier et Japrisot l'a bien "cueilli" au passage.)

Et c'est précisément ce personnage auquel nul n'accorde crédit, que tout le monde prend pour un papillon prêt à s'écraser dans les projecteurs, qui se révèlera peu à peu au point d'emporter la mise dans ce jeu de piste haletant où les participants ne manquent pas.

C'est si rafraîchissant, de constater que des hommes peuvent concevoir des oeuvres où l'héroïne ne sert pas de faire valoir et ne meurt pas à la fin ; où elle triomphe, non par hasard, mais parce qu'elle est un acteur authentique de la partie d'échec qui se joue et qu'elle sait avancer les pions et déjouer les prévisions de ses adversaires.

Ces auteurs-là ne sont pas si nombreux. Mais il semble que camper des personnages féminins forts ait été une des spécialités de Japrisot qui a écrit aussi "Piège-pour-Cendrillon» (1963), "L'été meurtrier»(1977), "Un-long-dimanche-de-fiancailles» (1991), "Le passager de la pluie" (1992).
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Voici mon 2ème livre de cet auteur, après compartiments tueurs, je suis repartie en auto cette fois ci, et quelle voiture ! A l'image de cette belle mécanique, ça démarre à fond, grisée par la vitesse, c'est un peu flou il faut bien le dire.
Le début semble pourtant bien ancré dans une histoire "normale" mais voilà que sur la route tout devient bizarre, biscornu, comme si la folie s'était emparée du livre. J'avoue que par moments j'ai eu du mal à tout saisir, je me demandais même si je n'avais pas loupé un indice important ou si je devais revenir en arrière pour mieux lire les détails.

Alors futurs lecteurs accrochez-vous car dans la dernière partie, vous allez tout comprendre, la lumière se fait, et toutes les pièces du puzzle comme par magie s'imbriquent à toute vitesse.

Une fois encore, cet auteur me surprend par son originalité, et son pouvoir à mettre le lecteur en marge en le tenant à distance, juste observer puis d'un coup, il lève le rideau et tout le décor, les personnages, l'intrigue, se dévoilent réellement.

J'ai bien aimé, quand même parcourir aux côtés de Dany, on devine la victime, la femme au passé douloureux, l'être seul et désemparée face à ce mauvais tour qu'on lui joue. Pourtant, elle tient tête, garde l'oeil, et le courage d'aller jusqu'au bout de cette drôle d'histoire.

Et bien Japrisot m'a une fois encore conquise, il me tarde de continuer la découverte de son univers.
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Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis habillée, _ tailleur blanc, pansement mouillé, lunettes noires _ après m'être aperçue, en cherchant un peigne dans mon sac à main, que Philippe ne m'avait pas abandonnée une seconde fois sans me prendre mon argent. Mon enveloppe salaire était vide, mon portefeuille aussi.

Je ne crois pas avoir ressenti d'amertume. C'était enfin quelque chose de naturel, que je pouvais m'expliquer facilement.
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La veille, pour son anniversaire, il était à Bar-le-Duc. L'y avait amené en 2 CV une institutrice des environs de Metz, grande admiratrice de Liz Taylor et de Mallarmé, qui allait voir ses parents à Saint-Dizier en Haute-Marne. C'était dans l'après-midi. Il pleuvait, il faisait soleil, il pleuvait. Ils avaient fait un détour pour se ranger derrière une scierie à l'abandon, et puis voilà, ça ne lui était jamais arrivé, à elle, c'était quelque chose d'ardu et d'un peu misérable sur ce siège arrière, un très vilain souvenir. Mais elle était contente. Jusqu'à Bar-le-Duc, elle chantonnait, elle voulait qu'il laisse sa main entre ses genoux pendant qu'elle conduisait. Elle avait vingt-deux ou vingt-trois ans, elle racontait qu'elle était fiancée, mais qu'elle allait rompre, sans faire de peine à personne, que c'était son plus beau jour, des choses comme ça.
A Bar-le Duc, elle l'avait laissé dans une brasserie, en lui donnant trente francs pour dîner. Elle devait le retrouver au même endroit, vers minuit, après avoir embrassé ses parents à Saint-Dizier. Il avait mangé une choucroute en lisant France-Soir, puis sauté dans un autobus avec sa valise et il était allé prendre un café à la sortie de la ville.
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Deux gendarmes en uniforme kaki étaient arrêtés devant.
Je ne les ai vus qu’au dernier moment, presqu’en arrivant sur eux. Je regarde toujours au sol en marchant, par crainte de buter sur un éléphant quelconque qui échapperait à ma vue. Jusqu’à l’âge de dix-huit ans, j’ai porté des verres qui étaient loin d’être aussi bons que ceux que j’ai à présent, j’étais plus souvent jambes en l’air que debout, on m’appelait : « l’avion-suicide ». L’un de mes cauchemars préférés aujourd’hui encore, c’est une bonne grosse poussette de bébé abandonnée dans une entrée d’immeuble. Une fois il a fallu trois personnes pour nous séparer.
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Je n'ai jamais vu la mer.
Le sol carrelé de noir et de blanc ondule comme l'eau à quelques centimètres de mes yeux.
J'ai mal à en mourir.
Je ne suis pas morte.
Quand on s'est jeté sur moi - je ne suis pas folle, quelqu'un, quelque chose s'est jeté sur moi - j'ai pensé : je n'ai jamais vu la mer. Depuis des heures, j'avais peur. Peur d'être arrêtés, peur de tout. Je m'étais fabriqué un tas d'excuses idiotes et c'est la plus idiote qui m'a traversé l'esprit ; ne me faites pas de mal, je ne suis pas vraiment mauvaise, je voulais voir la mer.
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Mon père, un émigré italien qui travaillait à la gare, est mort quand j'avais deux ans, écrasé par un wagon dans lequel il venait de voler une caisse remplie d'épingles de sûreté. Comme c'est de lui que je tiens ma myopie, je présume qu'il avait mal lu ce qui était imprimé dessus.
Ceci se passait pendant l'Occupation et le convoi était destiné à l'armée allemande. Quelques années plus tard, mon père fut en quelque sorte réhabilité. Je garde en souvenir de lui, dans je ne sais quel tiroir de ma commode, une médaille en argent, ou en métal argenté, ornée d'une frêle jeune fille qui brise ses chaînes comme un costaud de foire.
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