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3,33

sur 2705 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai beaucoup aimé ce roman que j'ai lu beaucoup plus jeune, je me rappelle de la fantaisie du personnage principal qui m'a tant plue.Je le rajoute à ma liste de livres à relire entre deux nouveaux romans.
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N°25
Février 1989



LE ZEBREAlexandre Jardin – Éditions Gallimard – Prix Fémina 1988.


Je ne veux pas ajouter au concert d'applaudissements qui a suivi la publication de ce livre, au prix qui l'a couronné et à l'avenir qu'on prédit à ce jeune écrivain…

J'ai lu ce roman avec plaisir car le style est agréable, harmonieux mélange d'humour de délicatesse et de cocasserie. J'ai même ri de bon coeur tant certaines scènes sont décrites avec un talent auquel le lecteur attentif ne peut rester indifférent.

Pour moi, c'est un roman où l'amour dont il est question est fantasque et original mais c'est aussi, en filigranes, le livre d'une amitié entre deux hommes que tout sépare, la profession, la culture, le langage, la manière d'être mais qui se rejoignent dans des beuveries mémorables d'où surnage une idée fixe, celle d'aller hongrer « le claque-mâchoire mâle ». Leur histoire à eux s'apparente à une folie qui se manifeste dans des projets aussi incongrus que de faire voler un hélicoptère en bois ou de s'établir ailleurs, dans des contrées à la géographie incertaine. le Zèbre ourdit-il quelque projet ? Aussitôt Alphonse lui emboîte le pas. Il est son ombre, son mentor, son extraordinaire complice au point que ce dernier acceptera de jouer après la mort de son ami le fantôme de celui-ci et d'exécuter à la lettre son testament amoureux tout entier contenu dans ces mots : « Je courtiserai ma veuve ! »

Ces deux compères veulent être ailleurs tant le monde qui les entoure est étriqué, ennuyeux. Parfois, ensemble, ils s'échappent…

Cette complicité, le Zèbre, décidément plus vrai que nature, la vit avec ses enfants qu'il entraîne dans son sillage et ses fantasmes prennent corps avec eux, dans la construction d'une machine à fumer avec son fils où d'un pied de nez constant qu'il inflige avec sa fille au gardien du cimetière.

C'est vrai que l'histoire qu'il vit avec Camille, sa femme, est une persévérante mise en échec du quotidien, une remise en question des passions usées par le temps. Certes, l'histoire est prenante, passionnante, mais c'est un roman qui évoque une manière de désespoir qui ne veut pas dire son nom. le Zèbre pourra rejouer tant qu'il le voudra la scène de sa première rencontre avec Camille, lui infliger une séparation, s'inventer des maîtresses à seule fin de la rendre jalouse, où, à coups de missives répétées, lui composer un amant sans visage qui finira par la séduire et ainsi être à la fois le mari et le galant de cette femme d'exception qui ne pourra de toute manière n'être qu'à lui ! Il n'en fera pas pour autant échec au temps qui passe, qui use et qui détruit. La cartomancienne avait bien eu raison de lui dire qu'il n'était pas de ces gens qui vivent assez longtemps pour arborer une « carte vermeille » ! Homme d'exception lui aussi, il n'en est pas moins mortel, pas moins mangé par une maladie qui chaque jour diminue sa vie. Quoi d'étonnant à ce qu'il souhaite la vivre autrement ? 

C'est vrai que malgré tout cet homme qui avait décidé que son chef-d'oeuvre serait sa vie conjugale n'a rien perdu de sa passion pour sa femme. Il l'a menée jusqu'à son terme et même au-delà, citant indirectement Saint Augustin qui professait que celui qui a perdu sa passion a plus perdu que celui qui s'est perdu dans sa passion... C'est vrai aussi qu'il n'y a pas d'autre mort que l'absence d'amour et que pour retrouver cette manière de foi, il n'hésite pas, à la manière de la religion, à recourir aux rituels et aux reliques. Ne battait-il pas grossière monnaie de plomb à l'effigie de leurs deux mains enlacées ? Ne collectionnait-il pas ongles, cheveux et bas, tous pleins d'odeurs de Camille ? (Les odeurs ont une grande importance dans ce roman, elles reviennent au hasard des phrases comme les témoins privilégiés de présences…), n'a-t-il pas racheté la maison des « Mirobolants » à seule fin de lui plaire ? Et quand elle est absente, tout s'effondre autour de lui.

Ces deux êtes vivent une passion hors du commun, mais le temps y a une grande importance, les guettent au détour du quotidien. Leur force est de le savoir et de vouloir que chaque jour soit une résurrection. de toute façon, la mort aura gagné, même si, par un hasard dérisoire, le Zèbre refuse de se laisser enterré dans une fosse trop petite pour lui et même s'il continue encore quelque temps à survivre pour Camille grâce à des artifices dus à la seule complicité d'Alphonse, même si on ne peut pas ne pas imaginer que sa mémoire demeure intacte dans l'esprit des gens de son terroir. le Zèbre est un mortel !

Par extraordinaire, la plume est là qui est un gage d'immortalité, et pas seulement pour les personnages de roman. 

© Hervé GAUTIER.

Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Cette histoire d'un homme prêt à tout pour reconquérir sa femme est vraiment truculente et jubilatoire. Quand on imagine les scènes décrites c'est vraiment très drôle, voire absurde. Un vrai moment de plaisir!
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Alexandre Jardin a jonglé avec le roman d'amour. C'est génial, fou, exaltant, passionnant, se dévore, c'est comique et tragique. Je suis incapable de dire lequel du Zèbre ou Fanfan, auxquels je donne 5 étoiles, j'ai préféré, juste un peu avant Bille en tête, le Petit sauvage et l'Île des gauchers qui n'en recevront que 4 (je triche un peu et vais poster cette courte critique sur chacun des livres cités).
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Un livre que j'ai adoré mais où il a fallu quelques pages avant que je puisse vraiment rentrer dans l'histoire.
Une fois ayant accepté la folie de l'auteur je me suis laissée embarquer dans cette course contre le temps.
Entre colère, larmes, rire et joie, ce livre m'a fait passer par toutes les émotions.
Le personnage principal tente de reconquérir sa femme par tous les moyens, et franchis la limite du malsain. Elle demande juste a être écoutée et comprise simplement.
J'ai beaucoup aimé cette lecture qui malgré cette perversité des personnages donne une réflexion sur l'amour de manière générale.
Un livre qui peut être a lu a tout âge et qui peut être lu entre les lignes pour comprendre le message de 'auteur ou bien comme une lecture légère sur une histoire d'amour complètement barrée.
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L'histoire d'un mari qui jure que son mariage ne doit jamais faire naufrage.

Cela vous inspire-t-il ?

Cet homme est notaire de profession. Gaspard collectionne les opinions particulières qui lui donne le surnom du zèbre suggéré par Camille son épouse et ratifié par leurs amis.

Après l'accident de son épouse, le zèbre se concocta un drame intérieur et voulut se faire croire – et y parvint – que l'accident de Camille lui avait donné les sens de la brièveté et la fragilité de la vie.

Il imagina et annonça à Camille son départ

[Tu m'as épousé, hélas. le mariage d'amour est une foutaise ! Comment veux-tu maintenir une passion pendant 50 ans ?]

Mais très vite il lui dit que c'est faux.

[Je voulais te priver d'oxygène pour te réapprendre à goûter l'air frais]

L'anesthésie du désir doit-il en arriver là ?

Alexandre Jardin fait dire à son personnage qu'aucun grand héros de roman, de cinéma ou de théâtre ne l'avait précédé sur le difficile chemin dans lequel il s'engageait : la reconquête de l'amour. Shakespeare, Stendhal non jamais abordé ce thème, car selon lui, cela devait être impossible !

Intéressant en effet. Mes ami(e)s avez-vous eu vent d'un livre qui parlerait de reconquête amoureuse ? (Je n'attends pas de votre part : Dallas, Côte-Ouest, les feux de l'amour… – lol !)

Quelle restauration de l'amour existe-t-il ? quand ce dernier s'épuise notamment dans le confinement qui pousse les couples à se ramollir et que les baisers sentent vite la naphtaline ?

Finalement c'est Camille qui prend l'initiative de quitter Gaspard par amour pour garder une image lumineuse de son époux.

Camille en a marre d'entendre dire par son époux : « c'est vrai que c'est faux ! » d'entendre de fausses histoires pour comprendre de vrais sentiments.

Gaspard écrit à ses enfants que la monogamie fait du tort à la vie conjugale et que s'il avait eu la sagesse d'être dissolu, sans doute aurait-il voulu vivre sa condition d'époux avec moins de gravité et de maladresse. Et que la fidélité passionnée est une perversion qu'il expie aujourd'hui. Il renchérit en demandant aux enfants de cocufier leurs futurs conjoints que c'est le plus sûr moyen de les garder ; qu'il convient de ne pas être aussi parfait qu'un personnage de roman.

Mon amour fais-moi rêver encore…

Découvrez la suite de ce roman en décalage des grands classiques. La raison ici a démissionné.

Alexandre Jardin écrit sur le sujet de l'amour - un sujet intemporel, un sujet de reconquête imaginative qui poussée à l'excès est intéressante si on en souligne la réflexion. Dans son exploitation si l'on veut bien reproduire des passages plutôt drôles, sensibles, et pas forcément gratifier tout son contenu, l'auteur en a fait un roman couronné du prix femina.

Pour celles et ceux qui n'auraient pas encore lu le livre et vu le film, ne regardez surtout pas le film, mais lisez ce roman !
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Quel régal ce livre! de l'humour, de l'amour, j'ai adoré !
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ode à l'amour perdu ....
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Le meilleur livre d.AL
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Le meilleur d'Alexandre jardin, sans nul doute !
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Né à Neuilly-sur-Seine en ...

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