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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il s'agit du second tome d'Une Nuit à Aden, un roman, qui peut se lire séparément du premier tome (quant à lui un essai déguisé en roman) et qui se passe dans les années quatre-vingt-dix. le héros se retrouve à Sanaa, au Yémen où il est enlevé par des islamistes liés au FIS le Front du Salut islamique algérien) et aux Frères musulmans. Son emprisonnement dans une cellule nous décrit les affres du prisonnier face à ses geôliers fanatisés. La description des conditions de cette séquestration et les réflexions et pensées du supplicié sont captivantes. La trame romanesque à l'énigme multiple nous fait passer d'Aden à Djibouti pour se terminer à… Paris. L'auteur nous donne l'occasion de réfléchir sur la place du Coran dans notre société ; des imprécations à tuer les chrétiens ou les juifs, les obligations au jihad, le rejet des lois civiles au profit de la Sharia, tout cela peut-il être toléré dans une démocratie ? le texte coranique et les livres islamiques entretiennent-ils le ferment qui expliquerait les actes terroristes au nom de la défense de l'Islam ? Faut-il interdire certains passages du Coran ou bien les tolérer au prétexte qu'il serait un texte sacré pour ses adeptes, faut-il le réformer ou contrôler son enseignement ? Des thèmes très difficiles à aborder avec sérénité ; mais faut-il pour autant les occulter ? Ce roman remarquablement écrit et conté nous apporte des réponses. Une très belle plume, émouvante et profonde, qui encourage la tolérance. Un récit magnifique.
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Dans sa préface « Les Liaisons dangereuses », Pierre Choderlos de Laclos écrivait ceci : « Il me semble que c'est rendre un service aux moeurs que de dévoiler les moyens qu'emploient ceux qui en ont de mauvaises pour corrompre ceux qui en ont de bonnes. » (phrase également citée par Emad JARAR en préambule de son chapitre 3 tome I).
Quelle longue et belle « Nuit à Aden », j'ai presque envie de dire, tellement la lecture de ce récit m'est apparue savoureuse et dense. Un roman fractionné en deux tomes, où tout contribue à faire monter l'émotion. L'auteur nous raconte la jeunesse d'un palestinien qui, par le biais d'une histoire d'amour hors du commun, atteint la découverte de lui-même, le sommet de son être et de sa conscience. le thème de l'Islam et du Christianisme y sont largement évoqués, c'est aussi le but. Une lecture fascinante et riche où tout se mêle : l'histoire d'un jeune homme, quelques citations bien à propos de la pensée arabophone, des extraits choisis du Coran, de la Suna et évidemment de très beaux proverbes des Hadiths. Cette lecture nous fait transpirer, nous attire, croyez-moi. N'est-ce pas derrière toute addiction que quelque-chose de fort se construit et se mesure ? Ici, ça va bien au-delà du simple plaisir de lire ; nous entrons dans le « royaume » de la rareté et de l'appétit, du questionnement : et si cette fameuse « Nuit à Aden » désignait l'image forte de la possibilité d'une complémentarité harmonieuse entre deux religions monothéistes ?
Rares sont les livres qui nous font tant voyager. Nous voilà partis à parcourir le monde avec Emad. On le suit partout : à New-York, au Caire, à Djibouti, à Paris, à Moscou ; il nous fait connaître ses amours, ses nuits de doutes, ses peurs, tout ce qui relève des émotions, de l'intime et fait trembler la vie. Et là, une phrase d'Ibn Rohd qu'il me faut citer ici impérativement : « L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine mène à la violence ». Une phrase que plus personne ne lit et qui, pourtant, résume le tableau de ce que malheureusement les peuples vivent aux quatre coins de la planète.
Mais qui est Emad ? Emad est l'enfant né d'un amour entre un père musulman et une mère chrétienne. Et comme chacun le sait, l'enfant est musulman dès son premier cri, comme l'édictent les lois coraniques. Il ira aussi au catéchisme comme le désire sa mère, et de ce fait, sera bercé dans deux religions. Tout cela est bien, mais quelques questions vont commencer à émerger de la tête du très jeune Emad : « jusqu'où cette double éducation religieuse va-t-elle (peut-elle) me mener ? Quelle sera sa place dans ma vie en société ? » Certes, il y a beaucoup de points communs entre l'Islam et le Christianisme, toutes deux religions dites « sémitiques », puisque leur prophètes respectifs vivaient dans les mêmes terres du Moyen-Orient. Il faut quand même noter, entre parenthèses, que s'il existe des notions de pacte avec Dieu au niveau de l'Islam , aucun des accords ne recouvre la même notion d'Alliance avec les hommes, et le Souverain est vertical, alors que l'Alliance biblique introduit un lien purement horizontal entre Dieu et les hommes, et c'est de ce fait que nous retrouvons ces aménagements d'écriture dans la Bible entre Ancien et Nouveau Testament. Mais n'entrons pas dans ces détails ici, nous friserions le hors propos par rapport à l'histoire dont il est question. Peut-être aurais-je aimé voir ressortir encore plus souvent, c'est-à-dire sans modération, quelques autres préceptes d'Averroès, ce géant de la pensée musulmane. Suis-je trop exigeant ? Certes, même si ce philosophe ne sort pas de ce qu'on peut appeler le champ de la foi, notons qu'il sait libérer tant d'ondes positives, conférant par le biais de sa pensée une dynamique propre et légitime dans tout ce que concerne la recherche de la vérité. Et Dieu sait à quel point le sujet a pu passionner Emad. Toute pensée libre a une dette à l'égard d'Averroès, je crois. Refermons la parenthèse.
Je garderai de cette lecture (ouvrage composé de deux tomes) le souvenir d'une très belle histoire, parfois pathétique, où l'on sent la profondeur d'une analyse si bien argumentée, structurée de la part de l'auteur. Quelle place la religion doit-elle occuper dans notre société ? Pensez-vous qu'Emad JARAR ait pu répondre ? Pour le savoir, je ne saurai que vous conseiller la lecture de son ouvrage paru en deux tomes.
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Ce récit est la suite du tome 1, dont j'avais fait la critique précédemment. le narrateur et personnage principal est envoyé au Yémen en mission humanitaire. Il a peu à peu oublié son chagrin amoureux avec Adèle et a rencontré une autre jeune femme, dont est tombé amoureux.
Un jour, il est enlevé, séquestré, malmené et menacé de morte par des Islamistes. Son calvaire va durer de longs mois avant sa libération... et des surprises inattendues.
Encore un récit captivant, passionnant, et très bien écrit ! C'est aussi une réflexion sur la foi, le rapport à la religion. Vraiment, encore une fois, j'en recommande la lecture. Je remercie vivement l'auteur de m'avoir fait parvenir le deuxième tome après avoir eu le premier, lors d'une opération Masse critique.
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Naître Palestinien exilé est déjà une particularité. Naître d'un père musulman et d'une mère chrétienne pratiquante est une intrigue. Cette dichotomie pèsera dans tous les actes du jeune héros. A travers l'évocation de sa vie, nous découvrons les lois du Coran telles qu'elles sont établies en parallèle aux actes de ses parents. Ainsi, dans une nuit à Aden, cette particularité religieuse dans la vie de l'auteur est très intéressante et très instructive. du fait de son statut d'homme citoyen du monde, son raisonnement est-il le résultat de cette situation? Cette dichotomie interne, psychologique entre sa vie et sa religion/ses religions rend la lecture agréable malgré les longues digressions. Ce qui est sûr, c'est que Emad Jarar est un érudit, un intellectuel doué et un théologien.
La lecture se déroule entre histoire personnelle, édits du Coran, de la Sunna, des Hadiths et les proverbes, les citations du monde Arabe. Des citations des plus grands maîtres des la pensée arabophone. C'est un regard plein de tendresse et d'humour qu'il pose sur sa vie et celle de ses parents. Au fur et à mesure de la lecture, une sorte d'addiction s'installe et les pages se tournent avec beaucoup de curiosité. Dans un monde où l'Islam est devenu un objet d'incompréhension, de questionnement, une nuit à Aden est le symbole de la possibilité d'une symbiose entre deux religions monothéistes.
Cependant, Emad Jarar ne parle pas que de religion. Il présente la vie d'un jeune homme sans patrie. Un jeune homme qui est le lien entre l'Orient et l'Occident. Qui mène une vie en fonction de ses antécédents familiaux. Un homme qui vit un amour passionné et passionnel. Il vit cet amour dans l'extrême. Avec douceur. Avec force. Malgré le monde qui s'écroule autour de lui. Malgré sa vie coincée entre quatre murs. Une vie qui s'effrite au nom de l'amour absent. Une vie retrouvée au nom de l'amour absent. Malgré le fanatisme religieux.
Une nuit à Aden fait revivre les moments clés des pays du Maghreb, du Proche et de Moyen Orient. Il s'agit d'une découverte des différents modes de vie de ces régions liées à l'islam et aux conséquences terribles des différentes interprétations des peuples. C'est une plongée dans un monde qui ne laisse pas indifférent. Qui ne laisse pas indemne. Qui permet de comprendre les raisons de la montée de certains courants extrémistes. Une nuit à Aden est un voyage superbe à travers l'amour. A travers les souvenirs. A travers la vie et ses déboires. Un voyage profondément humain. Un voyage d'un homme à la recherche de sa vie. de son destin. Quitte à se perdre à jamais. Quitte à se retrouver pour toujours.
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Ce tome II nous entraîne principalement à Aden où nous y avions laissé Emad et Yuliya dans le tome I.
J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Emad qui poursuit sa mission au sein du PNUD. Il va malheureusement (ou heureusement) faire les frais de cette région dangereuse.
Contrairement au tome I, ce volume est un roman. J'ai beaucoup aimé l'enchaînement des événements, les personnages d'Emad, Yuliya, Pierre, Zak et d'autres. Aucun ennui ne nous gagne en raison des situations auxquelles est confronté le personnage principal. J'ai moins apprécié les trop nombreux heureux hasards ou la trop grande intervention de la divine providence. Quoiqu'il en soit, ce fut un réel plaisir de lire cette histoire étayée comme dans le tome I par des versets du Coran lorsque cela s'y prête (un glossaire se trouve en fin du livre pour des non-initiés).
J'ai encore passé un excellent moment à lire Emad Jarar qui fut une heureuse découverte de cette année.
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